Gestion du développement durable en entreprise/
Lexique du développement durable
Acceptabilité sociale : l'acceptabilité sociale d'un projet est directement liée à la perception d'une menace que ce dernier peut laisser planer sur la vie ou la qualité de vie d'un milieu, donc sur la jouissance des biens et des activités humaines de ce milieu.
Analyse du cycle de vie : outil qui évalue quantitativement les répercussions environnementales d'un produit, d'un service ou d'un procédé tout au long de son cycle de vie (extraction, fabrication, transport, utilisation, gestion en fin de vie).
Amélioration continue : mode de gestion faisant appel à la créativité de tous les acteurs de l'organisation pour favoriser l'adoption d'améliorations graduelles qui s'inscrivent dans une recherche quotidienne d'efficacité et de progrès.
Avantage concurrentiel : raison qui fait que les clients choisissent une entreprise et ses produits plutôt qu'une autre entreprise.
Bien-être au travail : amélioration des conditions de travail en vue de favoriser la satisfaction, la santé et la performance des employés.
Biens et services écoresponsables : les biens et les services écoresponsables sont produits ou offerts en tenant compte des répercussions sociales et environnementales qu'ils entraînent tout au long de leur cycle de vie. Ils sont écoconçus et, par conséquent, provoquent moins d'effets négatifs sur l'environnement et la santé humaine que des produits ou des services comparables. Ils sont le résultat d'un travail effectué dans des conditions qui satisfont aux droits des travailleurs et dans le respect des communautés. Leur mise en marché contribue au développement durable ou répond à un besoin social et économique de manière innovante.
Bilan carbone : document qui fait état de la quantité de gaz à effet de serre (GES) émise durant l'ensemble du cycle de vie d'un produit dans le but éventuel d'échanger des crédits carbone ou d'influencer le choix des consommateurs.
Biodiversité : contraction de « diversité biologique » qui désigne la variété du monde vivant. Elle est habituellement subdivisée en trois niveaux : la diversité génétique (qui se définit comme étant la variabilité des gènes au sein d'une même espèce); la diversité spécifique (qui correspond à la diversité des espèces); et la diversité écosystémique (qui correspond à la diversité des milieux présents sur Terre et des interactions des populations naturelles avec leur environnement physique).
Cycle de vie : étapes de vie utile d'un produit (extraction, transformation, transport, utilisation, fin de vie utile) ayant une incidence sur l'environnement et la société.
Démarche stratégique de développement durable : processus participatif de planification et d'intervention visant à concrétiser la vision à long terme d'une organisation quant à l'ensemble de ses activités de développement économique, social et environnemental. La démarche stratégique de développement durable s'appuie souvent sur la réalisation d'un diagnostic et d'un plan d'action, quoique ces éléments ne soient pas obligatoires. Ce qui importe, c'est la présence d'objectifs en matière de développement durable, ainsi que la mise en place de mécanismes servant à assurer les suivis, à mesurer les progrès et à communiquer les résultats. Cette démarche implique également un dialogue avec les parties prenantes de l'organisation, et ce, dans le cadre d'une culture d'innovation ouverte et d'amélioration continue.
Développement durable : terme tiré de l'anglais (sustainable development). La version française du rapport Brundtland définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins des présentes générations sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».1
Écoblanchiment : procédé de marketing ou de relations publiques, aussi appelé greenwashing, qui vise à prétendre, par le biais d'un argumentaire tendancieux, qu'un produit est écologique alors qu'il n'a que peu ou pas d'effet positif sur l'environnement.2
Écocomptabilité : refonte du système comptable traditionnel puisqu'elle intègre les coûts environnementaux, sociaux et économiques internes et externes inhérents au cycle de vie total du produit.
Écoconception : approche globale qui tient compte des répercussions environnementales et sociales d'un produit tout au long de son cycle de vie, et ce, dès sa conception.
Écoconditionnalité : instrument économique qui subordonne l'aide financière gouvernementale au respect d'un ou de plusieurs critères environnementaux déterminés, qu'ils soient réglementés ou non. L'écoconditionnalité peut reposer sur trois types d'exigences : le respect de dispositions réglementaires, l'application de bonnes pratiques environnementales et le respect de cibles précises à atteindre en matière d'intendance des ressources.
Écoefficacité : amélioration de la performance environnementale des biens et des services ainsi que des processus qui mènent à leur production.
Écofiscalité : ensemble des mesures économiques qui s'appuient sur les principes de l'utilisateur-payeur, de pollueur-payeur ou de l'internalisation des coûts, principes qui visent à décourager les activités nuisibles pour l'environnement et à encourager celles qui lui sont bénéfiques.
Écoétiquette : étiquette écologique attribuée par un organisme indépendant de l'entreprise et qui garantit aux consommateurs la performance environnementale et sociale du bien ou du service.
Écologie industrielle : système lié à l'économie circulaire où les acteurs économiques sont appelés à travailler en synergie en vue de réutiliser localement les résidus de production et de mutualiser certains services et équipements. L'objectif poursuivi consiste à tendre vers des circuits courts et un bouclage des cycles de flux physiques à l'échelle des territoires, et ainsi de limiter globalement la consommation de ressources et les incidences sur l'environnement. L'utilisation des déchets produits par une industrie comme matière première pour une autre est l'un des moyens mis de l'avant par l'écologie industrielle afin de rapprocher la production industrielle du fonctionnement d'un écosystème.3
Économie circulaire : système de production et d'échanges qui repose sur la création de boucles visant la réutilisation, le recyclage et la valorisation des produits et de leurs composants, optimisant ainsi l'utilisation des ressources à chacune des étapes de leur cycle de vie.
Économie verte et responsable : économie qui contribue au développement durable en entraînant une amélioration du bien-être humain et de l'équité sociale tout en réduisant de manière considérable les risques environnementaux et la pénurie de ressources.4
Empreinte écologique : système de comptabilité qui mesure les surfaces biologiquement productives de terre et d'eau nécessaires pour produire les ressources consommées par un individu, une population ou une activité et pour absorber les déchets générés.
Engagement social : actions mises en œuvre par l'entreprise afin d'améliorer son ancrage dans la collectivité et de participer à son développement.
Filières vertes : réseaux de production composés d'entreprises fortement interdépendantes, de producteurs de savoir, d'organismes de liaison et de clients, liés entre eux dans une chaîne de production à valeur ajoutée et actifs dans les secteurs de la production d'énergie à partir de sources renouvelables (p. ex. hydroélectricité, éolien et biomasse), de l'optimisation de la consommation des ressources (p. ex. efficacité et innovation énergétiques, chimie verte et biomatériaux, recyclage et valorisation des matières résiduelles) ou de la réduction des impacts négatifs de divers types d'activités sur l'environnement.5
Innovation ouverte : utilisation de flux de connaissances sortants et entrants pour accélérer à la fois la conception et la commercialisation d'innovations internes par l'entreprise et la conception et la commercialisation d'innovations par d'autres entreprises.
Investissement responsable : décision d'investissement faisant intervenir, outre la recherche d'une rentabilité financière, des critères pouvant être environnementaux, sociaux et moraux dans le choix d'une entreprise ou d'un projet à inclure dans un portefeuille de titres boursiers ou d'investissement.
Internalisation des coûts : principe de développement durable stipulant que la valeur des biens et services reflète l'ensemble des coûts qu'ils occasionnent à la société durant tout leur cycle de vie, de leur conception jusqu'à leur consommation et leur disposition finale.
Partie prenante : tout acteur concerné de près ou de loin par les activités de l'entreprise. Les principales parties prenantes sont les employés, les actionnaires, la banque, la collectivité, les clients, les gestionnaires, le gouvernement et les médias.
Pratique écoresponsable en entreprise : pratique de gestion écoresponsable, telle que l'amélioration de l'efficacité énergétique et de la gestion des déchets, l'insertion sociale, la prévention des accidents et le contrôle de la rentabilité, visant à répondre à un enjeu social, environnemental ou économique précis. Par son adoption de nature ponctuelle et à portée limitée, la pratique écoresponsable se distingue de la démarche stratégique de développement durable, qui implique un engagement global visant à intégrer le développement durable de façon transversale dans le modèle d'affaires de l'entreprise.
Recrutement d'une main-d'œuvre diversifiée : processus qui favorise la diversité culturelle et intergénérationnelle ainsi que l'intégration des personnes handicapées au sein de la main-d'œuvre.
Responsabilité élargie du producteur : processus durant lequel le producteur a la responsabilité de récupérer un produit dont la vie utile est terminée. Il peut alors lui donner une nouvelle vie en le réutilisant, en le revalorisant énergétiquement ou en recyclant les matériaux qui le composent.
Responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) ou des organisations : intégration, dans les processus de gestion (planification, évaluation, reddition de comptes) et les activités (production de biens et de services, achats, communications) des organisations, de préoccupations environnementales ainsi que sociales et de dialogues avec les personnes et les groupes qui ont une influence sur ces activités ou qui sont influencés par elles (parties prenantes). Il s'agit donc d'une responsabilisation de la part des organisations à l'égard des conséquences de leurs décisions et de leurs activités sur la société et sur l'environnement, laquelle se traduit par un comportement éthique et transparent qui contribue au développement durable.
Services écologiques : services liés aux écosystèmes et visant à contribuer au bien-être des humains en matière de santé, de sécurité et de confort matériel. Des études récentes ont répertorié une quarantaine de services écologiques différents rendus par les écosystèmes. Ceux-ci peuvent se subdiviser en quatre catégories : les services de régulation relatifs aux processus des écosystèmes (comme l'effet tampon contre les inondations ou l'épuration des eaux), les services d'approvisionnement (comme la fourniture de fruits, de gibier ou de fibres), les services ontogéniques (comme le contact régulier des jeunes avec la nature en vue de favoriser leurs aptitudes sociales et scolaires) et les services socioculturels (comme les possibilités récréatives et éducatives de même que la beauté des paysages).6
Système de gestion environnementale : cadre établi par une organisation afin d'améliorer sa performance environnementale en tenant compte des aspects environnementaux lors de la prise de décisions stratégiques et de la gestion des risques.
Système de plafonnement et d'échanges de droits d'émission de gaz à effet de serre : système par lequel un gouvernement impose aux entreprises des quotas qui limitent la quantité de GES qu'elles peuvent produire, tout en leur offrant la possibilité de vendre leurs droits surnuméraires à d'autres entreprises ou de les accumuler.
Triple bilan : rapport public dans lequel les entreprises présentent leurs actions et leurs résultats sociaux, environnementaux et économiques (people, planet, profit) aux parties prenantes, et ce, de façon volontaire.
1. Commission mondiale sur l'environnement et le développement durable, Notre avenir à tous, 1987
2. Wikipédia, Écoblanchiment, Consultation en ligne 2016 [https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89coblanchiment]
3. Office de la langue française, Grand dictionnaire de la terminologie, 2010
4. Gouvernement du Québec, Stratégie gouvernementale de développement durable 2015-2020, P. 36, 2015
5. Ibid, P. 40
6. Gouvernement du Québec, Orientations gouvernementales en matière de diversité biologique, P. 5, 2013