L’intelligence artificielle générative (IA) est rapidement devenue une technologie potentiellement transformatrice pour le monde du travail. Depuis le lancement du grand modèle de langage ChatGPT, des centaines de millions de personnes utilisent les outils d’IA générative les plus courants chaque mois.

Dans un article de blogue de la Federal Reserve Bank of St. Louis, les résultats de la première enquête représentative à l’échelle des États-Unis sur l’adoption de l’IA générative au travail et à la maison sont présentés.  

Quelle est la prévalence de l’adoption de l’IA générative?

L’enquête Real-Time Population Survey a révélé qu’en août 2024, près de 40 % de la population américaine âgée de 18 à 64 ans utilisait l’IA générative dans une certaine mesure, et près d’un répondant sur trois a déclaré l’avoir utilisée quotidiennement ou au moins une fois mais pas tous les jours au cours de la semaine ayant précédé l’enquête. L’utilisation était un peu plus répandue à la maison qu’au travail (32,6 % contre 28,1 %, respectivement), mais l’utilisation quotidienne était moins fréquente à la maison qu’au travail (6,4 % contre 10,6 %, respectivement).

Dans un document de travail sur ce sujet, la Federal Reserve Bank of St. Louis montre que l’utilisation de l’IA générative est plus courante chez les individus de sexe masculin, plus jeunes et plus instruits, et qui travaillent dans les domaines de l’informatique, des mathématiques et de la gestion.

Comment l’adoption de l’IA générative se compare-t-elle à celle d’autres technologies?

Il se trouve que l’IA générative a été adoptée à un rythme plus rapide que l’ordinateur personnel ou Internet. L’adoption de l’ordinateur personnel trois ans après son introduction massive n’était que de 20 %, soit à peu près la même valeur que l’adoption d’Internet après deux ans.

Pour quelles tâches les gens utilisent-ils l’IA générative?

Les répondants ont utilisé l’IA générative pour une large gamme de tâches, avec des taux d’utilisation égaux ou supérieurs à 25 % pour les 10 tâches définies. L’enquête demandait également aux répondants de classer les tâches pour lesquelles ils ont utilisé l’IA générative en fonction de l’utilité de la technologie pour les accomplir. Il est remarquable de constater la relative uniformité de la répartition, huit des 10 tâches définies s’étant classées parmi les deux premières sélections d’au moins 10 % des répondants.

Dans quelle mesure l’IA générative pourrait-elle augmenter la productivité du travail?

Enfin, la Federal Reserve Bank of St. Louis a examiné l’intensité avec laquelle les répondants ont utilisé l’IA générative les jours où ils ont déclaré l’utiliser. Cela a permis d’estimer une limite inférieure et supérieure pour la part du total des heures de travail impliquant l’IA générative pour l’économie américaine dans son ensemble. Selon ces calculs, entre 0,5 % et 3,5 % de toutes les heures de travail aux États-Unis seraient actuellement assistées par l’IA générative.

En combinant ces estimations avec une augmentation médiane de 25 % de la productivité des tâches grâce à l’adoption de l’IA générative, une augmentation cohérente avec celle observée dans plusieurs études, la Federal Reserve Bank of St. Louis estime que l’IA générative pourrait vraisemblablement accroître la productivité du travail de 0,1 % à 0,9 % au niveau d’utilisation actuel.

L’effet global de l’IA générative sur le paysage économique dépend du nombre de personnes qui adoptent la nouvelle technologie et de l’intensité avec laquelle elles l’utilisent.