Message du premier ministre
La venue de l'ère numérique est l'un des plus importants défis mondiaux du 21e siècle. Elle modifie tous les aspects de notre existence et marque une rupture avec les façons traditionnelles de penser et de faire. Les nouvelles technologies sont maintenant présentes autant dans les sphères économiques que dans les sphères sociales de notre société.
La rapidité et la complexité des changements engendrés par le numérique nous obligent à être proactifs, à mener des actions concrètes, à élaborer des interventions ciblées et à adapter nos façons de faire. Le Québec, qui a su se construire par l'audace, la créativité et l'esprit d'innovation, doit maintenant s'exprimer pleinement dans cette nouvelle réalité. Nous devons saisir cette formidable occasion de croissance aussi bien pour les citoyens et les travailleurs que pour les entreprises.
La Stratégie numérique du Québec chapeaute et rassemble les diverses initiatives gouvernementales dans ce secteur. Elle donne un cadre cohérent aux plans d'action actuels et futurs en guidant les initiatives des ministères. Elle permettra d'optimiser les services publics, de former les jeunes et les travailleurs à de nouveaux métiers, de sensibiliser nos entreprises à l'importance de prendre le virage numérique, d'améliorer l'accessibilité aux soins de santé et de faire rayonner davantage notre culture. Elle assurera la cohérence de l'ensemble des actions gouvernementales afin d'accélérer le déploiement, dans tous les milieux, d'une véritable culture numérique.
Ensemble, travaillons pour que tout le Québec puisse retirer les pleins bénéfices de cette nouvelle économie du 21e siècle.
Ensemble, bâtissons un nouveau Québec encore plus innovant, leader dans un monde en changement.
Le premier ministre du Québec,
Philippe Couillard
Message de la vice première ministre, ministre de l'économie, de la science et de l'innovation et ministre responsable de la stratégie numérique
Le gouvernement du Québec choisit de faire du numérique le moteur de croissance des entreprises et un levier puissant pour le développement de tous les secteurs socioéconomiques de notre société. Ainsi, nous continuerons d'appuyer la recherche et l'innovation, et nous renforcerons notre action pour développer les talents, les compétences et la relève dans les secteurs technologiques québécois, qui sont des incontournables pour réussir cette transformation numérique.
En effet, nous voulons que le Québec s'appuie sur une économie d'excellence, attrayante, ouverte et reconnue sur les marchés mondiaux pour son savoir, son écosystème et ses innovations. Le numérique fait tomber les barrières liées au temps, aux distances et aux frontières. Il interpelle autant les hommes que les femmes, lesquelles prennent de plus en plus leur place dans ce milieu.
En implantant la Stratégie numérique du Québec, le gouvernement veut assurer une cohérence des actions gouvernementales et accélérer le déploiement, dans tous les milieux, d'une véritable culture numérique, culture qui introduit une nouvelle façon de penser, d'agir et d'interagir.
La Stratégie est un projet de société qui se réalisera sur le long terme. C'est pourquoi nous nous donnons, dès maintenant, les moyens qui nous mèneront vers une transformation sociale et numérique majeure. Assurément, c'est un projet audacieux puisqu'il demande, pour assurer une réussite collective, la mobilisation, la collaboration et la participation de toute la société.
Résultat d'un travail d'équipe auquel plusieurs ministères ont contribué, la Stratégie a également donné lieu à une consultation publique dans le but de recueillir les suggestions et les commentaires des citoyens et des experts de tous les milieux. Je suis fière d'affirmer que nous avons été à l'écoute de vos préoccupations et que nous avons pris en compte vos idées pour établir les orientations, les objectifs et les cibles à atteindre.
La société se transforme. Le Québec se transforme. Certes, la Stratégie numérique du Québec constitue l'aboutissement d'un travail d'équipe et d'une réflexion approfondie, mais elle représente surtout le commencement d'un plan ambitieux.
La vice-première ministre, ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation et ministre responsable de la Stratégie numérique,
Dominique Anglade
LE QUÉBEC NUMÉRIQUE : UN PROJET DE SOCIÉTÉ
Sommaire
Les multiples possibilités du numérique
- Les revenus annuels mondiaux tirés de la mise en œuvre de logiciels d’intelligence artificielle (IA) passeront de 1 G$ à 60 G$ entre 2016 et 20251.
- Entre 2015 et 2016, le nombre d’objets connectés a progressé de 30 %. D’ici 2020, on estime qu’il progressera de 228 % pour atteindre près de 21 milliards2.
Tout comme la révolution numérique, celle associée à l’intelligence artificielle (IA) n’est pas réservée à un domaine particulier. Elle concerne l’ensemble des activités humaines et elle apporte des changements profonds, parfois de manière surprenante.
Les possibilités du numérique sont multiples et vastes.
Un véritable projet de société
Avec la Stratégie numérique, le Québec met en route un véritable projet de société qui touche notamment la vie sociale, l’organisation du travail, les modes d’apprentissage, la gestion de la santé, la protection de l’environnement ainsi que le rayonnement de la culture et l’amélioration du bien-être.
En assurant une cohérence d’ensemble au projet et en proposant une vision globale ambitieuse du Québec de demain, la Stratégie numérique pousse la société québécoise à créer plus de valeur et à accroître la prospérité collective en fonction de principes communs forts.
Une position de premier plan sur toutes les scènes
Le Québec fait le projet de se positionner sur toutes les scènes en prenant les devants comme acteur de la transformation numérique mondiale.
Pour cela, le gouvernement amorce des changements dans tous les aspects de la vie, dans tous les milieux et sur l’ensemble du territoire québécois. En premier lieu, il mène une offensive unique pour accroître l’accès à des infrastructures numériques performantes, accélératrices d’innovations, sur tout le territoire. Et comme les personnes sont au cœur et maîtres de ces changements, le gouvernement s’intéresse à leurs compétences et aptitudes pour s’engager dans la société numérique.
Des cibles ambitieuses sur cinq ans
C’est pour accélérer le mouvement positif dans lequel le Québec s’est engagé et lui permettre de rayonner davantage sur la scène internationale que le gouvernement du Québec fixe les sept grandes cibles suivantes :
- Que 100 % des citoyens aient accès à des services Internet haut débit et que plus de 90 % d’entre eux aient accès à des services Internet fixes très haut débit d’au moins 100 mégabits par seconde (Mbps) en téléchargement et 20 Mbps en téléversement d’ici cinq ans.
- Que tous les citoyens développent davantage de compétences numériques de manière à ce que le Québec figure parmi les chefs de file de l’OCDE en matière numérique d’ici cinq ans.
- Que 90 % de la mise en œuvre de l’orientation sur l’administration publique de la Stratégie numérique soit réalisée d’ici cinq ans.
- Qu’au moins 75 % des citoyens bénéficient de la transformation numérique des municipalités d’ici cinq ans.
- Que l’ensemble des entreprises québécoises rehaussent leur intensité numérique de 50 % d’ici cinq ans.
- Que 100 % des citoyens puissent interagir de façon numérique avec le réseau de la santé et des services sociaux et ses professionnels d’ici cinq ans.
- Que l’offre culturelle québécoise soit davantage visible et consultée sur les réseaux numériques d’ici cinq ans.
Ces cibles se rapportent à chacune des sept orientations stratégiques qui marqueront les priorités de la réalisation de la Stratégie au cours des prochaines années :
- Des infrastructures performantes et évolutives
- L’éducation, l’enseignement supérieur et le développement des compétences numériques pour tous
- Une administration publique transparente et efficiente
- Des villes et des territoires intelligents
- Une économie d’excellence numérique
- La santé connectée sur le citoyen
- Notre culture, chez nous, partout
Le début d’une mobilisation générale
Somme toute, la Stratégie numérique marque le début d’une mobilisation générale vers le Québec numérique de demain.
Les efforts de l’administration publique seront concertés et soutenus dans le temps grâce à l’action d’une équipe spécialisée du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. Cette équipe pourra par ailleurs s’appuyer sur l’expertise d’un réseau agile3 mis en place à l’amorce des travaux de cocréation de la Stratégie ainsi que sur l’éclairage d’un groupe-conseil qui sera formé d’experts du numérique et d’administrateurs de l’État.
Surtout, le gouvernement du Québec se donnera les moyens et la capacité d’adaptation nécessaires à une transformation sociétale et numérique réussie. Il veillera à créer les conditions propices à l’organisation de la transformation numérique, tout en assurant la sécurité des citoyens, l’intérêt général et un environnement d’affaires équitable, notamment d’un point de vue fiscal.
Des plans d’action concrets visant des résultats importants à court terme seront présentés dès cette année et d’autres sont à venir. Ils aideront à planifier les investissements spécifiques requis pour atteindre les résultats attendus, à la lumière des progrès réalisés, des avancées technologiques, des réalités régionales et des spécificités des milieux.
TABLE DES MATIÈRES
- MESSAGE DU PREMIER MINISTRE
- MESSAGE DE LA MINISTRE DE L'ÉCONOMIE, DE LA SCIENCE ET DE L'INNOVATION ET MINISTRE RESPONSABLE DE LA STRATÉGIE NUMÉRIQUE
- SOMMAIRE
- VIVRE AVEC LE NUMÉRIQUE : INTRODUCTION
- 01. COCRÉER LA STRATÉGIE NUMÉRIQUE Une approche inclusive, évolutive et continue
- 02. SE DOTER D’UNE VISION GLOBALE CENTRÉE SUR LA PERSONNE
- 03. BIEN POSITIONNER LE QUÉBEC À L’ÈRE NUMÉRIQUE Les perspectives du Québec
- 04. SE MOBILISER POUR UNE SOCIÉTÉ NUMÉRIQUE
- 04.1. Les sept orientations et les sept grandes cibles de la stratégie
- 04.1.1. Des infrastructures performantes et évolutives
- 04.1.2. L’éducation, l’enseignement supérieur et le développement des compétences numériques pour tous
- 04.1.3. Une administration publique transparente et efficiente
- 04.1.4. Des villes et territoires intelligents
- 04.1.5. Une économie d’excellence numérique
- 04.1.6. La santé connectée au citoyen
- 04.1.7. Notre culture, chez nous, partout
- 04.1. Les sept orientations et les sept grandes cibles de la stratégie
- 05. CRÉER LES CONDITIONS NÉCESSAIRES AU SUCCÈS Les leviers de la transformation
- AGIR ENSEMBLE : CONCLUSION
- ANNEXE 1 : GLOSSAIRE
- ANNEXE 2 : Faits saillants sur LA CONSULTATION
- ANNEXE 3 : Faits saillants sur le numérique au Québec : disponibilité, accès et utilisation
- ANNEXE 4 : calcul et portée des cibles et indicateurs
VIVRE AVEC LE NUMÉRIQUE
Introduction
La Stratégie numérique du Québec est un grand projet de société.
Elle nous interpelle toutes et tous et elle nous revient.
Pour cette raison, elle est d’autant plus ambitieuse. Et comme les usages quotidiens4 et les possibilités du numérique sont multiples et variés, elle sera également évolutive.
Le numérique désigne bien plus qu’un secteur ou qu’un procédé.
Et la transformation qu’il entraîne n’est pas que technologique5. Chaque jour, le numérique change notre vie. Il transforme nos habitudes et nos comportements en faisant sa place notamment dans notre environnement social, dans nos modes d’apprentissage et dans nos milieux de travail.
C’est qu’en effet le numérique fait tomber plusieurs barrières. Ces barrières se rapportent au temps, aux distances et aux frontières, de même qu’aux caractéristiques sociales et culturelles.
Le numérique introduit une nouvelle manière de concevoir le monde, une nouvelle façon de penser, de s’informer, de communiquer, de faire des affaires et de travailler ainsi qu’un nouveau rapport à l’apprentissage et à la culture. Il se rapporte à une façon de vivre différemment qui nous emplit de possibilités dans toutes les facettes de notre vie et à l’échelle mondiale.
D’ici quelques années, les ordinateurs personnels atteindront une puissance de traitement comparable à celle du cerveau humain, l’accès à Internet sans fil couvrira 85 % de la surface de la Terre, et les relations entre les personnes et les robots seront légiférées. Dans l’avenir, les imprimantes 3D seront utilisées dans tous les hôpitaux pour imprimer des organes humains, et le débit internet maximal sera 500 millions de fois plus rapide qu’aujourd’hui6.
Il ne fait pas de doute que le numérique continuera de changer notre vie de tous les jours, et parfois de manière surprenante.
Assurément, les transformations qui y sont associées soulèvent tout autant de défis pour les citoyens, les acteurs publics, les entreprises et les organisations du monde entier. Ces défis sont économiques7, sociaux8, culturels, environnementaux9 et politiques10. Par exemple, ils concernent la santé, le transport, l’éducation et le travail.
Le numérique nous procure une plus grande liberté, mais également de plus grandes responsabilités en termes d’éthique, de confidentialité, de gestion des données, d’évaluation des effets à moyen et long terme sur la société et de gestion durable des ressources, par exemple.
Dans cette ère numérique, nous avons réalisé des progrès réels. Le Québec tout entier – ses citoyens11, ses entreprises et ses organisations privées et publiques, dont l’appareil gouvernemental – doit s’engager davantage dans cette voie de transformations et s’exprimer pleinement, dans ses territoires et ses régions, mais aussi dans le monde.
La Stratégie numérique a été conçue comme un guide commun ambitieux, évolutif, adaptable et ouvert qui s’inscrit dans une démarche continue et globale tenant compte de l’évolution du numérique ici comme ailleurs dans le monde.
01. Cocréer la stratégie numérique
Approche inclusive, évolutive et continue
L’élaboration et la cocréation de la Stratégie ont suivi une approche inclusive, évolutive et continue qui diffère, à certains égards, des façons de faire traditionnelles.
La consultation entreprise à l’été 2016 a fait appel à la participation d’un grand nombre de citoyens et d’organisations de toutes les régions du Québec et de tous les milieux, pour recueillir leurs opinions et leurs idées, avec agilité, ouverture et transparence12. Ces intervenants ont pris une part active aux discussions en exposant des idées de qualité et originales permettant de dégager de larges consensus.
Au final, plus de 1 150 contributions ont été recueillies. Elles ont mené à une vision ambitieuse et à des orientations stratégiques partagées par les partenaires de tous les milieux afin de bâtir le Québec numérique de demain. Les solutions concrètes formulées, notamment par les participants aux tables rondes, ont été retenues pour l’élaboration et le renouvellement des plans d’action sectoriels qui suivront13.
02. se doter d’une vision globale CENTRÉe SUR LA PERSONNE
C’est pour marquer le début d’une mobilisation générale et accélérer le mouvement positif dans lequel le Québec s’est engagé que le gouvernement du Québec et la société québécoise se dotent de la Stratégie numérique.
Les raisons d’être
Trois idées motivent la mise en route de la Stratégie numérique :
- Saisir les occasions qu’offrent les technologies numériques, en abaissant toutes les barrières, pour créer davantage de richesse et de valeur et pour améliorer le bien-être.
- Assurer la cohérence d’ensemble des initiatives numériques en cours et à venir de sorte qu’il s’en dégage une plus grande continuité, complémentarité, efficacité et pertinence.
- Se projeter dans l’avenir en se donnant une vision globale et commune du Québec numérique de demain, vision qui rassemble et intègre les priorités culturelles, sociales, économiques et de développement durable de la société québécoise.
Déjà, nous avons posé les premiers jalons avec la mise en place de la Stratégie gouvernementale en technologies de l’information14, du Plan culturel numérique du Québec15, du Plan d’action en économie numérique16 et du programme Québec branché17. La Stratégie numérique valorisera ainsi l’existant en ralliant tous les milieux. Elle mènera également une nouvelle offensive pour accélérer le mouvement dans lequel tout le Québec s’est engagé.
La vision globale
« Une prospérité collective qui met le numérique au service de la personne et du bien commun »
La Stratégie numérique est un grand projet de société qui place la personne au centre des idées qui l’animent. Ainsi, la société et les transformations associées au numérique y sont conçues sous l’angle humain. Le numérique n’est pas une finalité en soi; il apporte des moyens et des ressources capables de nous faire évoluer et de créer le Québec numérique de demain.
De la même manière, le numérique est au service du bien commun18. Il vise donc l’intérêt général de tout le Québec, y compris ses administrations publiques et municipales, ses entreprises et ses organisations, dans une optique de protection de l’environnement et de respect de valeurs et comportements éthiques. Ainsi, le numérique doit permettre de maximiser les gains au regard d’enjeux de développement durable tels que la réduction de la production de gaz à effet de serre, l’inclusion sociale accrue ou l’amélioration d’un secteur économique, le démarrage d’entreprises et leur croissance.
Ce projet prend ancrage dans des villes et des territoires connectés et intelligents, agissant comme des moteurs d’une transformation individuelle et collective réussie, où l’on fait usage des technologies et des données numériques pour améliorer l’expérience des personnes et leur sentiment de bien-être. Pour cela, le numérique est, entre autres, au service de la qualité de l’éducation, de l’ouverture des services publics, d’une démocratie plus inclusive, du rayonnement culturel et de l’accessibilité des soins de santé.
Au surplus, ce Québec rayonne ici comme ailleurs dans le monde. C’est-à-dire qu’il a de l’attrait et qu’il laisse transparaître son rôle dans la transformation numérique mondiale en suscitant l’enthousiasme et la motivation nécessaires pour pousser chaque personne à se mettre en mouvement.
Et cela, toujours dans le même objectif : celui de construire une économie durable, réconciliant des objectifs économiques, sociaux, culturels et environnementaux, pour une croissance partagée et respectueuse de la planète19.
En mettant chacun des éléments de cette stratégie en place, nous renforçons la position du Québec en tant que société à l’avant-garde numérique et nous veillons à ce que cette société profite à tous.
Les principes communs
Avant toute chose, la Stratégie numérique commande le déploiement d’une culture numérique dans tous les milieux. Cette culture met de l’avant une façon de penser, d’agir et d’interagir différemment. Elle incorpore des normes et des valeurs qui favorisent la mise en réseau des personnes et des objets, la diffusion de l’information ainsi que l’utilisation du logiciel libre, afin de centrer l’expérience sur la personne, tout en assurant la sécurité des usagers.
La Stratégie numérique repose sur six principes incontournables :
- La transparence – La diffusion proactive de données et l’accès à l’information, grâce au numérique, permettant d’améliorer la compréhension et la transparence de l’action publique auprès des citoyens et des organisations.
- L’ouverture, la sécurité et la pérennité des données – La libre circulation, la mise en commun, la mise en valeur et la continuité de l’information et des données publiques de sources diverses, dans un environnement numérique sécuritaire (cybersécurité), c’est-à-dire un environnement assurant le respect de la vie privée et la protection de l’identité numérique comme de tout renseignement personnel (ou sensible pour l’entreprise), tout en offrant le plus grand potentiel en termes de transparence, de développement de services et de développement économique.
- La participation publique – La mise à contribution des citoyens, des entreprises et des organisations québécoises de même que des partenaires canadiens et internationaux, à l’aide d’outils numériques, pour faciliter la démocratie en ligne et s’inspirer des meilleures pratiques.
- La création de valeur publique – Une intervention, des produits et des services publics20 davantage personnalisés et en accord avec l’évolution des besoins et des attentes des personnes, de manière à créer plus de valeur pour tous et à préserver cette valeur dans le temps.
- L’expérimentation, l’innovation et la collaboration – La recherche, l’expérimentation continue et l’apprentissage par tous, dans tous les milieux, en privilégiant la collaboration des acteurs de l’écosystème et la mise en commun des idées et des outils de manière à stimuler la créativité et l’innovation, à inciter l’exploration de nouvelles façons de faire et à optimiser leur intégration dans la société (et donc leur commercialisation).
- L’agilité et l’efficience – La capacité de réaction et d’adaptation aux changements pouvant survenir à tout moment, suivant une démarche itérative et incrémentale, de manière à toujours dynamiser la prise de décision (basée sur l’analyse d’un nombre exponentiel de données) et à assurer la pertinence et l’efficience des interventions par rapport aux progrès numériques et à l’évolution des besoins.
Ces principes guideront l’ensemble des mesures prises en matière de développement numérique. Ils forment un tout et s’appliquent, à différents niveaux, à chacune des orientations de la Stratégie. Ils sont également déployés dans une approche d’ouverture et une recherche d’équité.
03. BIEN POSITIONNER LE QUÉBEC À L’ÈRE numérique
Les perspectives du Québec21
Le numérique est au cœur de la vie des Québécoises et des Québécois au quotidien, comme c’est le cas partout dans le monde.
Le Québec a pris un bel élan pour tirer parti de cette situation et entreprendre sa transformation numérique. Les acteurs de tous les milieux sont en action depuis déjà plusieurs années. Beaucoup ont accru leur usage du numérique et adopté de nouvelles pratiques.
Dans l’ensemble, les résultats du Québec sont positifs et ils se comparent avantageusement à ceux de la moyenne des pays de l’Union Européenne (UE28)22. Il reste cependant encore beaucoup à faire pour que le Québec se positionne parmi les leaders de la transformation numérique mondiale23.
Bâtir sur des infrastructures numériques fiables, performantes et évolutives
Depuis les quinze dernières années, les réalisations du Québec en matière d’infrastructures numériques, un préalable à tout changement, ont été marquées par le lancement de trois programmes24 de même que par l’établissement de collaborations plus étroites avec les partenaires locaux, organismes et coopératives, les municipalités, les villes et les municipalités régionales de comté (MRC) ainsi que le gouvernement fédéral. Elles ont permis au gouvernement du Québec d’avoir un effet tangible positif sur l’offre et la gestion des infrastructures numériques sur tout le territoire québécois.
Les services Internet sont maintenant disponibles auprès de la presque totalité des ménages québécois25. Et l’écart entre les taux de branchement des différents groupes socioéconomiques rétrécit.
Encadré 1 : L’augmentation de la disponibilité et de la connectivité | |
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99 % : | Les services Internet haut débit (IHD)26 étaient disponibles auprès de 99 % des ménages québécois en 201627. |
88 % : | Le taux de branchement des ménages atteignait 88 % en 2016, une hausse de 6 points de pourcentage par rapport à 201228. |
3 points : | Le taux de branchement des ménages au Québec dépassait de 3 points de pourcentage le taux moyen des pays de l’UE28, lequel s’établissait à 85 %29. |
94 % : | Parmi les ménages branchés, 94 % étaient branchés à IHD et seulement 6 % étaient branchés à Internet très haut débit (ITHD)30. |
90 % : | Dans les entreprises du Québec, le taux de branchement atteignait 90 %, soit une augmentation de 6 points de pourcentage depuis 201231. |
93 % : | Parmi les entreprises branchées, 93 % l’étaient à IHD et 19 % à ITHD, principalement dans les grandes entreprises. |
En même temps, les besoins tout comme les usages en matière d’infrastructures et de technologies (autant ceux des entreprises et des organisations que ceux des ménages et des administrations publiques et municipales) ont changé. Ils évoluent et continueront de le faire à un rythme tout aussi soutenu que les technologies32.
Adopter de nouvelles pratiques
L’accès croissant à des réseaux de télécommunications toujours plus performants – et donc notamment à plus haut débit et plus fiables – de même qu’à des dispositifs mobiles suscite des changements dans notre façon de vivre et la proposition de valeur de toute organisation.
Encadré 2 : Les nouvelles pratiques associées à l’usage du numérique au Québec | |
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39 % : | Le taux de branchement des ménages à une connexion mobile est passé de 20 % à 39 % entre 2012 et 201633. |
76 % : | Dans les entreprises, le taux de branchement à une connexion mobile est passé de 54 % à 76 % au cours de la même période34. |
14 points : | 14 points de pourcentage séparent les résultats du Québec (plus élevés) de ceux de l’UE28 en ce qui concerne le taux de branchement des entreprises à une connexion mobile35. |
75 % : | L’utilisation des appareils mobiles dans les entreprises est passée de 55 % en 2012 à 75 % en 2016. |
94 % : | En 2016, les activités les plus populaires des internautes québécois étaient : l’échange de courriels (94 %), le magasinage en ligne (84 %), les opérations bancaires (83 %), la recherche de renseignements liés à la santé (79 %), la consultation des sites Web du gouvernement (76 %), l’acquisition, la sauvegarde ou l’écoute de musique (69 %) et l’acquisition, la sauvegarde ou le visionnement d’un film, d’une émission de télévision, d’une série Web ou d’une vidéo (69 %). |
68 % : | Dans une proportion de 68 %, les internautes ont commandé un produit sur Internet en 2016. Il s’agit d’une pratique plus répandue que dans l’UE28 (66 %)36. |
51 % : | La présence des entreprises dans les médias sociaux s’est accrue de 20 points de pourcentage depuis 2012 pour s’établir à 51 % en 2016. |
3 points : | De façon générale, l’achat et la vente en ligne sont une activité plus répandue dans les entreprises québécoises que dans celles de l’UE28 : l’écart entre ces dernières oscille entre 3 et 25 points de pourcentage. |
37 % : | En 2015, les médias numériques sont devenus le principal moyen d’information des Québécois37. |
Malgré les transformations qui s’opèrent dans plusieurs milieux et les bons résultats du Québec quant à la connectivité et à l’usage du numérique dans l’ensemble, plusieurs retards sont observables. C’est notamment le cas de la commercialisation des résultats de la R-D, de l’investissement dans la machinerie et l’équipement, de l’intensification des usages du numérique dans les entreprises et les organisations38, de l’optimisation de la valeur des données, de la mise à niveau des compétences et de l’avancement des femmes en TI.
Parmi ces nouvelles pratiques, celles liées à l’économie collaborative39 et aux modèles d’affaires reposant sur le numérique s’accentueront au cours des prochaines années, et le Québec devra répondre aux enjeux qu’elles soulèvent en prenant les devants comme acteur mondial40.
Exploiter nos forces
Plusieurs changements ont été introduits par la croissance fulgurante de secteurs de pointe et de domaines émergents en matière de technologies numériques, pour lesquels le Québec fait bonne figure sur toutes les scènes.
L’énergie propre, les hautes technologies, l’intelligence artificielle, les données massives, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, la technologie financière, les technologies vertes, le jeu vidéo et l’animation 3D, la créativité artistique, l’aérospatiale, le transport intelligent et les ressources éducatives numériques en sont des exemples éloquents.
Le Québec compte de nombreuses startups, un bassin de PME prometteuses, de grandes entreprises dans tous les créneaux, des universités de premier plan, des infrastructures de recherche de calibre mondial ainsi qu’un système financier élaboré pouvant compter sur la disponibilité de capitaux d’un ensemble d’investisseurs institutionnels et privés.
Encadré 3 : L’écosystème numérique québécois
Le Québec jouit d’un écosystème numérique riche composé de beaucoup de startups, de centres collégiaux de transfert de technologie performants, d’universités d’établissements d’enseignement supérieur de très haut calibre réunissant des chercheurs reconnus, d’une main-d’œuvre qualifiée, de leaders mondiaux dans certains sous-secteurs des TIC41 et d’investissements importants en capital de risque dans le secteur des TIC.
- La créativité dans des domaines en forte croissance fait également la marque de commerce du Québec, notamment celle de Montréal.
- Et comme le Québec est le leader mondial de l’hydroélectricité, disposant d’une énergie propre en abondance, renouvelable et à faible coût, ses capacités de stockage et ses atouts en termes de gestion et de sécurité des données massives en font un lieu d’implantation idéal, notamment pour les centres de données42.
Encadré 4 : L’importance des femmes dans l’écosystème numérique québécois
Bien que les domaines numériques regorgent d’occasions d’affaires, les femmes y sont peu présentes au Québec comme ailleurs dans le monde43.
La place et le rôle des femmes dans ces domaines sont appelés à gagner en importance. Les femmes n’ont pas besoin d'être informaticiennes, ingénieures ou scientifiques pour prendre des décisions sur l’usage du numérique dans les entreprises et la vie de tous les jours. Au contraire, elles doivent s’intéresser de près aux transformations numériques pour faire croître des organisations et une société qui leur ressemblent aussi. Les femmes doivent également prendre des initiatives et devenir des agentes de changement dans les processus décisionnels.
Heureusement, certaines femmes entrepreneures numériques sont des modèles et démontrent qu’il est possible pour une femme de réussir dans ces domaines. Des organisations se mobilisent et créent des produits et des services spécifiques pour soutenir les femmes dans des projets numériques.
Des acteurs phares du numérique traitent de cette question et formulent des recommandations, notamment pour inviter les filles à entreprendre une carrière dans les domaines numériques, mettre en valeur les modèles féminins auprès des hauts dirigeants, élaborer des profils d’emploi davantage féminins et favoriser l’avancement des femmes dans le numérique.
Beaucoup d’aspects positifs émergents ouvrent la voie à des pistes de solution pour accroître progressivement le nombre de femmes dans le numérique, notamment le fait de constituer un écosystème jeune et dynamique qui valorise l’initiative et l’innovation et offre des horaires souples, ce qui favorise la conciliation travail-famille-étude.
Encadré 5 : La force de l’écosystème en IA au Québec
Le Québec – et principalement le grand Montréal – est un chef de file mondial de la recherche et du développement en IA et en apprentissage profond.
Le Québec entend développer une force de recherche universitaire et de travail en ce domaine et se hisser parmi les principaux concepteurs, utilisateurs et exportateurs de solutions d’IA au monde. Des investissements d’envergure de même que des activités récentes en IA seront certes déterminants.
- L’appui à la mise sur pied d’une grappe québécoise en IA44 ainsi que de l’Institut québécois en IA centré sur l’Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal (MILA) mettra à profit l’expertise acquise par l’Institut de valorisation des données (IVADO)45.
- L’Université de Montréal et l’Université McGill comptent plus de 250 chercheurs et étudiants au doctorat dans des domaines liés à l'apprentissage profond, la plus grande concentration universitaire au monde.
- Le 21 novembre 2016, Google a annoncé un investissement d’environ 5 M$ sur trois ans dans la recherche sur l’IA à Montréal pour financer les travaux de huit chercheurs, dont ceux de Yoshua Bengio, reconnu comme l’un des plus grands experts mondiaux dans ce domaine.
- Google a aussi annoncé la mise sur pied d’un centre de recherche montréalais sur l’apprentissage profond qui sera dirigé par Hugo Larochelle, chercheur chez Google Brain et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, lui aussi reconnu à l’échelle mondiale.
- Le 18 janvier 2017, la multinationale Microsoft a annoncé qu’elle visait à doubler, d’ici deux ans, la taille de sa startup montréalaise, Maluuba, active dans le domaine de l’IA et de la compréhension du langage par les machines.
- Microsoft a également annoncé qu’elle versera, sur une période de cinq ans, des subventions totalisant 7 M$ pour la recherche en IA à l’Université de Montréal et 1 M$ à l’Université McGill.
- À l'instar de Facebook, Google, DeepMind et Element AI, le géant technologique Samsung, en partenariat avec l'Université de Montréal, a confirmé, le 25 septembre 2017, l’ouverture d’un laboratoire d’IA à Montréal.
- Le 10 octobre 2017, le géant français Thales annonçait l’ouverture prochaine d’un centre mondial de recherche et de technologie spécialisé en IA (cortAlx) à Montréal afin de consolider sa réputation de pôle international dans ce secteur de haute technologie.
- La consolidation de la coopération du Québec et de l’Ontario en IA permettra de tirer parti de leurs forces et favorisera l’acquisition d’une expertise qui leur assurera une compétitivité continue, non seulement en ce qui a trait à la progression des connaissances fondamentales, mais également au développement et à l’application de ces technologies dans des secteurs variés.
Les synergies et les investissements mondiaux en IA ont des retombées importantes sur l’écosystème d’innovation et de créativité de Montréal. Plusieurs startups décident de s’établir dans la région de Montréal afin notamment d’adapter les technologies développées pour des applications concrètes en IA dans autant de domaines que la logistique, les transports, l’énergie, le commerce, la finance, la santé et l’apprentissage.
Encadré 6 : L’essor de l’industrie québécoise des technologies éducatives
- L’industrie des technologies éducatives au Québec regroupe un ensemble de PME et de startups dans l’association Entreprises pour le développement des technologies éducatives au Québec (EDTEQ). Ce sont des créateurs de produits éducatifs numériques tels que Netmath, Classcraft, iClasse qui sont utilisés dans les écoles du Québec et d’ailleurs dans le monde.
- En pleine croissance, cette industrie se positionne bien parmi les leaders mondiaux.
En somme, les secteurs et les domaines émergents des technologies numériques, en pleine croissance, forment un écosystème dynamique rassemblant de nombreuses organisations, publiques et privées, tout aussi différentes que le milieu dans lequel elles œuvrent. Cet écosystème est riche et l’un des plus dynamiques en Amérique du Nord. Il participe concrètement à l’avancement du Québec en lui permettant de saisir les possibilités du numérique dans tous les milieux.
Acquérir de nouvelles compétences
L’usage du numérique et l’adoption de nouvelles pratiques requièrent le développement de nouvelles compétences dans tous les milieux, et ce, peu importe l’âge, la scolarité ou l’emploi.
Les compétences numériques sont tout aussi essentielles pour s’instruire et travailler que pour mener une vie active en société, et ce, à tout âge. Dans le milieu des arts et de la culture par exemple, de nouvelles compétences et pratiques en matière de production et de diffusion des œuvres sont nécessaires afin qu’elles soient visibles et découvrables dans l’environnement numérique.
Par ailleurs, le numérique transforme la manière dont les citoyens accèdent au savoir et enrichissent leurs connaissances.
Bien que le numérique soit à l’œuvre dans la transformation des établissements d’enseignement du Québec, il peut faire encore beaucoup plus. Les acteurs du système éducatif québécois doivent apprendre à mieux exploiter le potentiel numérique pour améliorer l’enseignement et l’apprentissage continu, tout au long de la vie personnelle et de la trajectoire professionnelle46.
Encadré 7 : Des compétences numériques pour tous | |
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255 900 : | En 2015, 255 900 personnes occupaient un emploi en TIC au Québec, dont 59 % dans l’industrie des TIC47. |
1/3 : | En 2012, seulement le tiers de la population québécoise âgée de 16 à 65 ans pouvait naviguer sur Internet pour trouver les renseignements nécessaires à la résolution d’un problème48. |
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Il ne s’agit cependant plus seulement de planifier, mais d’anticiper les changements technologiques, démographiques ou économiques et d’optimiser l’agilité requise dans le système éducatif québécois pour mettre en place des réponses adaptées en matière de formation.
Moderniser l’administration publique
Les bouleversements associés au numérique créent tout autant d’attentes à l’égard de l’ensemble de l’administration publique québécoise. Conformément aux orientations du Secrétariat à la communication gouvernementale, celle-ci doit repenser et enrichir sa présence Web ainsi que sa façon de communiquer et d’offrir ses services49. La transparence et l’efficacité des institutions démocratiques québécoises ont été améliorées. Grâce au numérique, les organisations publiques ouvrent maintenant davantage leurs données afin de favoriser une participation citoyenne plus active, d’améliorer la collaboration entre leurs employés ainsi que de maximiser une offre de services plus en adéquation avec les pratiques et comportements des citoyens. Le numérique permet d’innover en matière de participation publique et il offre la possibilité à un plus grand nombre de citoyens de participer à l’élaboration de politiques publiques50.
Encadré 8 : Une administration publique numérique | |
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60 % : | 60 % des ministères du gouvernement du Québec avaient déjà libéré au moins un jeu de données51. |
28 % : | 28 % des organismes gouvernementaux avaient également libéré des données, comparativement à 17 % pour les municipalités52. |
78 % : | Le pourcentage d’internautes et d’entreprises branchées qui utilisaient les services publics numériques était respectivement de 78 % et 89 % en 201653. |
77 % : | Quelque 77 % des internautes ont consulté les sites Web du gouvernement en 2016, ce qui est largement supérieur à la moyenne de l’UE28 (48 %)54. |
8 : | Au moins 8 consultations publiques en ligne ont été menées au cours des derniers mois, portant entre autres sur la sécurité routière, la politique bioalimentaire, le budget 2017-2018, la réussite éducative et la politique culturelle. |
900 : | 900 jeux de données sont disponibles sur Données Québec. Ils proviennent de 14 ministères, de 19 organismes publics et de 10 municipalités55. |
800+ : | Plus de 800 sites Web gouvernementaux sont disponibles56. |
L’information et les services Web doivent plus que jamais être faciles à trouver, à comprendre et à utiliser et ils doivent offrir une expérience intuitive et cohérente, peu importe le moyen utilisé57. La personne doit avoir accès librement à ses renseignements.
Assurer un leadership et une gouvernance renforcés
De la même façon, le numérique exige des innovations en matière de gouvernance et de réglementation58.
La clarification des rôles et responsabilités en matière de gouvernance et d’encadrement du numérique (relativement à l’acheminement et au stockage des données, au contenu local, etc.) permet de faciliter et d’accélérer la mise en commun des connaissances, la prise de décision et leur application.
Dès l’amorce des travaux, la ministre responsable de la Stratégie numérique a mis en place un réseau d’expertise ouvert, agile, permanent et à l’écoute des citoyens et des entreprises et organisations. Ce réseau fait également intervenir les ministères et organismes pour assurer une cohérence d’ensemble des interventions publiques et privées et permettre le déploiement optimal de la Stratégie numérique.
Relever les défis communs
La perspective d’une vie meilleure et d’une prospérité collective est notre vision du Québec numérique de demain.
Elle s’inscrit dans un contexte plus large voulant que le Québec réponde aussi au défi de productivité, à ceux liés au vieillissement de la population, à la diversité culturelle, aux changements climatiques de même qu’à ceux d’occupation et de vitalité des territoires.
Pour cela, les efforts de transformation du Québec, tous milieux confondus, doivent se poursuivre, et les forces doivent être unies. Tout en misant sur les progrès réalisés, les perspectives et les pistes de transformation et de croissance sont considérables.
À présent, toutes les personnes au Québec, de tous les milieux et de tous les groupes socioéconomiques, doivent répondre aux mêmes grands défis :
- Les compétences numériques – Le développement en continu de la littératie et des compétences numériques pour tous, dans tous les milieux de la vie courante, professionnelle ou collective, au-delà du milieu éducatif, pour assurer une autonomie et une plus grande prise de conscience des enjeux, des risques et des responsabilités.
- L’appropriation – La sensibilisation et l’accompagnement de toutes les personnes pour une utilisation et une appropriation accrues du numérique.
- L’expérience utilisateur – La conception et le développement de produits et de services capables de satisfaire toujours plus les besoins des utilisateurs quels qu’ils soient (citoyen, client, public, créateur, patient, étudiant, enseignant, etc.) en améliorant la convivialité, l’accessibilité, l’intuitivité, la pertinence, la qualité de vie et le plaisir offerts dans l’interaction avec le produit ou service.
- La mise en commun – Les apprentissages, les processus et les ressources doivent être mis en commun de manière à optimiser leur intégration dans les différents milieux et auprès de toutes les personnes.
- La gestion des données – Comme le volume des données
continuera de croître de façon exponentielle, la gestion des données
pose des défis uniques de gestion efficace
(capacité de synthétiser des données diverses, d’assurer
leur confidentialité, de vérifier leur véracité et de les transformer
dans une information pratique qui permettra
d’offrir
des produits et services pertinents et d’optimiser les
résultats) pour leur exploitation optimale dans les organisations et la
gestion des risques liés à la cybersécurité.
04. SE MOBILISER POUR UNE SOCIÉTÉ NUMÉRIQUE
Les sept orientations et les sept grandes cibles de la Stratégie
Le Québec ne passera pas au tout-numérique du jour au lendemain.
Avec une vision claire et sept grandes cibles, la Stratégie numérique fixe les priorités qui marqueront sa réalisation au cours des prochaines années.
Compte tenu de leur interaction et de leur complémentarité, les orientations et les objectifs stratégiques forment un tout, avec les principes communs, dont l’application permettra d’amorcer et d’ancrer durablement la transformation numérique dans tout le Québec, de même que de répondre rapidement et de façon personnalisée aux besoins des personnes sur tout le territoire québécois, peu importe le milieu.
La Stratégie numérique fixe sept cibles stratégiques59 qui énoncent les grands résultats attendus d’ici cinq ans, toutes en rapport avec l’une ou l’autre des facettes de la vie des citoyens, des entreprises et des organisations du Québec.
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Grande cible no 1 :
Que 100 % des citoyens aient accès à des services Internet haut débit et que plus de 90 % d’entre eux aient accès à des services Internet fixes très haut débit d’au moins 100 Mbps en téléchargement et 20 Mbps en téléversement d’ici cinq ans.
-
Grande cible no 2 :
Que tous les citoyens développent davantage de compétences numériques de manière à ce que le Québec figure parmi les chefs de file de l’OCDE en matière numérique d’ici cinq ans.
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Grande cible no 3 :
Que 90 % de la mise en œuvre de l’orientation sur l’administration publique de la Stratégie numérique soit réalisée d’ici cinq ans.
-
Grande cible no 4 :
Qu’au moins 75 % des citoyens bénéficient de la transformation numérique des municipalités d’ici cinq ans.
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Grande cible no 5 :
Que l’ensemble des entreprises québécoises rehaussent leur intensité numérique de 50 % d’ici cinq ans.
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Grande cible no 6 :
Que 100 % des citoyens puissent interagir de façon numérique avec le réseau de la santé et des services sociaux et ses professionnels d’ici cinq ans.
-
Grande cible no 7 :
Que l’offre culturelle québécoise soit davantage visible et consultée sur les réseaux numériques d’ici cinq ans.
1re orientation DES INFRASTRUCTURES NUMÉRIQUES PERFORMANTES ET ÉVOLUTIVES
-
Grande cible :
Que 100 % des citoyens aient accès à des services Internet haut débit et que plus de 90 % d’entre eux aient accès à des services Internet fixes très haut débit d’au moins 100 Mbps en téléchargement et 20 Mbps en téléversement d’ici cinq ans.
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Indicateurs :
- Pourcentage de ménages ayant accès à des services IHD.
- Pourcentage de ménages ayant accès à des services ITHD.
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Situation de départ :
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Progrès attendu :
Hausse constante de la couverte et de la performance des réseaux de télécommunications au Québec.
L’accès à des infrastructures numériques performantes qui répondent aux besoins constitue la condition de tout projet de transformation numérique, afin d’accélérer les progrès dans tous les milieux.
- Les infrastructures numériques sont essentielles à l’essor de la société québécoise, notamment parce qu’elles stimulent l’innovation, le développement des compétences, la productivité des entreprises et l’attraction de main-d’œuvre qualifiée, les communications, les échanges commerciaux et le tourisme.
- L’utilisation croissante du numérique dans la société nécessite l’accès à des réseaux de télécommunications toujours plus performants et fiables. À titre d’exemples, le traitement et le transfert des données massives, l’Internet des objets et l’infonuagique exigent des réseaux chaque fois plus performants. L’information centralisée par les solutions infonuagiques doit être centralisée à des endroits stratégiques et sécuritaires. Afin d’être performants, ces centres de données requièrent des interconnexions à ITHD de l’ordre de plusieurs gigabits par seconde (Gbps).
Bien que les normes et les technologies évoluent à un rythme toujours imprévisible, le Québec a rapidement pris les devants en menant des actions significatives en cette matière. Ces actions lui ont par ailleurs permis d’avoir un effet tangible sur l’offre d’infrastructures numériques et leur gestion sur tout le territoire québécois.
Encadré 9 : Les efforts consentis pour améliorer les infrastructures numériques sur tout le territoire québécois
- Au cours des quinze dernières années, le gouvernement du Québec a appuyé le branchement de près de 5 000 bâtiments publics et privés (écoles, bâtiments municipaux et bibliothèques), mais aussi de plus de 68 000 ménages dans près de 1 200 municipalités et communautés rurales, à un service IHD de qualité, et ce, à un coût comparable à celui observé en milieu urbain. L’aide financière consentie dans le cadre du programme Villages branchés du Québec62 ainsi que du programme Communautés rurales branchées63 ont totalisé environ 175 M$64.
- Avec le lancement du programme Québec Branché, en décembre 2016, le gouvernement du Québec a mené une nouvelle offensive en matière de couverture dans les régions rurales jusqu’alors mal ou non desservies, en complémentarité avec le programme fédéral Brancher pour innover. Plus de 80 projets, totalisant des investissements de près de 300 M$, ont été retenus, dans toutes les régions du Québec, au terme d’une analyse portant notamment sur la viabilité technologique et financière du projet, le nombre de collectivités visées par le branchement, le prix facturé aux tierces parties et le caractère évolutif de la solution.
- Cette offensive se distingue non seulement par la quantité et l’ampleur des projets soumis, mais également par la collaboration étroite avec tous les acteurs afin d’assurer la meilleure complémentarité possible et la plus grande harmonisation. Ainsi, l’effet de levier pour le développement économique, social et numérique du Québec est décuplé.
- Cette offensive unique se poursuivra, de concert avec les partenaires locaux, les organismes et coopératives, les municipalités et le gouvernement fédéral.
L’utilisation croissante du numérique nécessite l’accès à des bandes passantes de plus en plus grandes. Partout dans le monde, les normes sont rehaussées en redéfinissant l’IHD et l’ITHD65. Les services d’infonuagique ainsi que les données massives, ouvertes et liées doivent être plus accessibles pour profiter du potentiel du Web des données ou du Web sémantique. La maintenance de l’infrastructure et l’interopérabilité doivent être accrues. La sécurité des données doit être sans reproche.
L’orientation que se donne le gouvernement du Québec pour atteindre sa cible et répondre à ces enjeux est la suivante :
« Des infrastructures numériques performantes et fiables qui répondent aux besoins actuels et futurs des collectivités et des régions du Québec »
La performance réfère au débit et à la capacité d’évoluer du réseau de télécommunications. La fiabilité du réseau réfère, quant à elle, à la sécurité et à la résilience, incluant celles des centres de traitement de données66.
Pour être à l’avant-garde, le Québec veut s’inscrire comme l’un des chefs de file dans le domaine des télécommunications filaires et sans fil de dernière génération.
Deux grands objectifs stratégiques permettront de planifier les actions et les mesures à prendre dans cette direction.
Objectif 1.1 : Offrir un meilleur accès à des réseaux performants et fiables à très haut débit sur l’ensemble du territoire québécois
- Le gouvernement du Québec s’engage à faire en sorte que la performance des réseaux de télécommunications soit augmentée de façon considérable.
- Pour tirer profit du THD, les entreprises devront adopter de nouveaux modèles et pratiques d’affaires et se mesurer à leurs concurrents de tous les continents.
- Les réseaux doivent être utilisables et accessibles par tous grâce à des infrastructures de télécommunications pérennes et évolutives.
- Ces réseaux (et les appareils mobiles) doivent également être sécuritaires. C’est pourquoi le gouvernement du Québec continuera de porter une attention particulière à tout ce qui concerne la cybersécurité en protégeant adéquatement l’ensemble de ses réseaux de télécommunications. Dans cette optique, les citoyens devront aussi être davantage sensibilisés et renseignés sur l’utilisation d’Internet de façon sécuritaire et responsable, de même que sur la protection de leurs données personnelles.
- L’Internet des objets figure parmi les domaines les plus cités quant à la notion de cybersécurité. Depuis déjà quelque temps, l’Internet des objets prend sa place dans notre quotidien par l’avènement d’objets interconnectés qui colligent de grandes quantités d’information. Les villes intelligentes, les voitures et les maisons intelligentes et même les appareils de soins de santé connectés deviennent rapidement notre nouvelle réalité. L’Internet des objets est également de plus en plus utilisé dans les entreprises manufacturières. Il importe de rappeler aux citoyens et aux entreprises que leurs données sont la matière première qui fait fonctionner les appareils interconnectés.
- Par ailleurs, le gouvernement du Québec s’engage à améliorer l’accès aux réseaux de télécommunications dans les régions du Québec non ou mal desservies. Pour ce faire, Hydro-Québec analyse la possibilité de rendre disponible sa capacité excédentaire de fibres optiques associée à son réseau privé de câbles utilisé pour l’exploitation du réseau électrique. Au terme de cette analyse, l’inventaire des câbles à fibres optiques appartenant à Hydro-Québec sera mieux connu ainsi que la capacité excédentaire en fibres noires qui pourrait éventuellement être exploitée à des fins de transport et de distribution d’Internet en région.
Encadré 10 : Le Réseau d’informations scientifiques du Québec
- Le Réseau d’informations scientifiques du Québec (RISQ) est un organisme à but non lucratif (OBNL) ayant pour mission de développer, d’exploiter et d’entretenir un réseau, de répondre aux besoins des utilisateurs et de faciliter et encourager la concertation.
- Il possède et gère le réseau privé de télécommunications de l’éducation et de la recherche au Québec. De très grande capacité, ce réseau s’étend sur plus de 6 000 km au Québec et rejoint près de 1 million d’utilisateurs.
- Il offre à certains de ses membres une connectivité atteignant 100 Gbps, ce qui dépasse largement ce que le citoyen ou la PME revendique comme débit acceptable au quotidien.
- Créé pour offrir des solutions innovatrices et adaptées aux besoins de ses membres, le RISQ offre à l’ensemble des universités et des cégeps, aux commissions scolaires, à des centres de recherche, à des centres hospitaliers universitaires, à des ministères et organismes gouvernementaux, à des organismes culturels et à des organismes de service les meilleures conditions que procure le partage de ressources et de services, conformément à son statut d’OBNL.
- En plus d’offrir des services de télécommunication, le RISQ agit comme lieu d’information, de coordination et d’expertise. Il favorise les échanges et la collaboration entre les établissements d’enseignement et de recherche, tant du point de vue régional, national qu’international. Le RISQ est une composante importante d’Internet au Québec et il assure en outre l’opération du QIX67, le seul point d’échange Internet neutre et public du Québec sous la gouvernance de l’Échange Internet de Montréal.
Objectif 1.2 : Mener des projets de R-D et de commercialisation d’envergure mondiale capables de mobiliser et de catalyser l’innovation
- En misant sur ses atouts68, le Québec attirera des projets de recherche et développement (R-D) et de commercialisation d’envergure mondiale en s’appuyant sur des réseaux de télécommunications de nouvelle génération, à l’instar du projet ENCQOR69, pour stimuler le développement de nouveaux services et applications, la transformation des modèles d’affaires et la création de nouvelles occasions d’affaires.
- Compte tenu de la diversité des avenues de développement qu’offrent ces technologies de nouvelle génération, ces projets contribueront à attirer la main-d’œuvre spécialisée et stimuleront la création, l’attraction et la rétention d’entreprises innovantes.
- Les startups, les incubateurs et les accélérateurs d’entreprises sont des acteurs agiles sur le terrain qui seront associés à ces projets puisqu’ils sont en mesure de proposer un volume important de solutions et de propager de nouvelles façons de faire dans l’économie.
- D’ores et déjà, plusieurs entreprises ont vu le jour dans des secteurs numériques dont l’IA qui à elle seule requiert de THD de transmission et de grandes capacités de traitement afin de pouvoir traiter l’information, souvent en temps réel.
Première action structurante
Action structurante 1 : Nouvelle offensive en infrastructures numériques
- La bonification du programme Québec branché, pour des sommes additionnelles de 300 M$, a été annoncée dans la mise à jour de novembre 2017 du Plan économique du Québec.
- Cette bonification vise à améliorer la couverture ainsi qu’à rehausser la performance des réseaux de télécommunications offrant un service Internet haut débit sur l’ensemble du territoire québécois. Grâce à des infrastructures pérennes et évolutives, le Québec se dotera d’un réseau de télécommunications pouvant répondre au besoin croissant de consommation Internet des citoyens et des entreprises.
- Des projets spécifiques porteurs visant des régions
éloignées ou moins bien desservies pourront également compter sur
l’appui du gouvernement du Québec et bénéficier
ainsi d’un puissant levier de développement numérique et
socioéconomique :
- les projets du Réseau collectif de communications électroniques et d’outils de gestion Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (RCGIM);
- le projet de câbles optiques de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (COGIM) desservant les Îles-de-la-Madeleine;
- le projet de l’administration régionale Kativik (ARK) située dans le Grand Nord québécois et le nouveau réseau de télécommunications réservé aux 14 communautés éloignées de la Basse-Côte-Nord.
2e orientation L’ÉDUCATION, L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LE DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES NUMÉRIQUES POUR TOUS
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Grande cible :
Que tous les citoyens développent davantage de compétences numériques de manière à ce que le Québec figure parmi les chefs de file de l’OCDE en matière numérique d’ici cinq ans.
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Indicateurs :
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Situation de départ :
En 2012, le Québec se situait dans la moyenne des pays membres de l’OCDE en résolution de problèmes dans des environnements technologiques (avec un résultat de 32 % comparativement à 34 % pour la moyenne de l’OCDE)72.
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Progrès attendu :
Progrès attendu : La hausse de la proportion d’adultes québécois détenant les niveaux 2 et 3 combinés de maîtrise des compétences numériques place le Québec au premier tiers des pays membres de l’OCDE d’ici cinq ans.
Le Québec ne pourra pas progresser sans que tous ses citoyens développent les compétences numériques qui leur permettront d’évoluer de façon autonome dans une société moderne et innovante. Il n’y a pas de doute que les infrastructures sont un préalable pour bâtir une société numérique, mais elles ne sont pas suffisantes.
La conjugaison des efforts en éducation, en enseignement supérieur et en développement des compétences de la main-d’œuvre permettra au Québec d’évoluer vers une société numérique qui profitera à tous.
De nombreuses actions favorisant le développement des compétences numériques de la population ont été mises en œuvre au Québec. Une grande part de celles-ci est déployée au sein du système éducatif. Par ailleurs, une attention particulière est portée au développement des compétences numériques de la main-d’œuvre et des personnes en recherche d’emploi.
Encadré 11 : Des projets structurants de développement des compétences numériques
- Le système éducatif québécois a entamé une transformation pour tirer profit des possibilités du numérique, en accroître l’accessibilité et répondre à la grande diversité des besoins.
- L’école 2.0 : La classe branchée (2011-2016)73 a permis d’équiper les classes de l’éducation préscolaire et de l’enseignement primaire et secondaire du réseau public québécois d’un tableau numérique interactif (TNI) et chaque enseignant, d’un ordinateur portable.
- Les établissements d’enseignement supérieur québécois proposent aujourd’hui plusieurs cours et programmes à distance ou en ligne, favorisant ainsi l’essor d’une nouvelle génération d’étudiants plus autonomes dans le développement de leurs compétences.
- Certains mécanismes d’information, de sensibilisation et de promotion sont en place afin d’informer la main-d’œuvre et les entreprises de l’offre de diverses formations. Toutefois, des efforts additionnels seront faits pour mettre en valeur de façon plus appuyée l’offre de formations touchant les compétences numériques.
- Le Plan d’action en économie numérique, diffusé en 2016, amène des actions concrètes pour soutenir les entreprises afin qu’elles contribuent à développer les compétences numériques de leur personnel, dans le contexte de la transformation numérique de l’économie et de l’ensemble de la société québécoise. En 2016-2017, Emploi-Québec a soutenu 491 projets et les services aux entreprises des centres locaux d’emploi dans le seul secteur numérique, dont 264 projets favorisant une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi. Ces actions ont permis de créer 1 585 emplois et de maintenir près de 850 travailleurs en emploi.
Les efforts des acteurs des milieux de l’éducation, de l’enseignement supérieur, du travail et de l’emploi doivent se poursuivre et s’intensifier.
Ainsi, la deuxième orientation stratégique permettra de guider et de prioriser les actions favorisant le développement et le maintien des compétences numériques pour la réussite de tous les citoyens dans leur vie personnelle et leur trajectoire professionnelle. Elle s’adresse à tous les citoyens, de toutes les régions du Québec, tout au long de leur vie, peu importe leur âge, leur origine, leur genre, leur emploi ou leur handicap.
« Le développement et le maintien des compétences numériques pour la réussite de tout citoyen, tout au long de sa vie personnelle et de sa trajectoire professionnelle »
Pour cela, le gouvernement du Québec fixe deux objectifs prioritaires, tout en soutenant la transition des citoyens et des organisations vers une culture numérique.
Il s’engage à créer les conditions propices pour permettre aux jeunes et aux adultes de développer les compétences numériques leur permettant de progresser et de s’engager avec succès dans la société et au sein du marché du travail.
Objectif 2.1 : Intensifier la transformation numérique au sein du système éducatif québécois
- Le système éducatif québécois, par le développement des compétences et l’acquisition des savoirs, aspire à former des citoyens responsables, autonomes et créatifs, dotés d’un esprit critique et capables de communiquer, de collaborer et d’innover dans une société numérique.
- Comme le numérique transforme tous les volets de la mission éducative du gouvernement du Québec (instruire, socialiser, qualifier), il élargit l’éventail des pratiques pédagogiques et outille l’élève, l’étudiant et le personnel enseignant.
- Un des principaux bénéfices de l’utilisation du numérique est de favoriser l’engagement et le développement de l’autonomie des personnes dans leur apprentissage et leur cheminement éducatif. La disponibilité des ressources éducatives numériques et d’outils de collaboration, l’émergence de pratiques pédagogiques innovantes et la formation à distance sont autant d’éléments pouvant inciter et motiver l’ensemble de la population à s’engager dans une démarche d’apprentissage.
- Tous les acteurs et partenaires du système éducatif (personnel enseignant, professionnel, de soutien et d’encadrement des établissements, organismes fédérateurs, organismes et entreprises partenaires, ministères et organismes publics) ont un rôle à jouer pour réussir la transformation numérique, dans le respect de leur autonomie et de leur expertise professionnelle. Cela afin de tirer profit pleinement du numérique au service de la réussite éducative des citoyens.
Objectif 2.2 : Soutenir le développement des compétences numériques de la main-d’œuvre
- Le numérique a un effet majeur, non seulement pour l’acquisition de connaissances de base, mais aussi pour le développement de nouvelles compétences.
- L’offre de formation continue et d’apprentissages relativement aux compétences numériques liées à l’emploi pourra permettre aux adultes de développer ces compétences, de les maintenir à jour et de les rehausser tout au long de leur vie personnelle et de leur trajectoire professionnelle.
- Le gouvernement du Québec mettra également en valeur l’attractivité des professions relatives au numérique auprès des jeunes et des adultes, en portant une attention particulière aux femmes, tel que le prévoit la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes vers 202174.
- Avec ses partenaires en formation professionnelle et technique et ceux du marché du travail75, il s’engage à soutenir le développement des compétences numériques de la main-d’œuvre. Ainsi, les actions de développement des compétences numériques de la main-d’œuvre sont appelées à s’intensifier, que ce soit pour faciliter la recherche d’emploi dans un monde numérique, l’intégration sur le marché du travail ou le maintien en emploi, dans l’objectif de renforcer l’adéquation des compétences liées à l’emploi, dont les compétences numériques, et de tendre vers un niveau de vie plus élevé et une meilleure productivité76.
- Il s’engage également à relever le niveau de littératie numérique des citoyens en général, notamment par l’accompagnement et le déploiement d’une offre de formation souple et adaptée aux besoins de tous les citoyens en mettant à contribution tant l’offre du milieu de l’éducation que celle d’autres partenaires77.
Premières actions structurantes
Action structurante 2 : Dévoilement du Plan d’action numérique en éducation et en enseignement supérieur
Sous la responsabilité du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), le Plan d’action numérique en éducation et en enseignement supérieur sera dévoilé prochainement pour répondre aux engagements gouvernementaux pris dans la Stratégie numérique.
Ce plan d’action annoncera les actions et les mesures qui seront mises en œuvre pour favoriser une intégration efficace et une exploitation optimale du numérique au service de la réussite de toutes les personnes.
Le virage numérique amorcé au cours des dernières années au sein du système éducatif québécois a permis l’émergence de pratiques innovantes. Par différentes actions, ces initiatives seront davantage répandues, et les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur pourront compter sur un appui gouvernemental en mutualisant leurs efforts et en se dotant d’une vision commune. Les actions et les mesures du Plan d’action favoriseront le développement des compétences numériques, essentielles à la réussite des jeunes et des adultes. Elles viseront également à enrichir les pratiques d’enseignement et d’apprentissage par l’utilisation du numérique. Dans ce contexte, la formation et l’accompagnement du personnel des établissements d’enseignement constitueront des éléments clés du Plan d’action. De plus, une attention particulière sera portée à la mise en place d’un environnement propice au déploiement du numérique au sein du système éducatif.
Action structurante 3 : Soutien au développement des compétences numériques de la main-d’œuvre
Le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS) fera part des actions qui seront mises en œuvre pour réaliser l’objectif 2.2 de la Stratégie numérique portant sur le développement des compétences numériques de la main-d’œuvre dans le cadre de la Stratégie nationale sur la main-d’œuvre, qui devrait être dévoilée au printemps 2018. Ces actions viseront à aider la main-d’œuvre à être mieux préparée aux réalités numériques et aux changements technologiques en cours au sein du marché du travail et de la soutenir dans l’acquisition des compétences requises.
À cet égard, le MTESS interviendra en matière de formations et d’apprentissages. Pour ce faire, il collaborera avec ses partenaires pour s’assurer d’une offre adaptée tant de la part des établissements scolaires en formation professionnelle et technique que des fournisseurs de services d’emploi et des entreprises.
De plus, il veillera à appuyer les personnes afin qu’elles aient l’occasion d’actualiser leurs compétences numériques pour accéder à un emploi particulier ou pour faciliter leur recherche d’emploi, leur intégration ou leur insertion ainsi que leur maintien sur le marché du travail.
Les programmes du Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre pourront être davantage utilisés pour soutenir le développement des compétences numériques de la main-d’œuvre en emploi.
3e orientation UNE ADMINISTRATION PUBLIQUE TRANSPARENTE ET EFFICIENTE
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Grande cible :
Que 90 % de la mise en œuvre de l’orientation sur l’administration publique de la Stratégie numérique soit réalisée d’ici cinq ans.
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Indicateurs :
Indice de mise en œuvre de l’orientation sur l’administration publique de la Stratégie numérique78.
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Situation de départ :
Le dévoilement de la Stratégie pour une administration publique numérique sera le premier pas vers la réalisation de la cible.
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Progrès attendu :
D’ici le 30 avril 2018, l’adoption de la Stratégie pour une administration publique numérique et le dépôt d’un plan d’action itératif.
Au plus tard 12 mois suivant le lancement de la Stratégie numérique, le développement d’indicateurs de résultats permettant de mesurer l’atteinte des quatre objectifs de l’orientation sur l’administration publique.
D’ici le 31 mars 2022, la réalisation des mesures prévues au plan d’action itératif.
L’administration publique québécoise est un acteur de changement sociétal de premier plan79. C’est pourquoi nous aspirons à bâtir « une administration publique transparente qui se transforme par le numérique pour offrir une expérience centrée sur la personne ».
La modernisation entreprise il y a déjà plusieurs années, notamment avec la Politique québécoise de l’autoroute de l’information80, a posé les premiers jalons permettant aujourd’hui d’amorcer la transformation de l’administration publique. En misant sur les progrès accomplis et l’expérience acquise, le gouvernement du Québec s’engage à profiter au maximum des gains d’efficience et de productivité associés au numérique afin que les services publics tiennent compte davantage de la réalité des citoyens et des entreprises.
Encadré 12 : La modernisation entreprise par l’administration publique québécoise
Une première étape importante de la modernisation de l’administration publique a été franchie au milieu des années 2000 par la mise en place du gouvernement en ligne, qui a s’est concrétisé par la création de plusieurs nouveaux sites Internet et de services en ligne destinés aux citoyens et aux entreprises du Québec.
D’autres changements majeurs ont ensuite été introduits dans l’administration publique québécoise par la stratégie en TI afin de lui permettre de réduire ses coûts et d’améliorer ses services81.
De façon plus spécifique, la modernisation de l’administration publique québécoise a été accomplie progressivement par des actions concrètes et successives, telles la création du Dossier Santé Québec (DSQ)82, de la Zone entreprise83 et du portail Données Québec84 ou la définition de Services Québec comme porte d’entrée des services gouvernementaux pour les citoyens et les entreprises, sur tout le territoire85.
L’administration publique québécoise doit tendre à être plus numérique, afin de créer davantage de valeur publique pour la société, en simplifiant la vie des citoyens et des entreprises lors de leurs interactions avec l’État. Elle a déjà amorcé le virage numérique dans ses communications en décembre 2016, guidée par la stratégie de communication numérique86. Cette dernière est d’ailleurs un des piliers permettant de bâtir une administration publique transparente qui se transforme par le numérique pour offrir une expérience centrée sur la personne.
La transformation numérique de la justice a également été entreprise et se poursuivra par la mise en œuvre des projets technologiques nécessaires pour assurer une justice plus innovante. Ces projets permettront un échange fluide et numérique de l’information judiciaire entre tous les intervenants du système, de même qu’une gestion numérique des dossiers dans les palais de justice et des audiences. Ainsi, la transformation numérique de la justice contribuera non seulement à la réduction des délais d’attente en matière criminelle et pénale, mais également à l’amélioration de l’accessibilité à la justice et de l’efficience de cette dernière.
À l’instar des communications numériques et de la justice, l’ensemble de l’administration publique devra prendre part au virage numérique. La transformation devra transcender les frontières des différentes sphères de l’Administration et devenir une initiative collective. C’est pourquoi le gouvernement du Québec s’engage à poursuivre les quatre objectifs stratégiques suivants.
Objectif 3.1 : Repenser les services existants et concevoir tout nouveau service pour offrir une expérience numérique centrée sur la personne
Tous les nouveaux services offerts (ainsi que les services existants repensés) devront être réfléchis pour être numériques d’abord, tout en tenant compte de la réalité de leurs utilisateurs. Ces derniers pourront transiger facilement et efficacement avec l’État, au moment qui leur convient, peu importe le moyen utilisé, favorisant ainsi l’accès des citoyens et des entreprises aux programmes et aux services publics.
- Une pensée numérique centrée sur la personne utilisatrice sera introduite dans tout ce que l’Administration fait, de l’élaboration de politiques jusqu'à leur mise en œuvre.
- Le numérique deviendra un vecteur majeur de simplification et de transformation des procédures administratives.
- Un accompagnement sera offert aux utilisateurs pour favoriser l’inclusion numérique de tous les citoyens. Ils pourront notamment compter sur l’accompagnement offert par Services Québec dans l’obtention des services numériques gouvernementaux.
Objectif 3.2 : Offrir une expérience utilisateur personnalisée, proactive et simplifiée
L’administration publique québécoise se doit de connaître les besoins, les attentes et les habitudes des utilisateurs des services publics. Ainsi, elle pourra exploiter le plein potentiel du numérique pour rendre ses services plus personnalisés et proactifs, et simplifier les interactions avec le gouvernement.
- Le temps requis pour réaliser une démarche sera réduit.
- Les services seront personnalisés, de telle sorte que l’utilisateur sera guidé et accompagné en tenant compte de son contexte, dans le respect du devoir de neutralité de l’État, engagé à offrir un service équitable à tous ses citoyens.
- La proactivité vise à rejoindre l’utilisateur dans son environnement, par des canaux numériques qu’il connaît, rapprochant ainsi l’État du citoyen et de l’entreprise.
Objectif 3.3 : Permettre à la personne d’influencer les décisions de l’État
L’administration publique doit miser sur l’intelligence collective, notamment grâce à la participation publique. À cet égard, le gouvernement s’est doté, au mois de mai 2017, d’un Cadre de référence gouvernemental sur la participation publique, qui établit des principes directeurs et leurs critères de mise en œuvre permettant de concevoir une consultation publique numérique et d’autres mécanismes de participation, selon les meilleures pratiques dans ce domaine. Comme la participation publique est une source inestimable d’amélioration des services, des programmes et des politiques, le gouvernement entend intensifier son recours aux consultations publiques numériques.
- Celles-ci rendent possible la participation d’un plus grand nombre de citoyens provenant de toutes les régions du Québec. Leur apport favorise non seulement une meilleure compréhension des priorités publiques, mais aussi la mise en place de mesures plus adaptées.
- Les organisations publiques s’alimenteront constamment de la rétroaction des utilisateurs et de l’évaluation de la qualité des services reçus pour bonifier ceux-ci.
Objectif 3.4 : Faire en sorte que le citoyen soit en maîtrise de ses renseignements personnels
Les organismes publics détiennent les renseignements personnels nécessaires à l’accomplissement de leur mission. Ils ont notamment la responsabilité de les recueillir, de les protéger, d’en permettre l’accès à la personne concernée et d’effectuer les corrections nécessaires lorsque ceux-ci sont inexacts, et ce, à la demande du citoyen.
- La consultation a permis aux citoyens d’exprimer leur désir d’avoir accès plus librement à leurs renseignements. Cette volonté est partagée par le gouvernement.
- Bien qu’il s’agisse d’un défi ambitieux, l’administration publique utilisera le numérique afin de permettre au citoyen de consulter les renseignements détenus à son sujet de façon simple, rapide et sécuritaire. De plus, ce dernier pourra connaître l’utilisation qui en est faite et autoriser, s’il le désire, l’accès à des personnes de son choix comme un membre de la famille.
Première action structurante
Action structurante 4 : Dévoilement de la Stratégie pour une administration publique numérique et du Plan d’action pour un gouvernement ouvert
La Stratégie pour une administration publique numérique (Stratégie APN) sera dévoilée prochainement. Pour donner suite aux engagements pris dans la Stratégie numérique, elle compte les trois orientations suivantes : offrir une expérience centrée sur la personne, adopter une culture numérique et accélérer la transformation numérique.
La Stratégie APN sert de repère aux grands projets numériques de l’État comme le Service d’authentification gouvernemental et la plateforme gouvernementale unifiée. Elle assure également la cohésion et la convergence des actions de l’État afin d’offrir aux citoyens une administration publique plus rapide, plus simple, plus numérique.
Par ailleurs, l’approche du gouvernement ouvert est une tendance de gouvernance en place dans plusieurs pays du monde. Cette approche prône un État transparent, accueillant les suggestions de tous, prêt à discuter de ses façons de faire et à les remettre en cause. Le Plan d’action pour l’accessibilité et le partage des données ouvertes a été élaboré en s’inspirant des bonnes pratiques proposées par le Partenariat pour un gouvernement ouvert, une initiative multilatérale qui vise à promouvoir la transparence et l’intégrité des gouvernements.
4e orientation DES VILLES ET DES TERRITOIRES INTELLIGENTS
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Grande cible :
Qu’au moins 75 % des citoyens bénéficient de la transformation numérique des municipalités d’ici cinq ans.
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Indicateurs :
Pourcentage de citoyens bénéficiant de la planification et de la mise en œuvre du virage des municipalités pour intégrer de plus en plus d’usages du numérique dans leurs façons de faire.
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Situation de départ :
On estime qu’environ 50 % de la population québécoise réside dans une municipalité se servant substantiellement du numérique dans l’exercice de ses responsabilités87.
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Progrès attendu :
Hausse de la proportion de citoyens bénéficiant de la transformation numérique de leur municipalité.
Pour s’exprimer concrètement, au profit de tous, le Québec numérique de demain doit aussi prendre ancrage dans ses villes et territoires. La gestion municipale et le développement, soutenus par le numérique, permettront une transition vers des villes et des territoires plus intelligents, au bénéfice des personnes qui y habitent88.
De manière générale, la prise de décision pour la transition vers des villes et des territoires intelligents sera guidée par des principes éthiques, notamment la maximisation des bénéfices sur le plan du bien commun, la réduction des préjudices potentiels portés à la dignité, à la vie privée et à la vie démocratique, ainsi que la distribution équitable des bénéfices et des préjudices possibles entre les acteurs concernés89.
En recourant au numérique dans un cadre réfléchi et planifié, les villes et les territoires québécois pourront réaliser des économies dans leur gestion, offrir de meilleurs ou de nouveaux services aux citoyens, dynamiser la participation citoyenne et démocratique et permettre aux organismes et entreprises de contribuer davantage à leur développement.
De façon plus spécifique, les objectifs et les activités prioritaires de la Ville de Montréal communiquent la vision d’une métropole inclusive, innovante, verte, riche en culture, qui rayonne au Québec, au Canada et dans le monde.
Encadré 13 : Des milieux en action dans tout le Québec
De nombreux milieux sont en action au Québec pour devenir des chefs de file internationaux en matière de territoires intelligents. Ainsi, Montréal, Sherbrooke et Québec se sont distinguées au palmarès annuel de l’Intelligent Community Forum90.
Par ailleurs, Granby s’apprête à offrir un portail transactionnel permettant la création d’un dossier citoyen personnalisé. Rimouski partage l’orthophotographie aérienne de son territoire, effectue la mesure volumétrique des carrières par drone, fait le suivi par satellite des véhicules de déneigement et rend disponible un réseau Internet sans fil gratuit dans des zones d’accès public.
Trois-Rivières, pour sa part, modernise ses services avec son nouveau site Web et une application mobile gratuite qui servira à signaler les nids-de-poule, les lampadaires défectueux, les couvercles de puisard déplacés ainsi que les fuites de borne-fontaine. Les citoyens de Joliette bénéficieront d’un nouveau portail pour communiquer avec l’Administration, s’ajoutant aux services déjà en ligne tels le paiement des contraventions, le rôle d'évaluation, les demandes de permis et l’inscription aux activités de loisir.
La MRC des Sources s’est dotée d’un plan numérique pour intégrer les outils numériques au développement de son territoire. Elle met en place une salle de communication multimédia accessible aux organisations de la région.
« L’optimisation de la gestion et du développement des territoires par le numérique pour une transition vers des villes et des territoires plus intelligents, au bénéfice des citoyens »
Le gouvernement du Québec se donne le projet de contribuer à la multiplication des villes et territoires intelligents, qu’ils soient populeux ou non, et ce, en poursuivant deux grands objectifs stratégiques servis par l’agilité, la création de valeur publique, l’expérimentation et l’innovation ouverte.
Objectif 4.1 : Accroître l’appropriation du numérique par les municipalités, à l’échelle locale et supralocale
À titre de gouvernements de proximité, les municipalités agissent en maîtres d’œuvre de leur transformation numérique. Une plus grande appropriation du numérique par celles-ci, tant à l’échelle locale que supralocale, devrait leur permettre de mettre en place de nouveaux modèles de gestion et de gouvernance qui, à leur tour, permettront de résoudre des problématiques urbaines ou rurales et d’améliorer la qualité de vie des citoyens. Cela s’inscrit dans une vision de villes et de territoires intelligents durables.
Certaines technologies numériques promettent des outils efficaces d’aide à la décision, tout en se prêtant à une étroite adaptation des services offerts aux citoyens. De l’optimisation des réseaux de transport à l’accroissement de l’utilisation des ressources, en passant par la mise en place de plateformes intelligentes de captation et d’analyse de données environnementales et comportementales, le numérique permettra l’émergence de meilleures stratégies de planification et d’aménagement du territoire.
- Le gouvernement du Québec se mobilise pour inciter davantage les municipalités, à l’échelle locale et supralocale, à entreprendre ou à poursuivre le virage numérique.
- Comme l’appropriation du numérique varie en fonction des diverses réalités territoriales, les moyens à mettre en œuvre varieront.
Objectif 4.2 : Enrichir l’expertise publique en matière de numérique municipal
- Les municipalités qui désirent entreprendre le virage numérique pourront s’y engager en bénéficiant d’information pertinente et en s’appuyant notamment sur des réseaux d’expertise publique.
- Le gouvernement du Québec veillera à ce que les municipalités soient alimentées et partagent leurs connaissances pour pouvoir continuer d’agir en la matière et d’innover en fonction des nouvelles connaissances et occasions.
Première action structurante
Action structurante 5 : Lancement d’un appel de projets pour le virage numérique des municipalités québécoises
Le gouvernement du Québec appuiera le virage numérique des municipalités. Les moyens à mettre en place ainsi que les modalités de l’appui seront annoncés par le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) au cours de l’année 2018.
5e orientation UNE ÉCONOMIE D’EXCELLENCE NUMÉRIQUE
-
Grande cible :
Que l’ensemble des entreprises québécoises rehaussent leur intensité numérique de 50 % d’ici cinq ans.
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Indicateurs :
Indice d’intensité numérique des entreprises québécoises basé sur l’Enquête sur l’intégration d’Internet aux processus d’affaires de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ)91.
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Situation de départ :
En 2012, l’indice avait une valeur de 81.
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Progrès attendu :
Hausse de la valeur de l’indice de 50 points de pourcentage entre 2016 et 2022.
La compétitivité de notre économie et de nos entreprises dépend à présent de notre capacité à accélérer leur rythme d’innovation (véritable levier de différenciation, d’amélioration de la polyvalence, de l’agilité, de la relation et de l’expérience client) et celui de la diffusion de biens et services.
Le Plan d’action en économie numérique92 traite directement de ce défi. Il constitue un levier important, notamment pour accélérer la transformation numérique des entreprises et des organisations québécoises et favoriser l’essor du secteur des technologies numériques, qui est au cœur de la révolution numérique mondiale.
Notamment par cet élan, une transformation numérique de notre économie est assurément en mouvement et elle s’amplifiera. Toutefois, le retard des entreprises et des organisations québécoises à s’approprier et à optimiser la valeur des données, à transformer les processus et la prise de décision de même que les ventes en ligne ne se corrigera pas du jour au lendemain ni sans la prise de mesures déterminantes.
Ainsi, la Stratégie numérique renforce la vision, les grands objectifs et les axes d’intervention de ce plan d’action en assurant une cohérence d’ensemble avec les initiatives numériques contenues dans les autres plans d’action du gouvernement93.
« Une économie d’excellence numérique, attrayante, ouverte et reconnue sur les marchés mondiaux pour son savoir, son écosystème et ses innovations »
L’objectif du gouvernement du Québec est de faire du numérique le moteur de croissance des entreprises et un levier puissant de développement industriel, notamment par d’importants investissements pour l’industrie 4.0 et le renforcement d’écosystèmes permettant des interactions profitables entre l’offre du secteur numérique et la demande des autres secteurs économiques.
Le maintien et l’augmentation des capacités de recherche et d’innovation, de création et de production sont essentiels au dynamisme et à la vitalité de toutes les régions de même qu’au développement de domaines prometteurs permettant l’arrivée de producteurs et de fournisseurs de technologies numériques de calibre mondial.
Objectif 5.1 : Activer la transformation numérique et rehausser l’intensité numérique des entreprises et des organisations québécoises, tous secteurs confondus
- Le gouvernement du Québec continuera à sensibiliser un nombre toujours plus grand de dirigeants d’entreprises et d’organisations québécoises, particulièrement de PME, les invitant à passer à l’action et à repenser systématiquement leur proposition de valeur et leur fonctionnement en tirant tout le profit possible du numérique. Une attention particulière sera portée à la participation et à l’avancement des femmes dans ces entreprises.
- Par la poursuite et le renforcement de ses actions de sensibilisation et d’accompagnement, le gouvernement vise l'intensification des usages, la mise à niveau et l'appropriation des nouveaux actifs numériques par les entreprises québécoises, toutes tailles et tous secteurs confondus, notamment le manufacturier (le passage à l'industrie 4.0), le commerce de détail (l’adoption du commerce électronique et l’expérience client) et la construction (la propagation de la modélisation des données du bâtiment)94.
- Les entreprises et acteurs socioéconomiques d’autres secteurs d’activité économique sont également appelés à s’engager dans l’univers numérique, notamment les entreprises et acteurs de l’économie sociale, permettant de relever collectivement des défis associés au vieillissement de la population (dont l’offre de services à domicile aux personnes en perte d’autonomie) ou à l’insertion au marché du travail.
- Le redéploiement de l’économie québécoise passe par une augmentation forte et rapide de l’intensité numérique des organisations dont le modèle d’affaires repose en tout ou en partie sur les technologies numériques ou qui ont déjà entrepris leur transformation, afin de répondre à leurs nouveaux besoins et de se réinventer dans un contexte d’évolution technologique continue et de concurrence accrue.
Encadré 14 : L’accompagnement des entreprises et des organisations québécoises pour leur transformation numérique
Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action en économie numérique, le gouvernement du Québec encourage la transformation numérique des entreprises et organisations québécoises en prenant plusieurs nouvelles mesures.
Ces mesures sont adaptées aux réalités et aux caractéristiques des secteurs d’activité visés et elles portent sur toutes les étapes de la transformation numérique des entreprises du secteur manufacturier, du commerce de détail et de la construction : la sensibilisation et la formation, le diagnostic pour évaluer la maturité des entreprises, la planification stratégique, l’accompagnement dans le choix des technologies, la réalisation de projets numériques et l’investissement.
Les résultats attendus sont importants puisqu’ils donneront une première impulsion pour accélérer le virage numérique des entreprises québécoises.
- Quelque 3 000 PME québécoises bénéficieront d’un accompagnement spécifique et spécialisé d’ici 202195.
- Plus de 130 fournisseurs auront amélioré leur compétitivité et leur capacité d’appropriation du numérique96.
- Près de 1 700 PME obtiendront un soutien financier additionnel pour la réalisation d’un projet numérique, y compris l’intégration des TI97.
Comme la mise en œuvre du Plan d’action en économie numérique est évolutive, ses mesures seront adaptées et bonifiées en fonction de la progression de l’économie numérique de même que des besoins des entreprises et des organisations québécoises. Ainsi, de nouveaux outils pourront être mis à la disposition de ces dernières, et des améliorations pourront être apportées aux mesures actuelles afin d’accélérer ce mouvement, de stimuler les innovations issues du numérique et de renforcer le secteur des technologies numériques.
Objectif 5.2 : Bâtir des secteurs technologiques forts, dynamiques et attrayants
- Avec la Stratégie numérique, le gouvernement du Québec pousse la vision du Québec en recherche et en innovation98 dans le contexte de la transformation numérique. Il entend faire du Québec un important fabricant et fournisseur de technologies numériques et de solutions d’affaires sur tous les marchés.
- Les secteurs des technologies numériques sont stratégiques pour l’économie numérique du Québec en raison de la place prépondérante qu’ils occupent, de leur croissance fulgurante99, des atouts dont ils disposent100 et de leur effet de levier sur tous les autres secteurs et dans tous les milieux. Les entreprises de ces secteurs sont les mieux positionnées, à la fois pour participer à l’effort d’innovation et pour implanter, dans leurs propres activités, les nouvelles technologies mises au point.
- De façon plus spécifique, le gouvernement du Québec intensifiera ses travaux pour attirer et retenir les talents, développer les compétences numériques de tous, donner des outils adaptés aux femmes, assurer la relève, accroître la capacité de recherche du Québec, soutenir l’innovation sous toutes ses formes et amplifier le transfert et la commercialisation des innovations dans ces secteurs.
- La création, la croissance et le maintien d’entreprises innovantes, y compris en démarrage, et de champions mondiaux par l’adoption rapide et l’intégration d’innovations de même que la maximisation du transfert et des retombées de l’innovation sociale et technologique seront au cœur des priorités d’action au cours des prochaines années101.
Encadré 15 : L’accompagnement pour la croissance accélérée et soutenue des startups au Québec
Depuis les cinq dernières années, on observe une forte augmentation du nombre de startups au Québec. On estime qu’il y en aurait, seulement à Québec et à Montréal, entre 950 et 1 700102. Ces entreprises sont à l’origine de produits hautement innovants qui, rapidement, s’adaptent aux marchés et les envahissent. Leur essor est étroitement lié à la révolution numérique : près des trois quarts d’entre elles évoluent, de près ou de loin, dans le secteur des TIC. Plus de 50 incubateurs et accélérateurs d’entreprises les accueillent et les accompagnent dans leurs démarches de création et de croissance.
Le programme Startup Québec, issu du Plan d’action en économie numérique, appuie la croissance de ces jeunes entreprises en finançant des projets entrepris par les incubateurs ou les accélérateurs. Plus d’une centaine de propositions ont été reçues dans le cadre des quatre premiers appels de projets en 2016 et 2017 et d’autres appels de projets sont à venir. Par son caractère distinct, son approche-clientèle et son rôle complémentaire aux autres initiatives, Startup Québec s’est taillé une place importante dans la communauté des startups du Québec.
- Tous les acteurs régionaux, dont le réseau des centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT), les créneaux d’excellence, les incubateurs et les accélérateurs d’entreprises, doivent agir comme agents de dissémination dans toutes les régions du Québec pour valoriser les innovations et accompagner les entreprises et organisations québécoises dans leur processus d’innovation et d’amélioration de la productivité.
- Montréal occupe une place prépondérante dans l’écosystème numérique comme centre technologique de classe mondiale, étant donné notamment la présence de grands acteurs mondiaux, la croissance d’une pépinière d’universitaires en nouvelles technologies, la présence de capital financier, ainsi que l’énergie propre en abondance, renouvelable et à faible coût. Les mesures qui seront mises de l’avant par le gouvernement du Québec veilleront à renforcer les facteurs attractifs de Montréal en favorisant l’essor de ses entreprises technologiques.
Objectif 5.3 : Accroître, par le numérique, la présence des entreprises et des organisations québécoises sur les marchés québécois et mondiaux
- Comme le numérique atténue notamment les barrières géographiques, les marchés mondiaux, y compris le marché québécois, sont maintenant à la portée de toutes les entreprises québécoises.
- En exploitant toutes les facettes des relations commerciales grâce au numérique, des sites rendent accessibles des pratiques autrefois réservées aux initiés : ventes privées, achats groupés et réseaux sociaux.
- Le gouvernement du Québec intensifiera ses initiatives au chapitre des exportations pour appuyer la présence des entreprises québécoises sur les marchés mondiaux par l’utilisation de moyens numériques, par exemple par le commerce électronique, ainsi qu’en assurant la promotion des secteurs liés aux TIC.
- Il fera de la Stratégie numérique une source de rayonnement, d’attraction et de rétention de chercheurs, de talents et d’entreprises innovantes en mettant de l’avant la force des milieux et en favorisant le développement d’applications et de solutions numériques.
- L’initiative technopolys contribuera également à cet effort par la promotion de l’industrie des technologies du Québec.
Encadré 16 : Le mouvement pour propulser l’image de l’industrie des technologies du Québec
Technopolys est une grande initiative concertée entre tous les acteurs du milieu (entreprises, universités, centres de recherche et associations sectorielles) afin de faire la promotion commune de l’industrie québécoise des technologies sur tous les marchés.
Technopolys table sur la fierté de l’industrie et a pour objectif de permettre :
- une connaissance accrue de sa contribution à l’économie du Québec, à l’écosystème de l’innovation et au bien-être des citoyens;
- une valorisation de l’entrepreneuriat, des carrières en technologie et des programmes d’enseignement y conduisant;
- une reconnaissance internationale du Québec comme bastion d’innovation numérique.
- Le gouvernement du Québec continuera de consacrer des efforts et des ressources pour assurer que les entreprises québécoises, y compris celles des secteurs technologiques, aient accès à une chaîne de financement complète et performante. Le capital de risque comme vecteur d’innovation et de création de richesse ou le capital de développement comme vecteur de croissance des entreprises et de modernisation du tissu industriel contribueront à accroître la visibilité du Québec sur les marchés mondiaux. Dans ce même ordre d’idées, le gouvernement s’engage à poursuivre le développement de l’industrie du capital de risque avec le même niveau d’engagement, la même rigueur de performance et la même approche d’adoption des meilleurs pratiques. D’un autre côté, la performance de l’écosystème de financement québécois doit permettre d’attirer des investisseurs privés et étrangers.
- Le déploiement de l’action internationale du Québec dans le cadre de la Politique internationale du Québec103 fixe par ailleurs des objectifs relatifs à la mobilité internationale, aux chaînes de valeur et au numérique. À la faveur de cette politique, le Québec intensifiera ses efforts en matière de partenariats économiques et commerciaux, de solidarité internationale, de sécurité, de culture, de science, de francophonie et de droits et libertés de la personne.
Première action structurante
Action structurante 6 : Démarrage du projet ENCQOR
- Les gouvernements provinciaux de l’Ontario et du Québec, avec celui du Canada, se sont entendus sur le financement conjoint d’un projet unique et avant-gardiste de grande ampleur, le projet ENCQOR.
- La mise à jour de novembre 2017 du Plan économique du Québec a prévu un soutien de près de 67 M$ sur une période de six ans afin de démarrer ce projet dès 2017-2018.
- Déterminés à devenir des chefs de file dans l'appui aux technologies du 5G et aux réseaux de nouvelle génération, les gouvernements provinciaux et fédéral créeront un écosystème ouvert d’innovation afin d’accélérer la croissance des technologies numériques ainsi que des secteurs qui emploient ces technologies, incluant les secteurs manufacturiers, les ressources naturelles, l’agriculture, les transports, les soins de santé, les services publics et l’éducation.
- Les technologies 5G permettront le développement d’applications stratégiques qui sauront combler les besoins en THD. Les experts estiment qu’elles seront cruciales dans des domaines variés tels que la vidéo UHD (ultra-haute définition), l’interaction tactile à distance, l’information transmise par les véhicules, la surveillance d’infrastructures critiques, le transport intelligent, la télémédecine et la santé mobile.
6e orientation LA SANTÉ CONNECTÉE AU CITOYEN
-
Grande cible :
Que 100 % des citoyens puissent interagir de façon numérique avec le réseau de la santé et des services sociaux et ses professionnels d’ici cinq ans.
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Indicateurs :
Nombre de services numériques offerts à la population.
Taux d’adhésion aux différents services numériques offerts.
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Situation de départ :
Initiatives locales limitées à des clientèles spécifiques.
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Progrès attendu :
Disponibilité progressive d’au moins dix nouveaux services numériques de santé destinés aux citoyens.
Hausse du nombre de ménages branchés ayant au moins une personne inscrite aux services numériques de santé.
Le citoyen tend à jouer un rôle de plus en plus actif dans la prise en charge de sa santé. Il devient partenaire des professionnels de la santé dans la prise de décision concernant son parcours de soins, ses traitements, ses habitudes de vie et son mieux-être en général. Ce rôle sera par ailleurs facilité par le déploiement et l’appropriation accrus du numérique permettant d’améliorer son interaction avec les services de santé.
Par ailleurs, le numérique doit permettre de faire évoluer les pratiques de travail et la prestation de services de santé au quotidien pour répondre aux besoins des citoyens et, de façon plus spécifique, aux enjeux associés au vieillissement de la population (notamment la mobilité et l’autonomie).
Grâce au numérique, une nouvelle dynamique prévaudra entre le citoyen et les intervenants en santé de manière à favoriser l’efficience des soins et, à terme, l’amélioration de la santé et du bien-être de la population en général.
« Un système de santé intégré, efficient et centré sur le citoyen, au moyen du numérique »
Deux objectifs définissent les priorités d’action en santé au Québec pour les prochaines années.
Objectif 6.1 : Déployer des services numériques offrant aux citoyens une meilleure prise en charge de leur santé, incluant la prévention, et une expérience simplifiée, intuitive et efficace
La transformation numérique de la santé, déjà amorcée, sera prochainement renforcée par la mise en place de services numériques évolutifs qui faciliteront l’accès à l’information de santé, assureront la fluidité des communications et favoriseront l’autonomie du citoyen et de ses proches aidants.
- Les services en santé seront optimisés et bonifiés grâce au numérique pour répondre aux différents besoins, attentes et conditions de vie des citoyens. En misant sur l’accessibilité, l’autonomie et la prévention, ces services permettront d’améliorer la qualité de vie, le bien-être (physique, mental et social), le soutien, le suivi et la prise en charge de la santé de tous.
- Le succès de cette transformation repose sur plusieurs
assises qui vont au-delà des technologies. Parmi ces assises, nous
retrouvons notamment :
- la mobilisation et l’engagement de tous les intervenants de santé et du citoyen;
- le développement en continu de nouvelles connaissances et compétences;
- la mise en place progressive de nouvelles façons de faire conditionnées par le numérique;
- l’adoption graduelle d’une nouvelle culture de collaboration et de partage. Cette nouvelle synergie facilitera les échanges entre le citoyen et les différents acteurs en santé.
Encadré 17 : Le dossier médical électronique
Une grande majorité de médecins de famille du Québec utilisent un dossier médical électronique (DMÉ) certifié par le ministère de la Santé et des Services Sociaux (MSSS) qui permet un partage d’information sécurisée avec plusieurs systèmes centralisés du secteur de la santé et des services sociaux tels que « Dossier santé Québec », « Prise de rendez-vous en ligne avec un médecin de famille » et « Prise de rendez-vous en ligne avec un médecin spécialisé ».
- Les nouvelles technologies serviront de leviers pour
accélérer cette transformation. L’analytique avancée, l’IA et l’Internet
des objets offrent un potentiel immense pour
améliorer
les soins de santé. Grâce à des capteurs, à des applications
et à une surveillance à distance, le numérique pourra notamment fournir
de l’information clinique en continu et
permettre à tous les citoyens de bénéficier de services de
santé à distance (télésanté).
Encadré 18 : Les services de télésanté
Depuis plus de dix ans, le Réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) utilise la télésanté pour une prise en charge rapide et efficace de la santé des patients tout en évitant de nombreux déplacements. Parmi les principaux services en constante évolution, mentionnons :
- la téléconsultation par le patient;
- la téléconsultation sans patient;
- les télésoins à domicile;
- la télééducation;
- la téléassistance;
- la téléintervention;
- la télésurveillance;
- la téléformation;
- le téléenseignement.
- Les services de prévention du suicide s’adapteront aux nouvelles réalités du numérique dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie québécoise numérique en prévention du suicide dès le printemps 2018. Les appareils intelligents, les moteurs de recherche, les réseaux sociaux et les plateformes de jeu en ligne sont autant de moyens adaptés pour rejoindre les personnes en détresse et outiller leurs proches.
Objectif 6.2 : Favoriser l’accès des citoyens à des services numériques évolutifs
Les services numériques de santé évolueront de manière à s’arrimer de façon optimale aux besoins quotidiens des citoyens.
Ces services seront également accessibles en tout temps et en tous lieux de manière à bien prendre en charge la mobilité des citoyens et des intervenants en santé.
- La démocratisation des services de télésanté permettra de rejoindre un plus grand nombre de citoyens à moindre coût. Ces services devraient se positionner graduellement comme alternative aux services dispensés de manière traditionnelle en raison de leur accessibilité et de leur capacité à rapprocher les citoyens de leurs intervenants de santé.
- À terme, les services numériques en santé devraient évoluer
de manière à accompagner et à soutenir les citoyens sur les plans
suivants :
- la sensibilisation et la prévention relativement à l’acquisition de saines habitudes de vie;
- l’adoption et l’utilisation d’outils facilitant les suivis, les diagnostics et la prise en charge;
- l’utilisation de moyens pour compenser l’isolement et la perte d’autonomie d’une population vieillissante (tels que les projets de communautés connectées).
- Tous ces services reposent sur des données accessibles, fiables et de qualité. C’est pourquoi le gouvernement du Québec investit, dans la Stratégie québécoise des sciences de la vie, pour encourager l’exploitation et la valorisation des mégadonnées en santé qui favoriseront l’innovation provenant des différentes parties prenantes impliquées dans le domaine de la santé tels que : les chercheurs, les entreprises et les startups.
Encadré 19 : L’exploitation des mégadonnées en santé
L’exploitation des mégadonnées en santé est un des créneaux transversaux porteurs visés par la Stratégie québécoise des sciences de la vie104. Ce créneau de développement social et économique a pour objet de valoriser des données afin de faciliter l’analyse de situations complexes et la prise de décision. Il réunit plusieurs spécialités telles que la science des données, l’apprentissage profond, l’IA, la recherche opérationnelle et l’optimisation. L’exploitation des mégadonnées en santé permettra notamment de développer des technologies pour faciliter et améliorer la détection et les diagnostics de maladies comme le cancer, d’optimiser l’utilisation des ressources dans l’ensemble du système de santé et d’accélérer la découverte de nouveaux traitements.
Première action structurante
Action structurante 7 : Mise en place de services numériques de santé, principalement centrés sur le citoyen
Un premier ensemble de services numériques de santé sera offert prochainement aux citoyens. Par la suite, les services offerts seront graduellement améliorés et bonifiés, et d’autres services viendront s’ajouter afin de soutenir, par la transformation numérique, l’amélioration de la santé et du bien-être de la population.
7e orientation NOTRE CULTURE, CHEZ NOUS, PARTOUT
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Grande cible :
Que l’offre culturelle québécoise soit davantage visible et consultée sur les réseaux numériques d’ici cinq ans105.
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Indicateurs :
Un indicateur de performance probant sur le rayonnement de la culture sera élaboré.
-
Situation de départ :
Une première mesure sera effectuée.
-
Progrès attendu :
Détermination d’une méthodologie pour effectuer une première mesure et évaluer la hausse de la visibilité et de la consultation de l’offre québécoise.
La révolution numérique interpelle aussi les secteurs de la culture et des communications. Les nouvelles pratiques numériques ont bouleversé les modes de création, de production, de diffusion et de consommation de la culture. Tous les acteurs de la chaîne de valeur de la culture – créateurs, producteurs, distributeurs et consommateurs – doivent se réinventer à différents niveaux.
Que ce soit par l’écoute de musique en continu, la consommation de télévision à la carte, l’achat et l’emprunt de livres numériques ou la consultation d’une collection muséale virtuelle, les différents domaines de la culture ont vu émerger de nouveaux modèles de diffusion, souvent en dehors des sentiers balisés par les acteurs traditionnels.
Plus particulièrement, les plateformes transnationales sont de nouveaux canaux de diffusion en ligne qui facilitent la diffusion des contenus locaux et nationaux sur différents marchés. De la même façon, elles augmentent la concurrence. Les nouvelles pratiques de consommation et les nouvelles manières de rejoindre le public permettent à ces plateformes de rejoindre un auditoire toujours plus large au Québec. Ainsi, elles engendrent des défis importants que les secteurs québécois de la culture et des communications doivent relever avec brio pour tirer leur épingle du jeu, particulièrement le développement des compétences liées aux nouvelles pratiques numériques et la transformation des modèles économiques106.
Pour relever ces défis et faire en sorte que le numérique soit davantage au profit de la diversité culturelle et de la vitalité de la culture québécoise et francophone, le gouvernement du Québec a lancé, en collaboration avec le réseau d’organismes et de sociétés d’État interpellés, les acteurs du milieu culturel et ceux du secteur des communications, le Plan culturel numérique du Québec (PCNQ)107. Selon les statistiques du Compte satellite de la culture pour l'année 2014, l’apport des industries de la culture à l’économie québécoise est estimé à près de 14,5 milliards de dollars, soit 4,3 % du PIB du Québec, et se traduit par près de 176 000 emplois. Une intervention d’envergure s’imposait afin que le Québec puisse continuer à compter sur cette contribution importante de la culture à l’économie et demeurer concurrentiel sur les marchés mondiaux à l’ère numérique.
Depuis le lancement du PCNQ en septembre 2014, plus de 102 mesures ont été élaborées et mises en œuvre. En 2016-2017, le ministère de la Culture et des Communications a décidé d’orienter le Plan en fonction des grands dossiers et des thèmes prioritaires afin de refléter la nature transversale des effets du numérique et de mieux rejoindre les préoccupations exprimées par les divers intervenants du réseau de la culture.
Le PCNQ suit donc une approche dynamique, à l’écoute du milieu, pour s’adapter davantage aux différentes réalités de tous les secteurs de la culture et des communications de toutes les régions du Québec et répondre aux besoins sur le terrain.
Encadré 20 : Des mesures structurantes pour aider les acteurs du milieu de la culture et des communications à effectuer le virage numérique108
- En 2014-2015, plus de 6 M$ ont été investis pour aider à l’acquisition d’équipements numériques par les diffuseurs en arts de la scène ainsi que pour accroître l’accès au cinéma d’auteur et particulièrement aux œuvres québécoises dans l’ensemble du territoire québécois (mesures nos 54 et 56).
- Le projet Scènes ouvertes, entrepris par la Société des arts technologiques (SAT), a permis la mise en réseau de 21 lieux de diffusion au Québec, par l’entremise d’un laboratoire vivant de création numérique. Cet espace permet aux diffuseurs et aux producteurs de cocréer, d’échanger et de mettre en scène des œuvres collaboratives. Ce réseau de salles connectées, le premier du genre au monde, ouvre la voie à la création de nouveaux langages scéniques et scénographiques (mesure no 55).
- L’organisme Culture pour tous a mis en place le Lab culturel, qui accueille des projets créatifs et originaux plaçant la culture au cœur d’environnements numériques et le numérique au cœur de la culture, toujours dans le but de donner aux citoyens un plus grand accès à la culture d’ici. À ce jour, trois cohortes ont profité de ce territoire d’expérimentation et d’un accompagnement personnalisé. Le Lab culturel est un véritable tremplin pour les projets innovant en culture (mesure no 37).
- Le MCC coordonne un chantier sur l’adaptation des droits d’auteur à l’ère numérique afin de favoriser l’offre légale et la rémunération des créateurs. Le chantier a mené à l’organisation, en mai 2016, du forum Droit d’auteur à l’ère numérique : enjeux et perspectives et à la publication du rapport du comité de sages. Les travaux d’analyse suivent leur cours (mesure no 18).
- L’organisme Québec numérique a été mandaté pour favoriser le rehaussement des compétences numériques et mettre en place des mécanismes d’accompagnement en matière de développement culturel numérique au bénéfice de l’ensemble du réseau de la culture et des communications. Il en a résulté notamment l’organisation du Forum des innovations culturelles dans le cadre de la Semaine numérique de Québec et une cartographie des acteurs du réseau de la culture et du numérique pour favoriser le partage d’expertise et le repérage de réseaux et de communautés culturelles et numériques actives sur l’ensemble du territoire (mesure no 99).
- L’Observatoire de la culture et des communications du Québec (OCCQ) a réalisé un état des lieux sur les métadonnées relatives aux contenus culturels. L’ouvrage dresse un portrait de l’usage actuel des métadonnées dans le monde de la culture au Québec, notamment en ce qui a trait à la visibilité des contenus culturels et à la mesure de leur consommation, de même qu’à la rémunération des détenteurs de droits sur ces contenus. Ce travail trace les bases d’une stratégie nationale concernant les données sur les contenus culturels au Québec, de manière à mettre en place un plan d’action (mesure no 80).
Depuis la mise en place du Plan, plusieurs grands chantiers transversaux ont guidé l’élaboration de mesures. Si les infrastructures et les compétences numériques ont accaparé une grande partie des efforts des premières années, conformément à la Stratégie numérique, c’est la visibilité et le rayonnement des contenus culturels québécois qui deviennent prioritaires.
Au cœur des actions favorisant la visibilité de la culture, le travail avec les données sur les contenus culturels occupe une place centrale. Leur standardisation, leur exploitation, voire leur mutualisation deviennent des clés pour tirer profit de l’économie numérique.
Devant ce constat, le gouvernement du Québec prend l’engagement de mettre en place une culture de la donnée, à l’instar de la démarche exemplaire entreprise par le Partenariat du Quartier des spectacles situé au cœur de Montréal109. Ainsi, le milieu de la culture et des communications du Québec tirera avantage du numérique pour assurer une plus grande force de vie et un dynamisme accru qui favoriseront sa visibilité et son rayonnement, chez nous comme partout ailleurs dans le monde.
« La vitalité et le rayonnement culturel du Québec grâce au numérique »
Avec les mesures concrètes réalisées et les grands dossiers prioritaires entrepris ou à venir dans le cadre du Plan culturel numérique, de même qu’avec la future Politique québécoise de la culture, le gouvernement du Québec entend assurer une cohérence d’ensemble en dégageant deux objectifs qui interpellent tous les citoyens.
Objectif 7.1 : Favoriser la visibilité des contenus et le rayonnement de la culture dans l’environnement numérique
Aujourd’hui, le maintien et l’accroissement de la vitalité et de la visibilité de la culture québécoise nécessitent d’adopter les pratiques propres au numérique. Si la numérisation, la documentation et la mise à disposition publique des œuvres et des contenus constituent la première étape, il importe par la suite de favoriser la mise en circulation et la consommation des contenus par :
- le développement d’une offre culturelle qui répond aux nouvelles pratiques des publics, et ce, tant dans l’univers physique que numérique;
- un accès amélioré à la culture sur l’ensemble du territoire par le développement d’outils et d’applications numériques;
- la planification de la diffusion et de la promotion d’une œuvre dès sa création, laquelle doit attirer et fidéliser son public grâce à des outils Web et à des médias sociaux à la fois populaires et novateurs;
- l’augmentation des efforts pour capter l’attention du public et le partage des compétences en matière de production et de diffusion d’œuvres afin d’accroître la visibilité des contenus culturels québécois dans l’environnement numérique;
- le lancement d’une stratégie concertée avec l’ensemble des acteurs du réseau de la culture concernant les données sur les contenus culturels, incluant la mutualisation des pratiques d’affaires et l’exploitation des données dans le but de mieux rejoindre les divers publics.
Objectif 7.2 : Accroître l’engagement des citoyens aux arts et à la culture d’ici
Dans le contexte actuel marqué par une concurrence accrue et le développement d’une logique d’accès plutôt que d’une logique d’acquisition des produits culturels, il est indispensable d’accroître le rayonnement de la culture québécoise ainsi que de sensibiliser et d’intéresser le public aux artistes québécois et à la culture locale.
À cet effet, les technologies offrent un potentiel inestimable pour rejoindre les publics, stimuler leur intérêt pour la culture et favoriser leur participation. Le milieu culturel peut désormais s’adresser à ces derniers de manière plus directe et ciblée, notamment grâce aux possibilités qu’offrent les données sur les contenus culturels. De nouveaux modes de médiation culturelle émergent en réponse aux nouvelles pratiques et aux attentes des publics.
Les technologies peuvent également être utilisées pour enrichir et démocratiser l’expérience de la culture, que ce soit par le développement de plateformes, de contenus en ligne ou d’applications Web. Du côté du public, on assiste au décuplement des formes de participation, et ce, autant sur le Web que dans les lieux physiques où se déploie la culture.
- L’attrait exercé par les nouvelles technologies sur les jeunes ouvre de nouveaux territoires à explorer afin de stimuler leur engagement et leur intérêt pour la culture et les contenus québécois.
- La démocratisation de certains outils de création, grâce au numérique, favorise la production de contenus amateurs et rend possible leur diffusion à grande échelle.
- Le public est appelé à contribuer directement à l’élaboration de projets artistiques, culturels ou patrimoniaux, que ce soit par un processus de création ou de collecte d’information ou par le financement de certaines productions artistiques.
- Le gouvernement s’engage à proposer différents moyens d’action pour susciter l’intérêt des citoyens pour la culture afin que le milieu culturel québécois maintienne et accroisse sa vitalité.
Première action structurante
Action structurante 8 : Mise en place d’un plan d’action concernant les données sur les contenus culturels québécois
À la suite de la publication d’État des lieux sur les métadonnées relatives aux contenus culturels au Québec par l’Observatoire de la culture et des communications, le ministère de la Culture et des Communications, en collaboration avec ses sociétés d’État, rendra publics, à compter de 2017-2018, les premiers éléments d’un plan d’action sur les données qui accompagnent les contenus culturels numériques québécois.
Ce plan d’action est une étape cruciale pour assurer, d’une part, la visibilité des contenus culturels québécois dans l’univers numérique et, d’autre part, leur rayonnement international optimal.
Il est par ailleurs visé que cette initiative contribue au développement d’une culture numérique dans l’ensemble du réseau de la culture afin de permettre au plus grand nombre de tirer son épingle du jeu à l’ère numérique.
05. CRÉER LES CONDITIONS NÉCESSAIRES au succès
Les quatre leviers de transformation
La réalisation de la Stratégie numérique implique des changements fondamentaux, tant organisationnels qu’opérationnels, pour tous.
Quatre leviers permettront de créer les conditions nécessaires pour opérer ces changements et réaliser le projet de société auquel nous aspirons.
-
Leadership et mobilisation générale
Le leadership et la mobilisation sont les deux premiers leviers de transformation de la société québécoise.
La cohérence d’ensemble, la pertinence et l’efficacité des actions seront possibles grâce à l’adhésion des personnes et à la synergie des interventions vers l’atteinte de la vision et des objectifs de la Stratégie numérique.
Le leadership de la ministre responsable de la Stratégie numérique
Tel qu’elle a été mandatée par le premier ministre, la vice-première ministre et ministre responsable de la Stratégie numérique est appelée à exercer un leadership important axé sur l’action, l’engagement et la participation de tous afin que le Québec soit au-devant de la révolution numérique mondiale.
Tout comme pour la consultation, le leadership du gouvernement du Québec et de la ministre responsable de la Stratégie numérique relève d’une écoute active des besoins et des idées des personnes.
La ministre responsable de la Stratégie numérique s’assurera que les expertises et les conditions nécessaires sont réunies pour assurer le succès de la transformation numérique de la société québécoise.
- La poursuite de la concertation de tous les acteurs, particulièrement les ministères et organismes publics, est confiée à une équipe spécialisée au sein du MESI110.
- Cette équipe a le mandat de rassembler, de catalyser et de coordonner les actions de transformation de la société québécoise en misant sur la concertation et le partenariat.
- Les ministères et organismes devront élaborer et
mettre en œuvre les mesures et les actions qui découleront de leurs
plans d’action et de la Stratégie numérique.
Le maintien d’un réseau d’expertise agile et la création du Conseil du numérique
- La ministre responsable de la Stratégie numérique pourra s’appuyer sur le réseau d’expertise agile111 mis en place à l’amorce des travaux de cocréation pour assurer une continuité ainsi que sur l’éclairage du Conseil du numérique.
Encadré 21 : La création du Conseil du numérique
Après le lancement de la Stratégie numérique, le Conseil du numérique, coprésidé par la vice-première ministre et ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, responsable de la Stratégie numérique, sera formé d’experts réputés reflétant la diversité des milieux concernés par le numérique ainsi que de hauts fonctionnaires des principaux ministères et organismes porteurs de plans d’action numériques actuels ou futurs.
Cette composition permettra aux acteurs québécois du numérique de travailler de concert avec les décideurs du gouvernement.
Le Conseil du numérique aura pour mandat de conseiller le gouvernement sur les grandes priorités du numérique au Québec, de veiller à la mise en œuvre de la Stratégie numérique et des plans d’action numériques.
Le Conseil aura également le mandat de mobiliser un plus grand nombre d’acteurs pour accentuer le virage vers une société numérique.
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Évolution des lois et règlements
Les lois et les règlements actuels, de même que la portée du cadre administratif, politique et financier devront être revus afin de permettre à l’administration publique, de même qu’à toute personne, de saisir pleinement les occasions offertes par le numérique.
Cette révision des lois et règlements est également incontournable pour répondre adéquatement aux questions soulevées par l’émergence d’acteurs mondiaux dont les pratiques ou le modèle d’affaires reposent sur le numérique ou l’économie collaborative112.
Par exemple, le Plan d’action pour assurer l’équité fiscale, rendu public par le ministère des Finances présente les mesures mises en œuvre afin de permettre au gouvernement de percevoir la taxe de vente du Québec sur les biens et services provenant de l’extérieur de la province et vendus par des entreprises n’ayant pas de présence physique ou significative au Québec dans le contexte du virage numérique et du commerce électronique. Pour répondre aux enjeux spécifiques de l’économie collaborative, une approche privilégiant l’ouverture et l’équité sera également mise de l’avant dans un encadrement approprié et flexible permettant de s’adapter aux modèles à venir.
-
Modernisation des processus et des politiques publiques
Pour offrir des services davantage centrés sur la personne, les organisations publiques devront revoir et adapter leurs façons de faire et leurs modèles d’affaires. Cela entraînera inévitablement des changements importants dans leurs processus opérationnels.
Le gouvernement du Québec prend la responsabilité de créer un ensemble de processus dans l’administration publique qui serviront de mécanismes de contrôle de la qualité, d’accroissement de l’agilité et de la performance, notamment afin d’organiser la transformation numérique et d’assurer une bonne gestion des données, y compris la coproduction et l’exploitation des données par le numérique.
Il prend également la responsabilité d’adapter ses façons de faire afin d’être en mesure de mieux répondre aux défis posés par l’émergence de pratiques et d’entreprises de l’économie collaborative, tout en assurant un environnement d’affaires équitable, la sécurité des citoyens et l’intérêt général. C’est d’ailleurs l’une des questions sur lesquelles le Groupe de travail sur l’économie collaborative se penchera.
Encadré 22 : Le mandat du Groupe de travail sur l’économie collaborative
Dans le contexte de la modernisation et du renforcement des politiques publiques, la vice-première ministre et ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, responsable de la Stratégie numérique, annoncera prochainement la mise sur pied du Groupe de travail sur l’économie collaborative afin de déterminer les meilleures pratiques et les meilleurs modèles d’affaires à adopter pour positionner le Québec en tant que chef de file de l’économie collaborative sur la scène internationale.
Pendant ses travaux, le Groupe de travail a pour mandat de contribuer à une meilleure compréhension des enjeux en cause auprès du gouvernement et des acteurs externes ainsi que de participer au débat public sur ces questions en l’enrichissant.
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Gestion de la transition
Dans le contexte des changements et des mouvances organisationnelles entraînés par la Stratégie, le numérique doit coexister avec le patrimoine (les pratiques et les systèmes informatiques existants) pour opérer une transition harmonieuse et facilitée.
Les changements seront planifiés et graduels, toujours dans une optique d’optimisation et d’efficience. La satisfaction des citoyens à l’égard des services publics sera maintenue durant cette période de changements.
AGIR ENSEMBLE
Conclusion
Le projet de société que porte la Stratégie numérique marque le début d’une mobilisation générale. Ce projet engage toutes les personnes à faire corps avec le changement et le mouvement continu qu’il introduit.
La Stratégie numérique est un cadre qui vise à baliser les pratiques et l’intervention gouvernementales dans le numérique, tout en maintenant un dialogue continu avec les personnes et les groupes concernés.
Sa mise en œuvre sera ponctuée par le lancement d’actions concrètes et structurantes, successives et planifiées en continu dans des plans d’action sectoriels et en fonction de l’évolution du numérique.
ANNEXE 1
GLOSSAIRE
La plupart des définitions présentées ci-dessous constituent une adaptation des définitions tirées du Grand dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française ou d’autres références comme le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO).
- APPAREILS MOBILES
-
Appareil informatique sans fil qu’on peut utiliser en se déplaçant et qui possède l’énergie électrique nécessaire pour fonctionner de manière autonome. Les appareils mobiles sont généralement munis d’un dispositif permettant l’accès sans fil à Internet, tels les tablettes numériques et les téléphones intelligents.
- APPLICATION
-
Utilisation et présentation de données à l’aide de moyens informatiques (programmes ou logiciels) pour répondre à des besoins déterminés. L’application mobile en particulier est conçue pour être téléchargée et fonctionner sur un appareil mobile.
Arbres publics de la Ville de Québec, la Banque de prénoms, Le ContrActuel et Copilote sont des exemples d’applications mobiles créées à partir de jeux de données publiés sur le portail Données Québec. - APPRENTISSAGE PROFOND
-
Technique d’apprentissage automatique qui fait appel à des réseaux de neurones artificiels pour permettre aux ordinateurs de reconnaitre le contenu d’une image ou de comprendre la voix.
- BANDE PASSANTE
-
Correspond à la quantité maximale de données qu’une voie de communication peut transmettre par seconde. Elle est calculée en bits (kilobits, mégabits ou gigabits) par seconde, unité qui mesure aussi le débit et la vitesse de transmission des données. La bande passante peut devenir ainsi une indication de vitesse et de débit. C’est pour cela que, dans certains contextes, on remplace le terme « bande passante » par « débit ».
- COMMERCE ÉLECTRONIQUE (e-commerce)
-
Ensemble des activités commerciales effectuées par l’entremise des réseaux informatiques, en particulier Internet, dont la promotion et la vente en ligne de produits et services, incluant le paiement par transfert de fonds et carte bancaire.
- COMPÉTENCES NUMÉRIQUES
-
Les compétences numériques correspondent à la capacité de repérer, d’organiser, de comprendre, d’évaluer, de créer et de diffuser de l’information par l’intermédiaire de la technologie numérique. Elles revêtent donc plusieurs dimensions, soit les compétences en TIC, les compétences sociales et collaboratives ainsi que les compétences cognitives.
L’apprentissage de comportements éthiques et responsables en fait également partie. Les compétences numériques sont liées à des obligations citoyennes juridiquement encadrées par différentes lois sur la protection de la vie privée et des renseignements personnels de même que sur les droits d’auteur et la propriété intellectuelle, mais aussi par le code criminel.
- COMPÉTENCES DU 21e SIÈCLE
-
Elles comptent la littératie et la numératie, essentielles à l’apprentissage et au développement des compétences numériques. Elles incorporent également des qualités et des aptitudes comme la pensée critique, la résolution de problèmes, la communication et la collaboration, l’esprit d’entreprise ou de projet, l’habileté à exploiter le potentiel des technologies et des ressources numériques, la créativité et l’innovation. Elles comprennent en outre d’autres qualités comme l’autodétermination et la gestion personnelle, la responsabilité sociale ainsi que la sensibilisation culturelle, mondiale et environnementale.
- CRÉNEAUX PORTEURS
-
Segment de marché d’un produit ou d’un service à fort potentiel de croissance, c’est-à-dire qui répond aux attentes d’une clientèle et qui n’est pas encore exploité ou l’est insuffisamment. Il doit normalement s’agir d’un segment de marché pour lequel le Québec possède des atouts ou des avantages concurrentiels.
- CYBERSÉCURITÉ
-
Sécurité informatique appliquée au réseau Internet, qui traite de tous les aspects concernant la protection des données transitant par Internet, comme leur authentification, leur confidentialité et leur intégrité, notamment lors de transactions commerciales en ligne.
Les activités de cybersécurité sont harmonisées à un cadre composé de fonctions de prévention, de détection, d’intervention et de récupération qui sont exécutées en utilisant une combinaison de personnel, de processus, de services et de renseignements.
La gestion de la sécurité de l’information se fait dans le respect des exigences relatives aux systèmes d’information, aux aspects légaux et aux normes reconnues dans un contexte où le commerce en ligne, l’infonuagique et le partage d’information rendent les organisations plus vulnérables au piratage et à la fuite d’information.
- DÉBIT DE TRANSMISSION
-
Quantité de données reçues ou transmises par seconde à travers les liens d’un réseau de communication. L’expression « vitesse de transmission » est souvent utilisée.
- DONNÉES OUVERTES (open data)
-
Données brutes non nominatives et libres de droits, produites ou recueillies par un organisme public ou privé, et accessibles aux citoyens par Internet. Elles sont livrées idéalement dans un format ouvert (non exclusif) qui en facilite la réutilisation.
Les statistiques, les registres des sociétés, les données relatives aux équipements culturels (fréquentation et tarifs des musées et des bibliothèques, par exemple), l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite et l’emplacement des bornes de recharge pour les véhicules électriques sont des exemples de données ouvertes.
Jumelées à d’autres sources, les données ouvertes pourraient notamment être réutilisées dans le développement de sites Web et d’applications mobiles utiles aux citoyens. Une application permettant de localiser les travaux routiers sur un trajet donné en serait une illustration.
- DROIT D'AUTEUR
-
Droit exclusif de produire, de reproduire, de représenter ou d’exécuter en public, de publier, de traduire, d’adapter et de communiquer au public par télécommunication (y compris la mise à disposition du public) une œuvre originale de nature artistique, littéraire, dramatique ou musicale. Ce droit exclusif comprend la faculté pour l’auteur d’autoriser l’exercice de ces actes. À ces œuvres, il faut ajouter les objets du droit d'auteur que sont la prestation de l’artiste-interprète, l’enregistrement sonore et le signal de communication.
- DSL ou ADSL
-
Sigles anglais pour « digital subscriber line » et « asymmetric digital subscriber line », lesquels sont universellement utilisés. On utilise également LNPA, principalement au Canada, pour « ligne numérique à paire asymétrique ». Ligne installée entre le terminal d’un abonné et le commutateur d’un réseau de télécommunications qui utilise une des techniques permettant d’obtenir de hauts débits de transmission de données, généralement de l’ordre de plusieurs mégabits par seconde, sur les fils traditionnellement employés pour la téléphonie analogique.
- ÉCONOMIE COLLABORATIVE
-
Économie caractérisée par un ensemble d'échanges plus ou moins formels permettant le partage de ressources et de compétences entre particuliers et la décentralisation de la production des biens et services. Conséquemment, elle contribue à la création de nouveaux modèles de consommation, davantage basés sur l'usage que sur la possession et privilégiant, dans la plupart des cas :
- une organisation plus horizontale que verticale;
- la mutualisation des biens et des connaissances;
- l’organisation des citoyens en réseaux ou en communautés;
- l’intermédiation (dans la plupart des cas) au moyen de plateformes.
L’utilisation des technologies numériques permet l’expansion du phénomène bien au-delà de son champ d’application traditionnel et du contexte géographique.
- ÉCONOMIE DE PLATEFORME
-
Économie caractérisée par la présente d’interfaces d’intermédiation ouvertes (plateformes), sur lesquelles les fournisseurs et les clients se retrouvent virtuellement. Ces interfaces présentent une offre qui peut porter sur des échanges économiques ou des interactions sociales.
- ÉCONOMIE NUMÉRIQUE
-
L’économie numérique fait référence tant aux entreprises et aux personnes utilisatrices des TIC dans leurs activités quotidiennes qu’à l’industrie des TIC, qui regroupe les fabricants et les fournisseurs de services.
Elle a été définie comme « le réseau formé par les fournisseurs et les utilisateurs du contenu et des technologies numériques utilisés dans la vie quotidienne. Omniprésents, ce contenu et ces technologies sont essentiels à presque toutes les activités de notre économie et de notre société. Ils permettent aux entreprises d’être novatrices et productives, aux administrations d’offrir des services et aux citoyens d’interagir et d’échanger des renseignements et des connaissances ».
Elle se caractérise par la place qu'occupe le secteur des TIC. Celle-ci est de plus en plus étendue et appréciable, compte tenu que les fournisseurs et les utilisateurs de TIC s'introduisent maintenant dans tous les autres secteurs industriels.
- ENTREPRISE NUMÉRIQUE
-
L’entreprise numérique représente un modèle de fonctionnement optimal, où les systèmes d’information sont intégrés à partir de données numériques dans toute la chaîne de valeur de l’entreprise, y compris en appui à la production, à la décision et à la livraison de services.
L’entreprise numérique investit substantiellement en TIC et possède des applications à la fine pointe, en plus de consacrer des efforts notables au développement des compétences numériques.
- FIBRE NOIRE
-
Fibre optique brute installée, mais qui n'est pas encore activée. Elle est appelée ainsi parce qu’elle n'est pas encore alimentée par une source lumineuse.
- FIBRE OPTIQUE
-
Filament de forme cylindrique composé de substances diélectriques (en l’occurrence du verre extrêmement transparent), utilisé comme guide d’ondes optique pour la transmission de signaux optiques. Elle offre un débit d’information nettement supérieur à celui des câbles de cuivre ou des câbles coaxiaux. Du fait de sa très grande capacité de transmission, pouvant atteindre plusieurs centaines de gigabits par seconde (Gbits/s), la fibre optique est largement utilisée pour le transport des signaux dans les réseaux de télécommunications, mais elle commence également à être utilisée pour la distribution.
- FONCTIONS MUNICIPALES
-
Diverses fonctions assumées par une municipalité, telles que les suivantes :
À l’échelle locale :
- gestion administrative (p. ex. taxation, délivrance de permis, etc.);
- gestion des infrastructures et équipements municipaux (équipements sportifs et culturels, aqueducs, voirie locale, etc.);
- gestion des nuisances, de l’environnement et de la salubrité;
- démocratie municipale (séances du conseil, référendums et consultations informelles);
- sécurité (police et sécurité incendie);
- transport.
À l’échelle supralocale :
- développement local et régional (développement économique local, soutien à l’entrepreneuriat, soutien aux projets structurants);
- aménagement du territoire.
- HD ou IHD
-
Sigles pour « haut débit » et « Internet haut débit ». Ensemble des techniques qui peuvent être utilisées pour augmenter le débit de la transmission des données dans les réseaux donnant accès à Internet. On trouve aussi les expressions « haute vitesse » et « Internet à haute vitesse ». Au Canada, on considère actuellement comme de la haute vitesse un débit de 5 mégabits par seconde (Mbps) ou plus.
- INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (IA)
-
Domaine d’étude ayant pour objet la reproduction artificielle des facultés cognitives de l’intelligence humaine, dans le but de créer des logiciels ou des machines capables d’exécuter des fonctions relevant normalement de celle-ci.
Les applications de l’IA sont variées et diverses; elles vont de la reconnaissance automatique vocale ou visuelle à l’assistance médicale robotisée en passant par des outils de résolution de problèmes.
- INCLUSION NUMÉRIQUE
-
Ensemble des politiques et des moyens mis en œuvre pour permettre à tous les citoyens d’accéder aux TIC, mais aussi d’utiliser le numérique de façon autonome pour acquérir des connaissances, des compétences et un pouvoir d’agir. En ce sens, l’inclusion sociale est maintenant aussi une inclusion numérique qui permet à une personne de fonctionner comme un citoyen libre, actif et engagé.
- INNOVATION
-
Création et introduction de biens, de services et de procédés nouveaux ou sensiblement améliorés dans un marché et divers milieux utilisateurs. Par exemple, il peut s’agir de la mise en œuvre de méthodes nouvelles ou sensiblement améliorées telles une méthode de production ou de distribution, une méthode de commercialisation ou une méthode organisationnelle.
- INTENSITÉ NUMÉRIQUE
-
L’intensité numérique est une mesure des actifs numériques en entreprise. Il s’agit d’une dimension de la maturité numérique, laquelle comprend également des aspects relatifs à la gouvernance (stratégie et plans d’action) et à l’excellence informationnelle (expérience client et gestion des données).
- INTERNET
-
Réseau informatique mondial constitué d’un ensemble de réseaux nationaux, régionaux et privés, qui sont reliés, entre autres, par le protocole de communication TCP IP.
- LARGE BANDE
-
Se dit d’une technique de transmission qui permet d’atteindre un débit dépassant 1,5 mégabit par seconde (Mbit/s).
- LITTÉRATIE NUMÉRIQUE
-
Ensemble des connaissances et compétences permettant à une personne d’utiliser, de comprendre, d’évaluer, de s’engager et de créer dans un contexte numérique et, d’une façon plus générale, celles lui permettant de participer à la société. Conséquemment, la littératie numérique ne se limite pas au savoir technologique. Elle comprend aussi de nombreuses pratiques éthiques et sociales qui s’installent au quotidien, dans nos milieux de travail et d’apprentissage, dans nos loisirs et dans nos activités de tous les jours.
- MÉDIATION CULTURELLE
-
Ensemble d’actions, d’événements et de projets culturels visant à favoriser le rapprochement entre les contenus culturels et le public. Il peut s’agir d’activités d’animation ou d’ateliers liés à une exposition, à des projets d’art communautaire, à des rencontres avec le public, etc.
- MÉTADONNÉE
-
Ensemble structuré de données accompagnant un ouvrage et servant notamment à en décrire le contenu et le format, à assurer son indexation dans les moteurs de recherche et les bases de données, et à faciliter la gestion des droits d’auteur qui y sont liés.
- MBPS
-
Sigle pour « mégabit par seconde ». Unité représentant le débit de transmission d’un signal numérique, exprimé en million de bits par seconde.
- GBPS
-
Sigle pour « gigabit par seconde ».
- NOUVEAUX MÉDIAS ou MÉDIAS NUMÉRIQUES
-
Ensemble de médias faisant référence à des techniques de production et de communication de l’information qui, en intégrant le numérique et l’interactivité, permettent la création, le traitement et la distribution de contenus multimédias.
- NUMÉRIQUE
-
Le numérique signifie l’ensemble des techniques et des technologies de production, de stockage, de traitement, de diffusion et d’échange de l’information et les applications de l’information, y compris les systèmes d’intelligence artificielle. Il fait référence, indistinctement, aux technologies de l’information et des communications, aux technologies numériques, aux infrastructures numériques ainsi qu’aux données qu’elles produisent et recueillent.
- PARTICIPATION PUBLIQUE
-
Forme de participation citoyenne par laquelle les citoyens s’engagent dans des dispositifs formels ayant pour but l’atteinte d’un objectif formulé explicitement. Elle implique une interaction dynamique entre deux ou plusieurs individus, dans laquelle l’échange réciproque constitue un élément caractéristique.
Elle peut offrir aux citoyens, par exemple, une occasion d’influer sur des orientations, des projets, des programmes, des politiques ou des plans, à diverses étapes de leur élaboration ou de la prise de décision.
La consultation et la participation active sont deux formes de participation publique. La consultation implique une relation bidirectionnelle entre l’Administration et les citoyens. Le gouvernement sollicite l’avis des citoyens et s’assure que ces derniers sont informés. Quant à la participation active, elle engage les citoyens dans la prise de décision sur la base d’un partenariat entre ces derniers et l’Administration. Cette relation reconnaît aux citoyens la possibilité de proposer des options et d’orienter le dialogue sur les politiques, bien que la responsabilité de la décision finale ou de la formulation continue d’incomber au gouvernement.
Une démarche d’information publique est également une forme de participation publique. Toutefois, elle se situe au plus bas de l’échelle de la participation.
On dit que la participation publique est effective lorsqu’elle produit un effet réel et tangible.
- PLATEFORME NUMÉRIQUE
-
Service occupant une fonction d’intermédiaire dans l’accès à l’information, aux contenus, aux services ou aux biens édités ou fournis par des tiers. Au-delà de sa seule interface technique, ce service organise et hiérarchise les contenus en vue de leur présentation et de leur mise en relation avec les utilisateurs finaux.
- RÉALITÉ AUGMENTÉE
-
Technique d’imagerie numérique issue de la réalité virtuelle et permettant, grâce à un dispositif d’affichage transparent (sous forme de lunettes ou monté sur un visiocasque), de superposer à une image réelle de l’information provenant d’une source numérique. Cette technique vise à enrichir la perception du monde réel par l’ajout d’éléments normalement imperceptibles (données graphiques, animations, images vidéo, etc.). Elle permet donc notamment d’intervenir sur des objets réels dont la taille extrême exclut toute manipulation directe.
La réalité augmentée trouve de nombreuses applications utilitaires dans l’aide à la décision, l’assistance et le guidage, dans des domaines aussi variés que la médecine, l’architecture, l’industrie et le tourisme.
- RÉALITÉ VIRTUELLE
-
Technologie permettant une simulation interactive et en temps réel de la réalité, par la création par ordinateur, à l’aide d’images de synthèse, d’un environnement virtuel en 3D dans lequel on peut évoluer, et donnant l’impression d’une immersion dans un monde réel.
La réalité virtuelle est une expérience d’immersion pouvant mettre en présence l’ensemble des canaux sensoriels (vision, audition, toucher, odorat et goût). À l’heure actuelle, ses principaux domaines d’application sont la médecine, la robotique, l’enseignement, l’architecture, l’art et le divertissement.
- RENSEIGNEMENTS PERSONNELS
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Les renseignements personnels sont ceux qui portent sur une personne physique et permettent de l’identifier. Ils sont confidentiels. Sauf exception, ils ne peuvent être communiqués sans le consentement de la personne concernée.
- RÉSEAU SANS FIL
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Réseau qui permet de lier par ondes hertziennes les appareils informatiques d’un groupe de personnes qui communiquent entre elles dans une zone géographiquement restreinte.
- RÉVOLUTION NUMÉRIQUE OU QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE
-
Après l’introduction de l’électronique et des technologies de l’information (TI) associées à la troisième révolution industrielle, la révolution numérique évoque l’entrée rapide et massive des technologies numériques dans tous les domaines et la vie quotidienne.
Elle est essentiellement associée à l’industrie 4.0 ou à la quatrième révolution industrielle, par laquelle les technologies numériques s’intègrent au cœur des processus industriels et des modèles d’affaires, de sorte que l’ensemble des systèmes sont interconnectés et l’ensemble des données sont centralisées.
- STARTUP
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Entreprise ayant une ambition mondiale et à la recherche d’un modèle économique qui lui assurera une croissance forte et rapide (sur une période de un à trois ans). Ce type d’entreprise vit une situation de risque, où les probabilités de réussite ne sont pas connues et ne peuvent être raisonnablement estimées.
La startup est souvent une entreprise créée depuis moins de deux ans. Il peut toutefois s’agir d’une entreprise plus âgée qui entreprend une transformation et se dote d’un nouveau modèle d’affaires. Sa valeur repose en tout ou en partie sur les technologies numériques et leur appropriation dans tous les secteurs.
- TECHNOLOGIE 5G
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Cinquième génération de normes applicables à la téléphonie mobile, faisant suite à la 4G+.
La technologie 5G pourrait permettre des débits de télécommunication mobile de plusieurs gigabits de données par seconde, soit jusqu’à 1 000 fois plus rapides que les réseaux mobiles en 2010 et jusqu’à 100 fois plus rapides que la 4G à l’horizon 2020.
- TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS (TIC)
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Ensemble des technologies issues de la convergence de l’informatique et des techniques évoluées du multimédia et des télécommunications (dont Internet), qui permettent aux utilisateurs de communiquer de façon plus efficace, en améliorant le traitement, la mise en mémoire, la production, l’accès, la diffusion et l’échange de l’information.
- TECHNOLOGIES FINANCIÈRES (fintech)
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Technologies notamment développées par des startups qui les utilisent pour offrir aux particuliers et aux entreprises des services financiers innovants par l’entremise d’applications numériques.
- TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES
-
Technologies de l’information et des communications qui sont intégrées et utilisées dans l’ensemble des fonctions et des services d’une entreprise ou d’une organisation pour recueillir, stocker, analyser, partager et communiquer de l’information sous une forme numérique avec les employés, les clients et les fournisseurs.
- TÉLÉCONSULTATION PAR LE PATIENT
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Consultation à distance d’un usager auprès d’un intervenant afin qu’il pose ou confirme un diagnostic, réalise un suivi de l’évolution de la condition ou rajuste un plan de traitement.
- TÉLÉCONSULTATION SANS PATIENT
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Communication entre intervenants ayant pour objectifs de discuter du diagnostic, de réaliser un suivi de l’évolution de la condition ou de rajuster un plan de traitement ou d’obtenir une seconde opinion.
- TÉLÉSOINS À DOMICILE
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Service de santé offert par un professionnel à un usager à domicile permettant de l’éduquer, de le monitorer et de l’assister selon l’objectif de soins poursuivi.
- TÉLÉÉDUCATION
-
Service permettant de fournir à l’usager, à distance, de l’information sur sa maladie, ses symptômes, les gestes à faire et ne pas faire pour s’administrer un soin particulier, etc., dans le but de l’aider à mieux gérer sa santé.
- TÉLÉASSISTANCE
-
Acte clinique réalisé par un intervenant auprès d’un usager ou de sa famille, sous assistance d’un second intervenant expert, présent à distance.
- TÉLÉINTERVENTION
-
Acte clinique ou soin réalisé par un intervenant auprès d’un usager ou de sa famille, présents à distance.
- TÉLÉSURVEILLANCE
-
Surveillance de variables cliniques d’un usager et transmission électronique de données à l’équipe traitante pour aider à planifier l’intervention requise.
- TÉLÉFORMATION
-
Activité par visioconférence permettant la formation continue et le partage de connaissances médicales et professionnelles dans le but de soutenir la pratique clinique.
- TÉLÉENSEIGNEMENT
-
Activité par visioconférence (enseignement donné ou reçu) accordant des crédits de formation qui mènent à l’obtention d’un diplôme.
- TERRITOIRES INTELLIGENTS
-
Territoires où l’on intègre les nouvelles technologies de l’information pour y améliorer la qualité de vie et soutenir le développement durable. Ces territoires peuvent être ceux d’une ville, d’une municipalité locale ou d’une municipalité régionale de comté (MRC). Bien qu’il s’agisse d’un domaine en émergence dont tout le potentiel et les écueils ne sont pas encore connus, on peut dégager certaines grandes caractéristiques telle l’abondance d’information et de services en ligne, en réponse à des enjeux locaux et régionaux.
- THD ou ITHD
-
Sigles pour « très haut débit » et « Internet très haut débit ».
Au Québec, cette formule récente renvoie à une vitesse de transmission des données de plusieurs dizaines de mégabits par seconde.
- VISIBILITÉ
-
Potentiel pour un contenu, un produit ou un service de se placer dans une position de manière à être facilement repérable et découvrable par le consommateur qui le cherche (et à se faire proposer au consommateur qui n’en connaissait pas l’existence) et ainsi à capter l’attention d’un utilisateur.
- WEB DES DONNÉES (Linked data)
-
Initiative visant à favoriser la publication de données structurées sur le Web, non pas sous la forme de silos de données isolés les uns des autres, mais en les reliant entre elles pour constituer un réseau global d'information.
- WEB SÉMANTIQUE
-
Web intelligent dans lequel l’information, à laquelle on donne une signification bien définie, est interreliée de façon à ce qu'elle soit comprise par les ordinateurs, dans le but de transformer la masse des pages Web en un index hiérarchisé et de permettre de trouver rapidement l’information recherchée.
- WiFi
-
Technologie de transmission de données sans fil destinée à un réseau local qui permet d’acheminer des données à un débit de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de mégabits par seconde (Mbit/s), en utilisant une bande de fréquences ne requérant pas l’obtention d’une licence (par exemple les bandes de 900 MHz, de 2,4 GHz et de 5,0 GHz).
ANNEXE 2
FAITS SAILLANTS DE LA CONSULTATION
Les participants à la consultation ont pu, non seulement, obtenir une meilleure compréhension des enjeux de politique publique, mais également s’engager plus concrètement dans la cocréation de la Stratégie.
C’est que cette consultation a, en premier lieu, été rendue possible par la mise en place, progressive et en commun, d’une toute nouvelle plateforme de collaboration accessible à tous, pour engager un véritable dialogue citoyen. Tout compte fait, cette plateforme a attiré près de 11 500 visiteurs uniques113. Compte tenu du caractère innovateur et des meilleures pratiques sur lesquelles elle s’appuie, la consultation a retenu l’attention d’acteurs publics à l’international.
Ensuite, des Rendez-vous numériques, tenus dans six villes du Québec114, ont permis à toutes les personnes d’exprimer leurs opinions et d’échanger sur les enjeux soulevés par le numérique au Québec et dans le monde. Plus de 300 personnes ont participé à l’une ou l’autre de ces journées. Les tables rondes de ces rencontres, diffusées sur la page Facebook du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI), ont été visionnées à plus de 15 000 occasions115.
La consultation s’est poursuivie jusqu’à l’été et à l’automne 2017 en faisant appel à des experts de tous les milieux116 au sujet des orientations, des objectifs et des cibles de la Stratégie.
Somme toute, elle a été l’occasion de recueillir quelques 1 150 contributions, commentaires, témoignages et mémoires de citoyens québécois experts ou non, d’entreprises et d’organisations, partenaires de la transformation numérique dans différents milieux117. Plusieurs de ces contributions ont apporté des idées de grande qualité et originales. Les acteurs du numérique dans différents milieux ont pris une part active aux discussions et seront appelés à jouer un rôle tout aussi déterminant dans la poursuite de ces travaux.
La consultation a donné lieu à de nouvelles définitions (des termes « infrastructures », « culture numérique » et « compétences numériques ») et elle a notamment mis en exergue les grandes idées suivantes sur la Stratégie numérique :
- les personnes, et le développement de leurs compétences, doivent être au cœur de la Stratégie numérique du Québec;
- la Stratégie doit suivre une approche holistique118;
- elle doit mettre de l’avant les principes d’ouverture, d’accès universel, de neutralité, de transparence, d’innovation, de collaboration et d’apprentissage continu;
- le gouvernement doit accroître son rôle dans l’offre et la gestion des infrastructures numériques;
- un identifiant unique doit permettre de s’authentifier au moment de transiger en ligne avec l’administration publique;
- la Stratégie doit instaurer une structure de gouvernance permanente, incluant un groupe d’experts indépendants ou un réseau d’expertise agile, ouvert et à l’écoute des personnes119.
ANNEXE 3
Faits saillants sur le numérique au Québec : disponibilité, accès et utilisation
La disponibilité d’Internet
- Au Québec, les services Internet d’au moins 5 Mbps étaient disponibles pour 99 % des ménages en 2016. Ceux de 50 Mpbs ou plus l’étaient pour 90 % des ménages120. Bien que l’écart s’amenuise, la disponibilité de la large bande variait encore entre les régions urbaines et rurales en 2016121.
- Au Canada, les abonnés des services Internet de résidence reçoivent les services Internet de divers fournisseurs. En 2016, le nombre d’abonnés aux services de résidence se chiffrait à 12 millions, soit une hausse de 2 % par rapport à 2015122.
- Les abonnés aux services Internet de résidence passent, année après année, à une vitesse toujours plus rapide123.
- L’utilisation moyenne pondérée de téléversement et de téléchargement des forfaits de services Internet à large bande de résidence est en croissance constante depuis le début des rapports du CRTC (croissance de 23 % entre 2015 et 2016 au Canada)124.
- En général, le prix moyen des services Internet haut débit a augmenté. Bien qu’une baisse ait été observée dans certaines catégories, ces baisses ont été compensées par un déplacement vers des forfaits d’une capacité et d’une vitesse supérieures125.
- Non seulement les Canadiens s’abonnent à des forfaits Internet d’une vitesse supérieure, ils s’abonnent à des forfaits d’une capacité supérieure.
- Les ménages des centres urbains payaient généralement moins cher et avaient un plus grand choix de fournisseurs que les ménages des collectivités rurales126. Au Québec, le prix d’un service Internet de 5 Mbps dans les centres urbains variait entre 27 $ et 55 $ par mois, comparativement à 27 $ et 70 $ par mois dans les communautés rurales127. Ces prix varient encore davantage dans d’autres provinces canadiennes, par exemple en Ontario.
- Cela est notamment dû au fait que les abonnés aux services Internet vivant dans des communautés rurales avaient généralement accès à moins de fournisseurs que ceux vivant dans des centres urbains128.
L’accès à Internet129
Taux de branchement
- En 2016, selon les résultats de l’enquête de l’ISQ, le taux de branchement des ménages à Internet était de 88 %, soit un taux significativement plus élevé que celui observé quatre années plus tôt (82 % en 2012). Il s’agit d’une hausse pour toutes les tranches de revenu et tous les niveaux de scolarité, de sorte que les ménages les plus aisés et avec un diplôme demeurent ceux dont le taux de branchement est le plus élevé.
- Les résultats de l’enquête de 2016 nous permettent de faire le même constat que celui de 2012 à l’effet que les principales raisons du non‑branchement des ménages sont le manque d’intérêt ou que le service ne répond pas au besoin.
- Par comparaison, dans les pays de l’Union Européenne (UE28), le taux de branchement moyen était en dessous de 3 points de pourcentage du taux de branchement des ménages québécois130.
- On observe le plus grand écart entre les taux de branchement dans les ménages avec ou sans enfant de 15 ans et moins. Cela laisse croire que les ménages dont l’âge des individus est moins élevé ont un taux de branchement plus élevé.
- L’écart entre les taux de branchement dans les régions métropolitaines de recensement (RMR) et hors RMR rétrécit (il est passé de 8 à 6 points de pourcentage entre 2012 et 2016).
- Pour les autres caractéristiques socioéconomiques (plus haut niveau de scolarité atteint et revenu), l’écart entre les taux de branchement rétrécit entre 4 et 6 points de pourcentage.
- Comme le démontrent les données du CRTC, les ménages vivant dans une des six régions métropolitaines de recensement (RMR) du Québec sont significativement plus branchés que ceux vivant hors RMR. Toutefois, le taux de branchement a augmenté dans ces deux types de ménages entre 2012 et 2016.
- Pour ce qui est des entreprises, le taux de branchement était de 90 % des entreprises, soit une augmentation significative de 6 points de pourcentage depuis 2012. On prévoit par ailleurs que ce taux augmente à 91 % en 2017.
- De façon générale, le taux de branchement a augmenté avec la taille de l’entreprise, entre 90 % et 100 %. C’est dans l’industrie de l’information et l’industrie culturelle qu’il est le plus élevé (99 %), puis dans les services professionnels, scientifiques et techniques (99 %) et la fabrication de haute et moyenne-haute technologie (98 %).
- La principale raison du non-branchement est l’absence de besoin (77 %), toutefois en baisse comparativement à 2012 (82 %). Ensuite, le non-branchement s’explique par des contraintes de coût (15 %) et de disponibilité (5 %).
Vitesse de branchement
- Dans l’ensemble, les ménages et les entreprises du Québec ont augmenté leur vitesse de connexion depuis 2012.
- Parmi les ménages branchés à Internet, 94 % sont branchés à IHD (5 Mbps) et 6 % seulement sont branchés à ITHD (au moins 100 Mbps). Ces taux de branchement varient également selon certaines caractéristiques socioéconomiques.
- La principale raison du non-branchement des ménages (50 % des répondants) est le coût trop élevé du service. Dans les entreprises, les raisons du non-branchement à Internet haute vitesse sont soit l’absence de besoin, soit le coût, soit la disponibilité du service.
- Parmi les entreprises québécoises branchées, la haute vitesse est la norme. Dans une proportion de 93 %, elles ont une connexion fixe de 5 Mbps ou plus ou une connexion mobile avec une technologie 3G et plus. Ce résultat (ajusté pour fins de comparaison) est toutefois supérieur à la moyenne de l’UE28.
- La hausse des connexions à THD (100 Mbps et plus) depuis 2012 s’observe principalement dans les grandes entreprises et dans les ménages (6 %) dont le plus haut niveau de scolarité atteint est le plus élevé. Sur ce point, le Québec se démarque de la moyenne des pays de l’UE28 avec 15 points de pourcentage. De fait, 28 % des entreprises branchées ont accès à ITHD au Québec, comparativement à 13 % pour l’UE28.
- La principale raison du non-branchement à ITHD invoquée par les entreprises est l’absence de besoin (60 %). Et pour seulement 22 % des entreprises non branchées à ITHD, la non‑disponibilité est invoquée.
- Enfin, à l’échelle nationale, on constate que pour le premier trimestre de 2017, le Canada se retrouve au deuxième rang des pays d’Amérique, précédé par les États-Unis. Ainsi, le taux de branchement à des forfaits proposant des débits de plus de 15 Mbps est de 48 % aux États-Unis et de 40 % au Canada
Mobilité
- De façon générale, le taux de branchement des ménages à une connexion Internet mobile est de plus en plus élevé. En 2016, il était de 39 %, comparativement à 20 % en 2012. Cela représente la tendance québécoise, mais aussi mondiale, soit des ménages qui utilisent des appareils mobiles (téléphone intelligent ou tout autre appareil portatif ou de poche sans fil) pour accéder à Internet. Dans les entreprises, ce taux est passé de 54 % à 76 % entre 2012 et 2016131 . Par comparaison avec les résultats des pays de l’UE28, le Québec fait bonne figure. En effet, il est équivalent dans les ménages, mais supérieur de 14 points de pourcentage dans les entreprises.
- De la même façon, l’utilisation des appareils mobiles dans les entreprises est devenue la norme. De fait, elle est passée de 55 % en 2012 à 75 % en 2016. Ces écarts sont tout autant marqués dans les entreprises de petite taille (1 à 4 employés, 5 à 9 et 10 à 49 employés) que dans les entreprises de grande taille (250 employés et plus).
- Par ailleurs, la croissance de l’utilisation des appareils mobiles a été nettement supérieure en agriculture, en foresterie, en chasse et pêche (hausse de 42 points de pourcentage), suivies de l’hébergement et des services de restauration (hausse de 21 points de pourcentage).
- La popularité des appareils mobiles est directement liée à une utilisation plus répandue de la connexion mobile également dans les entreprises. La connexion fixe et mobile a augmenté de 22 points de pourcentage par rapport à 2012 seulement (de 44 % à 66 %). Aussi, 50 % des entreprises avec site Web avaient une version mobile en 2016.
L’utilisation d’Internet
- Au Québec, le taux d’utilisation d’Internet à des fins personnelles à partir de n’importe quel endroit au cours des 12 derniers mois a été de 88 % chez les personnes de 16 ans et plus. Ces taux varient entre les différents groupes socioéconomiques : il est moins élevé chez les personnes plus âgées et, à l’inverse, plus élevé dans les ménages dont le revenu est plus élevé.
- L’utilisation d’Internet et de technologies varie grandement selon la taille de l’entreprise.
Palmarès d’activités les plus populaires
- Échanger des courriels est de loin l’activité commune au plus grand nombre d’internautes (94 %). Par ordre d’importance, les autres activités populaires sont : magasiner en ligne (84 %) et effectuer des opérations bancaires (83 %), chercher des renseignements liés à la santé (79 %), consulter les sites Web du gouvernement (76 %), acquérir, sauvegarder ou écouter de la musique (69 %) et acquérir, sauvegarder ou regarder un film, une émission de télévision, une série Web ou une vidéo (69 %).
- À l’inverse, seulement le tiers des internautes utilisaient Internet dans le cadre d’un programme scolaire (36 %) ou pour chercher un emploi (31 %), bien que ces activités occupent plus de la moitié des personnes de 16 à 34 ans.
- On note une augmentation de la présence des entreprises sur le Web, principalement sur les médias sociaux (hausse de 20 points de pourcentage).
Commerce électronique
- La proportion d’internautes qui ont commandé un bien ou un service sur Internet au cours des 12 derniers mois se chiffrait à 66 % en 2016. Les internautes de 16 à 44 ans étaient ceux dont la proportion était de loin la plus élevée (82 %), suivis des personnes d’un ménage plus aisé (77 %).
- Si l’on compare cette proportion avec celle de l’UE28, on remarque que l’achat en ligne est une pratique plus répandue auprès des internautes québécois132.
- La souplesse du magasinage en ligne est la raison la plus fréquemment invoquée par les acheteurs en ligne. À l’inverse, la préférence pour le magasinage en boutique physique (37 %), suivie d’inquiétudes relatives à la sécurité, sont les raisons les plus fréquemment invoquées par les internautes qui ne commandent pas de produits sur Internet.
- Plus de la moitié des entreprises faisait du commerce électronique en 2016 (soit 57 % d’entre elles), c’est-à-dire qu’elles effectuaient des ventes ou des achats en ligne. La vente en ligne et l’achat en ligne semblent être des activités en hausse dans les entreprises québécoises.
- En 2016, 19 % des entreprises ont reçu des commandes de biens ou services par Internet, et l’on prévoit que cette proportion passera à 26 % en 2017. Sans surprise, ce sont les détaillants qui reçoivent le plus de commandes en ligne. En 2016, 32 % des entreprises qui effectuaient des ventes en ligne provenaient de cette industrie.
- En 2015, 26 % du chiffre d’affaires de ces entreprises provenait des commandes reçues par Internet.
- De loin, la principale raison invoquée pour ne pas vendre sur Internet est que les biens et services produits et offerts ne se prêtent pas à ce moyen (c’est le cas de 63 % des entreprises), par exemple les entreprises de produits agricoles, les entreprises qui vendent à un seul distributeur (production cinématographique, télévisuelle, auteur, etc.), les entreprises qui ne font pas de vente ou les entreprises dont la vente des produits est gérée par la maison-mère ou une autre division.
- Comme pour la vente en ligne, la part des entreprises branchées qui achètent depuis 2012 est en hausse (+ 6 points de pourcentage).
- Si l’on compare ces données sur le commerce électronique des entreprises avec celles de l’UE28, le Québec se démarque avantageusement. L’écart varie entre 3 points de pourcentage pour la part des entreprises qui vendent sur Internet à 25 points pour la part des entreprises qui achètent sur Internet.
Services gouvernementaux en ligne
- On observe une utilisation répandue des services gouvernementaux en ligne. Au Québec, le pourcentage de ménages et d’entreprises branchées qui utilisaient les services publics par l’entremise de canaux numériques était respectivement de 78 % et 89 % en 2016133.
- Toujours en 2016, 40 % des ménages branchés effectuaient des paiements en ligne au gouvernement. Cette proportion atteignait 59 % chez les entreprises branchées.
- La principale raison invoquée pour ne pas utiliser ces services est l’absence de besoin (par 80 % des ménages et 72 % des entreprises).
L’utilisation des TIC et les investissements en TIC
- L’utilisation de l’infonuagique dans les entreprises est en progression. La part des entreprises branchées qui utilisent l’infonuagique est passée de 15 % à 25 % entre 2012 et 2016. Ce résultat est comparable à la moyenne de l’UE28, qui s’établissait à 21 %. La Finlande était largement en tête avec 57 %, suivie de la Suède et de la Norvège134. L’Allemagne et la France étaient derrière avec 16 % et 17 %.
- L’utilisation des progiciels de gestion intégrés (ERP) et des applications analytiques pour l’analyse de données massives est sensiblement aussi répandue dans les entreprises québécoises (respectivement 37 % et 11 %) que dans celles des économies de l’UE28 (36 % et 10 %). À ce chapitre, l’Allemagne et les Pays-Bas se comparent avantageusement. Toutefois, une proportion plus faible d’entreprises québécoises utilise un logiciel de gestion des relations avec les clients (CRM) (22 % comparativement à 33 % dans l’UE28).
- Toutefois, les résultats du Québec sur l’utilisation des TIC dans les entreprises étaient comparables à ceux de l’ensemble de l’UE28.
- En 2016, seulement 13 % des entreprises branchées utilisaient des applications et technologies avancées au Québec.
- En ce qui concerne la part des entreprises qui ont dépensé pour l’acquisition ou le développement de TIC (excluant les frais de réparation et d’entretien et les salaires du personnel TIC), on observe une baisse de 4 points de pourcentage (de 35 % à 31 %) de 2011 à 2015. En moyenne, 5 % des dépenses totales ont servi à l’acquisition ou au développement de TIC dans les entreprises qui ont investi en 2015. Compte tenu de la nature sporadique de ces dépenses, on peut s’attendre à des variations d’une année à l’autre.
- Les parts des entreprises qui ont investi en TIC étaient les plus élevées dans les services professionnels, scientifiques et techniques, de même que dans l’industrie de l’information et l’industrie culturelle (54 % et 53 % respectivement).
Ressources humaines en TIC
- En 2016, 17 % des entreprises avaient recours à des employés spécialistes en TIC (les activités de développement, de maintenance, etc., constituent leur principale occupation). Ce résultat présente une légère hausse (+ 2 points) par rapport à 2012.
- Si l’on compare les résultats du Québec en matière de formation avec ceux de l’UE28, le Québec était en dessous de la moyenne de seulement un point.
- Par ailleurs, 53 % des entreprises québécoises n’utilisaient aucune ressource pour le développement et la gestion de leurs TIC.
- L’offre de formation aux employés pour l’amélioration de leurs compétences en TIC a diminué dans les entreprises québécoises. En 2015, 9 % des entreprises offraient cette formation, comparativement à 11 % en 2011. On prévoit cependant une reprise en 2016 (13 %).
ANNEXE 4
Calcul et portée des cibles et indicateurs
Grande cible no 1 :
Que 100 % des citoyens aient accès à des services IHD et que plus de 90 % d’entre eux aient accès à des services fixes ITHD d’au moins 100 Mbps en téléchargement et 20 Mbps en téléversement d’ici cinq ans.
Deux indicateurs permettront d’évaluer l’atteinte de la cible d’ici 2022 :
- Pourcentage de ménages ayant accès à des services IHD (selon les normes établies par le CRTC).
- Pourcentage de ménages ayant accès à des services ITHD (au moins 100 Mbps en téléchargement et 20 Mbps en téléversement).
Ces pourcentages sont colligés et diffusés annuellement par le CRTC dans le Rapport de surveillance des communications.
Les résultats de 2022 seront connus au cours de l’année 2023. Ils seront comparés avec ceux publiés dans le plus récent rapport du CRTC :
- en 2016, 99 % des ménages québécois avaient accès à des forfaits offrant des débits de 5 Mpbs et plus;
- en 2016, 83 % des ménages canadiens avaient accès à des forfaits offrant des débits de téléchargement d’au moins 100 Mbps.
Grande cible no 2 :
Que tous les citoyens développent davantage de compétences numériques de manière à ce que le Québec figure parmi les chefs de file de l’OCDE en matière numérique d’ici cinq ans.
Actuellement, il n’existe pas de données systématiques permettant de mesurer quantitativement l’accroissement des compétences numériques. Il faut d’abord les définir et en effectuer une première mesure. Dans les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur, les langages et approches sont variables, et doter le Québec d’une vision et d’un cadre commun sera un résultat très structurant.
Par conséquent, un nouvel indicateur correspondant davantage au contexte québécois sera mis au point.
D’ici là, les résultats des enquêtes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) permettront d’évaluer le positionnement du Québec en cette matière :
- OCDE, Programme for International Student Assessment (PISA) – Enquête auprès des jeunes de 15 ans : données pour le Québec, effectuée aux trois ans au moyen d’un questionnaire contextuel portant sur les TIC;
- OCDE, Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) – Enquête auprès des adultes de 16 à 65 ans, effectuée aux dix ans.
Les prochaines enquêtes sont prévues pour 2021.
Dans le cadre de ces enquêtes, les compétences numériques sont évaluées respectivement par l’utilisation du numérique chez les jeunes et, chez les adultes, par la résolution de problèmes dans des environnements technologiques, c’est-à-dire la capacité à utiliser la technologie pour résoudre des problèmes et accomplir des tâches complexes.
Grande cible no 3 :
Que 90 % de la mise en œuvre de l’orientation sur l’administration publique de la Stratégie numérique soit réalisée d’ici cinq ans.
L’indice de mise en œuvre de l’orientation sur l’administration publique de la Stratégie numérique permettra de vérifier si les éléments essentiels à la mise en œuvre ont été déployés et si les actions prévues ont été réalisées.
Il s’agit d’un indice de type « composite » se calculant ainsi :
- 10 % pour l’adoption d’une stratégie par une administration publique numérique prévoyant d’offrir une expérience centrée sur la personne, d’adopter une culture numérique et d’accélérer la transformation;
- 10 % pour le dépôt d’un plan d’action itératif soutenant la mise en œuvre de la Stratégie;
- 50 % pour la réalisation des mesures prévues aux plans d’action itératifs, calculé sur la base du pourcentage des mesures réalisées au terme de la Stratégie numérique du Québec (% mesures réalisées x 50 %);
- 30 % pour le développement de quatre indicateurs
mesurables (7,5 % chacun) permettant d’estimer l’atteinte de quatre
objectifs :
- concevoir tout nouveau service (et repenser les services existants) pour offrir une expérience numérique centrée sur la personne;
- offrir une expérience utilisateur personnalisée, proactive et simplifiée;
- permettre à la personne d’influencer les décisions de l’État;
- faire en sorte que le citoyen soit en maîtrise de ses renseignements personnels.
L’indice permettra d’apprécier avec justesse l’avancement de la mise en œuvre du thème administration publique de la Stratégie numérique du Québec. Toutefois, contrairement à un indicateur de résultat, il ne permettra pas de mesurer l’effet des actions sur les citoyens et les entreprises. Cela dit, pour que la cible de 90 % puisse être atteinte, des indicateurs de résultats devront être élaborés, ce qui palliera ces limites.
Deux fois par année, au 30 septembre et au 31 mars, l’indice permettra de vérifier si les éléments essentiels à la mise en œuvre ont été déployés et si les actions prévues ont été réalisées.
Les principaux jalons de l’avancement de la réalisation de la cible sont les suivants :
- d’ici au 30 avril 2018, l’adoption d’une stratégie pour une administration publique numérique et le dépôt d’un plan d’action itératif révisé annuellement (20 % de la cible);
- au plus tard 12 mois suivant le lancement de la Stratégie numérique du Québec, le développement d’indicateurs de résultats qui permettront de mesurer l’atteinte des quatre objectifs communs à la Stratégie numérique du Québec et à la stratégie pour une administration publique numérique (30 % de la cible);
- d’ici au 31 décembre 2022, la réalisation des mesures prévues au plan d’action itératif, lesquelles appuieront notamment la réalisation des quatre objectifs communs (50 % de la cible).
Grande cible no 4 :
Qu’au moins 75 % des citoyens bénéficient de la transformation numérique des municipalités d’ici cinq ans.
La cible s’appuie sur une estimation à l’effet qu’actuellement au moins les dix grandes villes de 100 000 habitants et plus que compte le Québec (ce qui correspond à 48 % de la population québécoise) ont entrepris et poursuivent de façon évidente un virage numérique.
- Elle s’appuie sur un inventaire sommaire mené sur le Web. Il comprend les populations des dix plus grandes villes du Québec avec l’Ancienne-Lorette, Bromont, Granby, Joliette, Magog, Rimouski, Shawinigan et Saint-Constant, ainsi que la population de la MRC des Sources.
Des questions visant à mesurer l’atteinte de la cible seront insérées dans le rapport que les municipalités doivent faire annuellement au Ministère après en avoir convenu avec les associations municipales (il s’agit là d’une condition à tout ajout aux données recueillies par le Ministère auprès des municipalités).
Ainsi, un dénombrement complet sera effectué pour mesurer l’atteinte de la cible, soit 75 %.
Grande cible no 5 :
Que l’ensemble des entreprises québécoises rehaussent leur intensité numérique de 50 % d’ici cinq ans.
L’indice d’intensité numérique représente un aperçu d’ensemble du niveau d’intensité numérique des entreprises québécoises à une période donnée. Il mesure en quelque sorte le niveau des actifs numériques dans les entreprises québécoises et l’usage de certaines technologies ainsi que du commerce en ligne.
Il est calculé de la façon suivante :

Où n correspond à l’année mesurée et i correspond au numéro de chaque indicateur de référence.
Liste des 35 indicateurs de référence :
- Utilisation d’un ordinateur
- Connexion à Internet
- Présence sur le Web (propre site, autre ou médias sociaux)
- Logiciels de conception (PLM, CAO/DAO, 2D/3D, BIM)
- Apprentissage automatique (machine learning)
- Logiciels de gestion des relations avec les clients (CRM)
- Applications analytiques (analyse de données massives)
- Internet des objets (compteurs intelligents, suivi à distance, etc.)
- Utilisation de l’infonuagique
- Progiciels de gestion intégrés (ERP, GED, logiciels de gestion de projets, etc.)
- Utilisation de mesures de sécurité informatique (au moins une)
- Logiciels de logistique et de traçabilité (RFID, NFC)
- Partage électronique d’information avec les clients
- Partage électronique d’information avec les fournisseurs
- Partage électronique avec les institutions financières
- Vente de biens ou services par Internet
- Achat de biens et services par Internet
- Logiciels de production (MRP, MES, robotique, imprimante 3D)
- Impression 3D
- Robotique
- Utilisation des médias sociaux pour échanger avec la clientèle
- Utilisation des médias sociaux pour rechercher de l’information
- Clavardage
- Outils interactifs sur le site Web (forums, blogues, etc.)
- Accès mobile à Internet offert aux employés (appareil portable)
- Adoption d’une TIC ayant transformé ses processus d’affaires au cours des dernières années
- Recours à des ressources pour le développement ou la gestion des TIC
- Offre de formation pour développer et améliorer les compétences liées aux TIC (employés ou cadres spécialisés en TIC ou autres catégories)
- Moyens pour favoriser l’adoption des nouvelles TIC par les employés (au moins une parmi le plan de diffusion, la formation, l’embauche, etc.)
Réception de commandes :
- Information partagée automatiquement en format électronique avec la fonction gestion de la production
- Information partagée automatiquement en format électronique avec la fonction gestion des inventaires de l’entreprise
- Information partagée automatiquement en format électronique avec la fonction comptabilité
- Information partagée automatiquement en format électronique avec la fonction gestion de la distribution
Commande de biens et services :
- Commande de biens et services : information partagée automatiquement en format électronique avec la fonction gestion des inventaires
- Commande de biens et services : information partagée automatiquement en format électronique avec la fonction comptabilité
L’indice d’intensité numérique ne tient pas compte des spécificités sectorielles, régionales ou relatives à la taille des entreprises. C’est-à-dire qu’il est indifférent au rythme d’adoption de certaines technologies par des secteurs, des régions ou des entreprises de taille différente.
De façon générale, les indicateurs choisis portent sur l’ensemble des entreprises. La population est limitée aux entreprises branchées pour une dizaine d’indicateurs.
Cela dit, les indicateurs de référence sont fiables et valides. Ils sont établis, pour l’année 2016, sur un échantillon de 15 205 entreprises, et les taux d’admissibilité et de réponse ont surpassé les attentes.
Des travaux de validation et méthodologiques assurent également une meilleure validité des données.
Situation en 2016
L’année 2016 est l’année de référence pour l’indice d’intensité numérique. Puisqu’il s’agit d’un indice en base 100, la valeur de chaque indicateur en 2016 est ramenée à 100.
De 2012 à 2016, selon les 21 indicateurs pour lesquels de l’information comparable existe, l’indice a progressé de 19 points, passant de 81 à 100.
La variation moyenne de ces 21 indicateurs entre 2012 et 2016 a été de 28 %.
Les 14 autres indicateurs affichaient généralement des résultats assez faibles, entre 1 % et 10 %.
Projections 2022
L’année de référence est 2016 pour les projections 2022.
Considérant la disponibilité restreinte des données, le seul type de projection que nous pouvons réaliser est linéaire.
- Projection linéaire de la variation moyenne en pourcentage 2012-2016 sur 2017-2022 pour les 21 indicateurs comparables, appliquée à ces 21 indicateurs.
- Projection de croissance de 63 % pour les 13 indicateurs concernant l’adoption de technologies de pointe, basée sur la projection pour l’apprentissage automatique de Narrative Science.
- Projection de croissance de 0 % pour l’indicateur d’utilisation de mesures de sécurité informatique, puisqu’il était déjà à 9? % en 2016.
Cette projection porte la cible à 150, soit une amélioration de moitié ou de 50 % de l’intensité numérique des entreprises. Elle est ambitieuse puisqu’elle suppose une croissance plus rapide de 13 des 14 autres indicateurs, par rapport aux 21 pour lesquels des données sont disponibles pour 2016.
Grande cible no 6 :
Que 100 % des citoyens puissent interagir de façon numérique avec le réseau de la santé et des services sociaux et ses professionnels d’ici cinq ans.
Les différents chantiers et projets porteurs en cours et à venir permettront l’atteinte de la cible, notamment par la réalisation des travaux suivants :
- le déploiement d’un dossier clinique informatisé (DCI) provincial dans les établissements du RSSS (déjà traité dans le plan stratégique 2015-2020 du MSSS);
- la mise en œuvre de services numériques en santé destinés aux citoyens.
Deux indicateurs permettront d’évaluer l’atteinte de la cible :
- le nombre de services numériques offerts à la population. De nouveaux services numériques de santé seront intégrés en continu pour les citoyens, les professionnels, les différents intervenants, et ce, afin de disposer d’au moins dix nouveaux services d’ici cinq ans.
- Taux d’adhésion aux différents services numériques offerts.
Pour cet indicateur, différentes sources seront utilisées pour observer
le taux d’adhésion aux services numériques
de
santé, par exemple :
- l’Enquête québécoise sur l’accès des ménages à Internet de l’Institut de la statistique du Québec;
- Cefrio – Étude portant sur la diffusion de la santé connectée au Canada;
- les données statistiques d’achalandage des services offerts avec l’information démographique.
Ce taux d’adhésion sera évalué de la façon suivante : calcul du nombre de ménages branchés dont au moins un membre a accédé aux services numériques de santé durant l’année, divisé par le nombre total de ménages branchés.
Grande cible no 7 :
Que l’offre culturelle québécoise soit davantage visible et consultée sur les réseaux numériques d’ici cinq ans.
Il n’existe actuellement pas d’information permettant de mesurer de manière quantitative l’accroissement de la visibilité ou du rayonnement culturel sur les réseaux numériques. De plus, les approches sont variables d’un domaine culturel à l’autre, et doter le Québec d’une vision et d’un cadre commun de visibilité des contenus culturels québécois constitue une première étape essentielle à l’atteinte des objectifs.
Des actions structurantes afin de développer une culture numérique dans l’ensemble du milieu culturel seront mises en œuvre dans les prochains mois. Elles aideront à développer une méthodologie et à construire une première mesure du rayonnement culturel québécois.
Notes
Note 2. En 2016, ce nombre représentait 5,5 millions de nouveaux objets connectés à Internet chaque jour.
Note 3. Ce réseau rassemble les experts des différents ministères et organismes publics interpellés ainsi que des experts du secteur privé qui ont participé à la cocréation de la Stratégie numérique.
Note 4. Les usages du numérique couvrent toutes les sphères d’activité, tous les secteurs industriels et ils changent les modèles d’affaires conventionnels que ce soit en finances, en recherche scientifique, en logistique, en culture ou en enseignement. Ce sont des moteurs de recherche qui vont au-devant de nos besoins, des systèmes d’assistance téléphonique capables de reconnaître la voix ou des services à la clientèle automatisés, des systèmes d’analyse financière, des systèmes d’approvisionnement municipal en eau, des plateformes d’enseignement automatique, des algorithmes qui recommandent des contenus culturels répondant à nos champs d’intérêt ou des mécanismes d’analyse de données et d’aide à la prise de décision.
Note 5. Comme le numérique marque une rupture avec les façons traditionnelles de penser et de faire ainsi qu’avec les manières de concevoir le monde, on l’assimile à la quatrième révolution industrielle. La transformation numérique en cours s’accentue en raison d'une connectivité toujours plus rapide et meilleure ainsi que d’une capacité de collecte, de stockage et de traitement des données en progression constante à un coût moindre.
Note 6. Tiré des prévisions de sept grands futurologues, en particulier Ray Kurzweil, Ph. D., inventeur, pionnier de l’informatique et directeur de l’ingénierie chez Google.
Note 7. Tels que la commercialisation des innovations et l’adaptation d’un grand nombre de produits et services pour mieux répondre aux besoins et ainsi soutenir la compétitivité et la croissance des entreprises et des organisations québécoises.
Note 8. Tels que l’inclusion, la liberté d’expression, la sécurité, l’information, l’exercice de l’esprit critique et l’employabilité.
Note 9. Tels que la protection de l’environnement, la prévention des risques, la santé, la qualité de vie, la production et la consommation responsables de l’industrie elle-même et leurs effets sur les pratiques de consommation en général.
Note 10. Tels que la révision des processus des institutions politiques, la conception de démarches participatives, la révision des lois et règlements, l’instauration et l’encadrement des nouvelles pratiques et l’équité.
Note 11. Tous les citoyens, de toutes les régions du Québec, tout au long de leur vie personnelle et de leur trajectoire professionnelle, peu importe leur âge, leur origine, leur genre, leur emploi ou leur handicap.
Note 12. À l’instar des principes mis de l’avant dans la version finale du Cadre de référence gouvernemental sur la participation publique.
Note 13. Pour plus d’information sur le résultat de la consultation, voir l’annexe 2 ainsi que les bilans de la consultation à cette adresse : economie.gouv.qc.ca. Voir également les résultats d’autres consultations publiques menées sur la réussite éducative (automne 2016) et le renouvellement de la Politique culturelle du Québec (été 2016 et automne 2017).
Note 14. Secrétariat du Conseil du trésor (SCT), Stratégie gouvernementale en TI : Rénover l’État par les technologies de l’information, juin 2015, 56 p. .
Note 15. Ministère de la Culture et des Communications (MCC), Plan culturel numérique du Québec, septembre 2014.
Note 16. Ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI), Pour l’excellence numérique des entreprises et des organisations québécoises, Plan d’action en économie numérique, mai 2016, 78 p.
Note 17. D’autres initiatives récentes prennent également en compte les défis du Québec à l’ère numérique, notamment la Politique internationale du Québec : Le Québec dans le monde : s’investir, agir, prospérer, ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF), 2017, 80 p.
Note 18. La recherche du bien commun se manifeste de différentes façons, entre autres par l’autonomie de la sphère publique par rapport aux intérêts privés, par le primat de l’intérêt public, par la prise en compte du pluralisme et, dans ce contexte, par la concertation et la recherche de consensus (dimension d’inclusion). Cela implique notamment d’assurer des bénéfices à la collectivité en termes d’utilité et d’équité.
Note 19. Ces objectifs sont également ceux de la Politique internationale du Québec.
Note 20. Données publiques, logiciels publics, infrastructures publiques, etc.
Note 21. Pour plus d’information sur les énoncés de cette section, voir l’annexe 2. À l’exception des données sur l’accès à Internet qui proviennent du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), les données proviennent soit du Tableau de bord du numérique du MESI pour les comparaisons avec l’UE28, soit des enquêtes suivantes de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), réalisées en 2016 : Enquête québécoise sur l’accès des ménages à Internet et Enquête québécoise sur l’intégration d’Internet aux processus d’affaires.
Note 22. Au sein de l’UE28, les pays scandinaves affichent les meilleurs résultats.
Note 23. Le Rapport mondial 2016 sur les technologies de l’information du Forum économique mondial présente l’indice NRI (Networked Readiness Index) et classe 139 pays selon leur capacité à intégrer les TIC dans leur développement économique et social, et ce, sur la base de l’agrégation de 53 indicateurs regroupés sous 10 catégories. Selon ce classement, le Canada arrivait au 14e rang. Singapour est en tête des pays susceptibles d’exploiter les technologies numériques pour susciter des retombées économiques et sociales positives. Ensuite, les pays européens figurent, avec les États-Unis, parmi les 10 premiers de ce classement (dans l’ordre : Finlande, Suède, Norvège, États-Unis, Pays-Bas, Suisse, Royaume-Uni, Luxembourg, Japon).
Note 24. Villages branchés du Québec, lancé en 2001, Communautés rurales branchées, lancé en 2009, et Québec branché, lancé en décembre 2016.
Note 25. Depuis 2012, la connectivité des ménages et des entreprises québécoises s’est accrue de manière significative et se compare avantageusement aux résultats de la moyenne des pays de l’Union européenne.
26. On établit le haut débit à une vitesse de téléchargement minimale de 5 Mbps ou à une connexion mobile comptant au moins une technologie 3G.
Note 27. CRTC, Rapport de surveillance des communications 2017, tableau 5.3.16, p. 294.
Note 28. Il s’agit d’une hausse pour toutes les tranches de revenu et tous les niveaux de scolarité. L’âge est le facteur socioéconomique le plus déterminant dans la décision de branchement des ménages québécois. À l’inverse, la situation géographique est le facteur le moins important.
Note 29. MESI, Tableau de bord du numérique, 2017.
Note 30. On établit le très haut débit à une vitesse de téléchargement d’au moins 100 Mbps.
Note 31. De façon générale, le taux de branchement augmente avec la taille de l’entreprise (évaluée selon le nombre d’employés), il varie entre 90 % et 100 %, des plus petites aux plus grandes. Les résultats (ajustés) du Québec sont similaires à ceux de l’UE28. Parmi les entreprises branchées, 93 % le sont à IHD et 19 % à ITHD, principalement les grandes entreprises.
Note 32. Bien qu’il semble que les tarifs d’accès à ces infrastructures soient élevés au Canada selon le NRI2016 (indicateur qui lui valait la 61e position), selon les données recueillies par le CRTC, les prix au Québec seraient concurrentiels par rapport à ceux des autres provinces canadiennes.
Note 33. Ce taux est en dessous de 2 points de pourcentage de la moyenne de l’UE28.
Note 34. Le résultat de la moyenne de l’UE28 est de 67 %, soit 14 points de pourcentage en dessous du résultat « ajusté » du Québec pour fins de comparaison (81 %).
Note 35. Parmi les États observés, le Québec arrive 3e derrière la Finlande et la Suède.
Note 36. À des fins de comparaison avec l’UE28, les résultats de l’enquête de l’ISQ ont été ajustés pour ne retenir que ceux des internautes âgés de 16 à 74 ans.
Note 37. Centre d’études des médias, Les Québécois et l’information à l’ère du numérique.
Note 38. Deloitte estime que 64 % des entreprises canadiennes sont peu préparées aux perturbations à venir découlant de l’économie numérique, ou ne le sont pas. DELOITTE, L’ère des perturbations : les entreprises canadiennes sont-elles prêtes?, 2015.
Note 39. L’économie collaborative a toujours existé. Toutefois, l’utilisation du numérique permet l’expansion du phénomène bien au-delà de son champ d’application traditionnel, notamment en mettant en contact des personnes ne se connaissant pas a priori et pouvant, dans certains cas, habiter dans différents pays.
Note 40. Selon le cabinet de vérification et de conseil PricewaterhouseCoopers, le marché mondial de l’économie collaborative devrait connaître une croissance annuelle moyenne de 63 % jusqu’en 2025. The Sharing Economy .
Note 41. Notamment les effets visuels et les jeux vidéo pour lesquels Montréal est reconnue leader mondial, les données massives,
l’IA et
les technologies financières.
Note 42. Les centres de données ont besoin d’énergie pour refroidir leur équipement.
Note 43. Différentes études font état de cette réalité, notamment celle de Credo qui signale que les femmes représentent environ 22 % des employés et 20 % des fondateurs de startups montréalaises. La sous‑représentation féminine s’observe également dans d’autres industries. Credo, Portrait de l’écosystème startup montréalais 2016, Perspective digitale et technologique, novembre 2016, 100 p. , TechCrunch, Women in tech : What’s the real problem?, avril 2016, Popular Mechanics, Why We Need Women in Tech, mars 2016, McKensy, Wanted : More women in technology, octobre 2015.
Note 44. Le Plan économique du Québec de mars 2017 a prévu 100 M$ pour la création d’une grappe en IA. Budget 2017-2018, B-104.
Note 45. L’IVADO est un regroupement de plus de 900 scientifiques, professionnels de l’industrie et chercheurs universitaires dans les domaines de la science des données, de l’optimisation (recherche opérationnelle) et de l’intelligence artificielle. L’IVADO soutient l’élaboration de processus permettant d’extraire de l’information des données massives.
Note 46. MEES (2017), Politique sur la réussite éducative, p. 44.
Note 47. Statistique Canada, Enquête sur la population active.
Note 48. ISQ, Les compétences en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements technologiques : des clefs pour relever les défis du XXIe siècle, rapport québécois du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA), décembre 2015.
Note 49. Les services publics accessibles en ligne sont plus pratiques pour les usagers : ils facilitent l’accès à un plus grand nombre d’utilisateurs et sont moins coûteux, tant pour ceux qui les proposent que pour ceux qui les utilisent.
Note 50. Par l’entremise de la plateforme de collaboration de la Stratégie numérique, le Secrétariat à l’accès à l’information et à la réforme des institutions démocratiques a soumis son projet de cadre de référence gouvernemental sur la participation publique afin que les personnes intéressées puissent participer à son élaboration. Le cadre de référence final, dévoilé en juin 2017, propose sept principes directeurs à mettre en œuvre pour concevoir une démarche participative efficace, qui place les citoyens au cœur du processus décisionnel de l’État.
Note 51. Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO), NETGouv, Données ouvertes : Mesure de l’apport et de l’évolution du gouvernement ouvert au Québec, février 2017, 48 p.
Note 52. CEFRIO, NETGouv, Données ouvertes : Mesure de l’apport et de l’évolution du gouvernement ouvert au Québec, février 2017.
Note 53. Aux enquêtes de l’ISQ, les questions sur les services publics en ligne ont été ajoutées en 2016, de sorte qu’il n’existe pas de données historiques comparables. Les résultats concernent les internautes de 16 ans et plus.
Note 54. À des fins de comparaison, les internautes sont ceux âgés de 16 à 74 ans.
Note 55. Portail Données Québec (octobre 2017).
Note 56. Ministère du Conseil exécutif, Stratégie des communications numériques et d’optimisation du Web, p. 8.
Note 57. Jusqu’à maintenant, les stratégies visent surtout à placer le contenu sur le chemin de l’utilisateur, de se trouver là où navigue l’utilisateur, par exemple dans les médias sociaux. C’est notamment l’objet de la Stratégie des communications numériques et d’optimisation du Web. Parmi les moyens utilisés pour y accéder, notons les appareils mobiles, la montre intelligente et les assistants numériques personnels.
Note 58. De fait, la gouvernance s’est complexifiée et présente des enjeux fondamentaux actuels qui dépassent toutes les frontières, principalement en raison de la multiplicité des acteurs et des domaines concernés, de l’architecture ouverte et décentralisée d’Internet ainsi que de la libre circulation du contenu et de la protection des données par-delà les frontières.
Note 59. Ces cibles sont explicitées sommairement sous chacune des orientations et plus détaillées à l’annexe 4.
Note 60. CRTC, Rapport de surveillance des communications 2017, 2017, 397 p. Pour plus d’information sur la cible, voir l’annexe 4.
Note 61. Idem.
Note 62. Programme lancé par le gouvernement du Québec en 2001.
Note 63. Programme succédant au programme Villages branchés, lancé en 2009 par le gouvernement du Québec.
Note 64. Pour plus d’information, voir le portrait et la perspective du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire d’alors.
Note 65. Les programmes Québec branché et Brancher pour innover ont été élaborés au cours de l’année 2016 suivant les normes du CRTC qui prévalaient à ce moment-là. Un accès était alors considéré à haut débit lorsqu’il permet un débit de téléchargement d’au moins 5 Mbps, un débit de téléversement d’au moins 1 Mbps et une capacité mensuelle de transfert de données égale ou supérieure à la moyenne canadienne. Le CRTC a établi en décembre 2016 de nouvelles cibles pour le service de base de connexion Internet. Le CRTC souhaite que les ménages et les entreprises du Canada aient accès, à terme, à une connexion Internet à large bande d’au moins 50 Mbps en téléchargement et d’au moins 10 Mbps en téléversement.
Note 66. Pour mieux comprendre l’importance de la capacité des infrastructures de transport nécessaire aux centres de données, signalons que Microsoft et Facebook viennent d’achever l’installation d’un câble de fibre optique transatlantique qui permet de relier la Virginie (États-Unis) à Bilbao (Espagne). D’une longueur de 6 600 km et avec un débit de pointe de 160 Tbps (c.-à.-d. 160 000 000 Mbps), il servira notamment à assurer la connexion entre les différents centres de données pour les plateformes infonuagiques des clients Azure de Microsoft.
Note 67. Le QIX est un organisme à but non lucratif (OBNL) incorporé sous le nom de l’Échange Internet de Montréal (EIM) inc. qui utilise la marque de commerce QIX. Le QIX a pour mission d’établir et d'exploiter une infrastructure d’échange Internet qui réponde aux besoins des fournisseurs de réseaux, de contenu et de services Internet québécois, canadiens et internationaux. L’objectif est d’élever Montréal au rang de lieu d’appairage privilégié dans le marché canadien et nord-américain.
Note 68. Le Québec possède des avantages stratégiques par son positionnement géographique, son réseau électrique vert peu coûteux, son climat, son eau froide ainsi que sa proximité du marché américain, qui lui permettent de bien se positionner dans le Nord-Est du continent à titre de carrefour numérique primé.
Note 69. Le projet ENCQOR (acronyme pour Évolution des services en nuage dans le corridor Québec-Ontario pour la recherche et l’innovation) est une initiative de grands partenaires privés de l’industrie des TI visant la mise en place d’un écosystème hautement collaboratif dans le corridor Québec‑Ontario d’ici cinq ans. Le projet vise à créer une plateforme basée sur un réseau de télécommunications de cinquième génération (5G) et des applications en mode infonuagique.
Note 70. Proportion d’adultes québécois aux différents niveaux de compétences au test RP-ET du PEICA, ou l’équivalent. OCDE, Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA), Enquête auprès des adultes de 16 à 65 ans.
Note 71. OCDE, Programme for International Student Assessment (PISA), Enquête auprès des jeunes de 15 ans. Le Québec (ni aucune autre province canadienne) n’a pas participé au questionnaire optionnel sur les TIC du PISA en 2015.
Note 72. Statistique Canada, Les compétences au Canada : Premiers résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA), 2013, annexe B, tableau B.1.6.
Note 73. Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, L’école 2.0 : La classe branchée (2011-2016), 2011.
Note 74. L’action 2.2.2 de cette stratégie a pour objectif d’offrir un accompagnement adapté aux réalités des femmes dans les milieux de travail majoritairement masculins afin d’y favoriser une présence féminine plus importante. Secrétariat à la condition féminine, Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes vers 2021, 2017, 143 p.
Note 75. Les partenaires patronaux, syndicaux et sociaux.
Note 76. Cela est vrai pour tous les citoyens, y compris ceux qui présentent des besoins de rattrapage plus grands : la main-d’œuvre peu scolarisée ou celle de 45 ans et plus.
Note 77. Le MEES a affirmé, dans la Politique de la réussite éducative, l’importance qu’il accorde au développement des compétences du 21e siècle et qu’il allait « réexaminer et envisager les meilleures façons de les intégrer dans les régimes pédagogiques, les grilles-matières et les programmes. » MEES, Politique de la réussite éducative, p. 43.
Note 78. Pour plus d’information sur la cible et l’indicateur, voir l’annexe 4.
Note 79. Par ailleurs, toute organisation gouvernementale est appelée à contribuer à sa mission en mettant en œuvre des services publics numériques. L'administration publique est formée de l’ensemble des bureaux, ministères, organismes et autres services des pouvoirs publics et collectivités locales dont le mandat consiste notamment à assurer le fonctionnement continu des services publics. L’Administration met à contribution l’écosystème pour réinventer la livraison des services publics.
Note 80. Politique québécoise de l’autoroute de l’information, 1998.
Note 81. Secrétariat du Conseil du trésor, Stratégie gouvernementale en TI : Rénover l’État par les technologies de l’information, 2015, 56 p.
Note 82. Le DSQ est une initiative du gouvernement du Québec implantée progressivement dans toutes les régions du Québec depuis l’été 2013 pour améliorer la qualité des soins et l’efficacité du système de santé du Québec grâce à l’informatisation. Concrètement, il s’agit d’un outil mis à la disposition des médecins et des professionnels de la santé du Québec. Avec le DSQ, les personnes autorisées peuvent accéder à de l’information leur permettant d’intervenir plus rapidement et plus efficacement.
Note 83. La Zone entreprise est un espace protégé dans le portail Entreprises Québec où les entreprises peuvent accéder à des services en ligne offerts par des ministères et organismes du gouvernement du Québec et effectuer des demandes et d’autres démarches pour s’acquitter de leurs obligations. Elles peuvent aussi faire le suivi de ces demandes et démarches de façon sécuritaire, à un seul endroit. De nouvelles fonctionnalités s’y ajouteront par ailleurs progressivement.
Note 84. Le portail Données Québec www.donneesquebec.ca, mis en ligne en avril 2016, diffuse des données ouvertes d’intérêt pour le public produites ou collectées par le gouvernement du Québec, des municipalités ou des organismes de la société civile. De nouvelles données y sont continuellement ajoutées. À présent, il met à la disposition de l’ensemble de la population plus de 900 jeux de données. Si beaucoup reste à faire pour véritablement implanter une culture de données ouvertes dans l’ensemble des ministères, organismes gouvernementaux et municipalités, l’ouverture du portail Données Québec ainsi que les réalisations de municipalités comme Laval, Gatineau, Montréal, Québec et Sherbrooke en cette matière sont des pas importants qui favoriseront la diffusion et la consultation des données au Québec.
Note 85. D’autres programmes et services sont également en développement : le Service d’authentification gouvernementale, le Service québécois d’identité et d’adresse et l’immatriculation des armes à feu.
Note 86. Ministère du Conseil exécutif, Réinventer les relations entre l’État et le citoyen, Stratégie d’optimisation des communications numériques et des présences Web gouvernementales, 2017, 39 p.
Note 87. Voir l’explication de la cible à l’annexe 4.
Note 88. Tout en étant des conditions essentielles, l’accès au numérique et l’usage de ce dernier ne suffisent pas pour qualifier un territoire d’intelligent. Le développement et le degré d’appropriation et d’intégration des usages numériques, de même que le déploiement de services numériques publics au bénéfice de la collectivité, contribuent en revanche à ce qu’un territoire devienne intelligent.
Note 89. Ces principes sont présentés dans le rapport de la Commission de l’éthique en science et en technologie, La ville intelligente au service du bien commun : lignes directrices pour allier l’éthique au numérique dans les municipalités du Québec, 2017, 110 p.
Note 90. Elles ont figuré aux premières places du palmarès respectivement en 2016, 2015 et 2012.
Note 91. L’indicateur donne un aperçu d’ensemble de la capacité des entreprises québécoises à saisir les occasions d’affaires en matière de numérique. Il s’évalue à partir de nombreux indicateurs de référence (37 indicateurs issus de l’Enquête sur l’intégration d’Internet aux processus d’affaires de l’ISQ) pouvant être regroupés sous trois dimensions, soit l’excellence informationnelle, l’expérience client et la gouvernance numérique. Comme l’année 2016 est l’année de référence, l’indice est de 100 pour cette année. Pour plus d’information sur cet indice, consulter l’annexe 4.
Note 92. Ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, Plan d’action en économie numérique : Pour l’excellence numérique des entreprises et des organisations québécoises, 2016, 78 p.
Note 93. D’autres stratégies ou plans d’action traitent en partie de ces enjeux, notamment la Stratégie québécoise des sciences de la vie 2017‑2027, la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation 2017-2022, la Stratégie québécoise de l’exportation 2016‑2020, le Plan d’action gouvernemental en économie sociale 2015-2020 et le Plan culturel numérique du Québec.
Note 94. Les changements issus de la transformation numérique touchent, de différentes manières, chacune des activités de la chaîne de valeur des entreprises, que ce soit la R-D, la gestion des ressources humaines, les achats, la fabrication ou le service à la clientèle.
Note 95. Il s’agit du résultat attendu du Plan d’action en économie numérique. De ce nombre, 1 325 détaillants auront bénéficié d’un accompagnement spécialisé dans le cadre du programme d’accompagnement mis sur pied par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) à la demande du MESI. D’autres entreprises seront sensibilisées, formées et obtiendront des diagnostics préliminaires ou détaillés (pour l’industrie 4.0 par exemple) à l’aide des nouveaux outils offerts par les conseillers en développement économique régionaux du MESI et de ses partenaires.
Note 96. Initiative MACH-FAB 4.0 à laquelle on ajoute les résultats attendus pour l’initiative numérique.
Note 97. Bonification du crédit d’impôt relatif à l’intégration des TI, de même que les programmes Essor et Créativité Québec.
Note 98. MESI, Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation 2017-2022, 2017, 126 p.
Note 99. En 2015, la croissance du PIB du secteur des TIC au Québec était deux fois plus rapide (2 %) que celle de l'ensemble de l'économie (1 %). Plusieurs domaines dits émergents ont connu une croissance fulgurante au cours des dernières années, notamment l’IA, les REN, les données massives, l’hébergement et l’analytique.
Note 100. Des bassins de main-d’œuvre hautement qualifiée, le capital d’investissement, etc.
Note 101. Notons le service PerLE, accessible à partir du site Entreprises Québec, qui permet d’obtenir rapidement la liste des permis, licences et certificats requis pour démarrer ou exploiter une entreprise au Québec, par les différents ministères et organismes du gouvernement du Québec, du gouvernement du Canada et de nombreuses municipalités. En 2017, plus de 200 municipalités représentant 66 % de la population du Québec étaient partenaires du service.
Note 102. Startup Genome, The 2017 Global Startup Ecosystem Report.
Note 103. Ministère des Relations internationales et de la Francophonie, Politique internationale du Québec, 2017, 80 p.
Note 104. Stratégie québécoise des sciences de la vie 2017-2027, pp. 6-7.
Note 105. Pour plus d’information sur les cibles, voir l’annexe 4.
Note 106. Ces modèles ne sont plus en mesure d’assurer une juste rémunération des créateurs.
Note 107. Ministère de la Culture et des Communications (MCC), Plan culturel numérique du Québec, septembre 2014.
Note 108. Pour connaître l’ensemble des mesures et les projets réalisés, voir le site Web du PCNQ.
Note 109. Pour plus d’information sur le Quartier des spectacles de Montréal.
Note 110. La Direction de l’économie numérique.
Note 111. Ce réseau rassemble les experts des différents ministères et organismes publics interpellés ainsi que des experts du secteur privé.
Note 112. Voir l’encadré 22 pour plus d’information sur les moyens pris au regard de ces questions.
Note 113. Nombre de visiteurs uniques aux première et deuxième phases de la plateforme de collaboration.
Note 114. Saguenay, Rivière-du-Loup, Montréal, Québec, Sherbrooke et Gatineau.
Note 115. Visionnements en tout ou en partie.
Note 116. Y compris les membres du Groupe conseil en économique numérique et ceux ayant participé aux Rendez-vous numériques.
Note 117. Le bilan de ces événements et activités a été rendu public sur la plateforme.
Note 118. C’est-à-dire une approche globalisante où les divers éléments, habituellement isolés, sont regroupés et coordonnés pour l’obtention plus efficace des résultats visés.
Note 119. Cette énumération n’est pas exhaustive ni représentative de toutes les idées issues de la consultation. Consulter les bilans détaillés de la consultation.
Note 120. CRTC, Rapport de surveillance des communications 2017, tableau 5.3.16.
Note 121. CRTC, Rapport de surveillance des communications 2017, graphique 5.3.17.
Note 122. CRTC, Rapport de surveillance des communications 2017, tableau 5.3.4.
Note 123. CRTC, Rapport de surveillance des communications 2017, tableau 5.3.11.
Note 124. CRTC, Rapport de surveillance des communications 2017, tableau 5.3.6.
Note 125. CRTC, Rapport de surveillance des communications 2017, tableau 5.3.7.
Note 126. Partout au Canada, sauf au Nouveau-Brunswick et au Nunavut.
Note 127. CRTC, Rapport de surveillance des communications 2017, graphique 5.3.6.
Note 128. De toutes les communautés examinées, le choix de fournisseur médian était de 3, avec une moyenne de 3,1. Le choix de fournisseur médian dans les centres urbains était de 7, avec une moyenne de 5,3.
Note 129. Les données de l’annexe 3, à l’exception des données sur la disponibilité des services Internet, proviennent soit du Tableau de bord du numérique du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI) pour les comparaisons avec l’UE28, soit des enquêtes suivantes de l’Institut de la statistique du Québec, réalisées en 2016 : Enquête québécoise sur l’accès des ménages à Internet et Enquête québécoise sur l’intégration d’Internet aux processus d’affaires.
Note 130. Les données comparables de l’UE28 avec celles du Québec sont présentées dans le Tableau de bord du numérique du MESI. De façon générale, les pays scandinaves se démarquent positivement dans la moyenne de l’UE28.
Note 131. Selon l’information recueillie par le CRTC, on observe également que la propriété d’appareils et l’utilisation de données des services sans fil et Internet gagnent progressivement en popularité chez les Québécois comme chez tous les Canadiens. La migration vers les services sans fil continue.
Note 132. À des fins de comparaison avec l’UE28, la population des internautes de l’enquête de l’ISQ a été ajustée pour exclure les internautes de plus de 74 ans.
Note 133. Dans les enquêtes de l’ISQ, les questions sur les services publics en ligne ont été ajoutées en 2016, de sorte qu’il n’existe pas de données historiques comparables.
Note 134. À des fins de comparaison avec l’UE28, la population des entreprises de l’enquête de l’ISQ a été ajustée pour exclure les entreprises de moins de 10 employés et celles actives dans les domaines suivants : agriculture, foresterie, pêche et chasse, extraction minière, exploitation en carrière, extraction de pétrole et de gaz, finance et assurances, gestion de sociétés et d'entreprises, arts, spectacles et loisirs, et services de restauration.